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En France, le secteur produit 23% des émissions de GES chaque année. Pour répondre à ce défi, la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) fixe des objectifs ambitieux : réduire les émissions de 49 % d’ici 2030 par rapport à 2015, et contribuer à la neutralité carbone d’ici 2050.

La transition vers un BTP décarboné repose sur plusieurs leviers : sensibiliser ses clients, repenser les usages des édifices dès leur conception, mieux concevoir et mieux construire, décarboner la phase chantier ou encore améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.

Quel est le bilan carbone du BTP ? Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre des entreprises ?

Toutes nos réponses dans cet article.

Panorama de la filière BTP en France

Le secteur du BTP est un levier important de l’économie française. En 2022, il représente près de 15 % du produit intérieur brut (PIB) et plus d’1,5 million d’actifs.

C’est aussi plus de 530 000 entreprises françaises, dont 94 % dans le bâtiment et 6 % dans les travaux publics. Le tout représentant près de 360 milliards d’euros de chiffres d'affaires en France en 2021.

La filière compte deux typologies d’acteurs : conception et construction.

En amont de la chaîne de valeur, les concepteurs décident de la structure, de matériaux ou encore de végétalisation du projet. C’est une phase importante, car la conception détermine l’évolution et l’utilisation des bâtiments sur le long terme.

💡 Bon à savoir : Parmi les concepteurs, on compte les promoteurs, les agences d’architectes ou d’urbanisme, les bureaux d’études en ingénierie civile, ou les entreprises de services telles que des dessinateurs-projeteurs.

Ensuite, les constructeurs sont chargés de mettre en œuvre les projets, c’est-à-dire d’exécuter les projets de construction sur le terrain. Ils interviennent pendant la phase chantier.

💡 Bon à savoir : Les constructeurs sont composés d’entreprises de gros œuvre, de second œuvre et de fabricants.

Bien qu’ils interviennent à un moment différent de la chaîne de valeur, concepteurs et constructeurs partagent les mêmes enjeux de décarbonation.

Quel bilan carbone pour le BTP ?

💡 Bon à savoir : Le BTP est différent du bâtiment. Le BTP englobe le bâtiment (habitation, monument, bureaux, commerces, etc.) mais aussi les travaux publics (transport, réseaux, terrassement, etc.)

L’empreinte carbone nationale du secteur

En France, le BTP représente 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) et 43 % des consommations énergétiques annuelles françaises. C’est l‘un des plus grands consommateurs d'énergie.

💡 Bon à savoir : l’échelle individuelle, le logement est responsable d’environ 19 % de l’empreinte carbone d’un français.

En 2019, le secteur du bâtiment et des travaux publics émettait 153 millions de tonnes équivalent CO2. À titre de comparaison, l’empreinte carbone totale de la France s’élevait à 605 millions de tonnes de CO2 équivalent.  

Maintenant, allons voir plus en détail les émissions de GES produites lors de la construction d’un bâtiment.

Zoom sur l'empreinte carbone d'un bâtiment

Prenons l’exemple d’un bâtiment pour comprendre les enjeux de décarbonation.

Le bilan carbone d’un bâtiment inclut l’ensemble de son cycle de vie, c’est-à-dire :

  • la conception,
  • La construction,
  • l’exploitation
  • et la démolition.

💡 Bon à savoir : l’exploitation correspond à la consommation d'énergie tout au long de la vie du bâtiment.

En moyenne, le bilan carbone d’un bâtiment provient à 70 % des matériaux (donc des matières premières) et 30 % de l’énergie.

En moyenne, le bilan carbone d’un bâtiment provient à 70 % des matériaux (donc des matières premières) et 30 % de l’énergie.

La phase d’exploitation des bâtiments est celle qui émet le plus de gaz à effet de serre.

En effet, en France, 46 % des bureaux et 41 % des logements sont chauffés au gaz. C’est la première source de consommation d’énergie en France, ce qui en fait un facteur clé de décarbonation.

De plus, la construction neuve est beaucoup plus émettrice que la rénovation d’un bâtiment ancien.

En adoptant une conception bas-carbone dès l’origine du projet, nous pouvons minimiser les émissions de gaz à effet de serre et les impacts environnementaux à chaque phase du cycle de vie du bâtiment.

Matériaux de construction et énergie : les deux enjeux majeurs décarbonation du secteur

Les matières premières et la consommation énergétique sont les deux enjeux majeurs dans la transition bas-carbone du BTP.

D’un côté, la production des matériaux de construction les plus répandus est très énergivore et soulève des questions environnementales. De l’autre, logements, bureaux et autres infrastructures entraînent une consommation d’énergie importante, notamment en phase de construction et d’exploitation.

Matières premières et matériaux de construction

Le BTP emploie plusieurs types de matériaux dont les principaux sont le béton, le ciment et le sable.

Béton et ciment, les deux matériaux phare du secteur

Le béton et le ciment font partie des matériaux les plus utilisés dans la construction.

Pourtant, la production du ciment représente 7 % des émissions mondiales de GES selon le GCCA (Global Cement and Concrete Association).

💡 Bon à savoir : le béton est composé de ciment, de sable et de graviers. Le ciment joue le rôle de liant. Il est la principale composante du béton puisqu’il constitue 90% de sa masse (le Shift Project). La décarbonation du béton passe donc par celle du ciment !

En France, nous fabriquons environ 16 millions de tonnes de ciment chaque année. Cela représente 10 millions de tonnes de CO2e, soit près de 2,5 % des émissions territoriales françaises selon le Shift Project.

La production de ciment est particulièrement énergivore, en raison du procédé de cuisson des matières premières nécessaire pour obtenir le clinker.

💡 Bon à savoir : le clinker est l’ingrédient principal du ciment. Sa production nécessite de chauffer du calcaire à très haute température (1450°), ce qui libère beaucoup de gaz à effet de serre.

Aujourd’hui, il existe des substituts pour réduire le taux de clinker contenu dans une tonne de ciment. C’est le cas par exemple du laitier (sous-produit de la production d’acier), du calcaire ou de l’argile calcinée (le Shift Project).

Il existe aussi des alternatives bas-carbone pour remplacer le béton (et donc le ciment) et réduire encore plus l’impact carbone de la construction. Vous pouvez par exemple privilégier les matériaux biosourcés et géosourcés, notamment :

  • La pierre (calcaires, grès, granit),
  • Le bois et ses dérivés (bambou, fibres de bois),
  • La terre crue (pisé, bauge, terre coulée, etc.).

Ainsi, choisir des matériaux de construction biosourcés ou géosourcés permet déjà aux entreprises de diminuer une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Qu'en est-il des autres matières premières ?

Au-delà du béton, d’autres matériaux utilisés dans le secteur du BTP présentent des défis environnementaux. C’est le cas du sable. 10 milliards de tonnes de sable sont consommées chaque année dans le monde.

Pourtant, son extraction et sa transformation sont énergivores et contribuent à la diminution des puits de carbone.

L’acier est également une matière première fortement carbonée. Sa production nécessite des quantités importantes d’énergie. Mais cette énergie est souvent issue de combustibles fossiles, ce qui génère des émissions significatives de CO2.

En définitive, limiter l’impact carbone des matériaux de construction passe par plusieurs leviers : consommer moins de matières neuves, consommer plus de matières premières biosourcées et développer le réemploi. Nous creuserons plus ce point dans la partie suivante.

Consommation d’énergie fossile

La dépendance aux énergies fossiles est le deuxième défi dans la transition bas-carbone du BTP.

En effet, le secteur dépend des énergies fossiles tout au long de sa chaîne de valeur : de la production des matériaux de construction traditionnels, aux carburants utilisés sur chantier, ou au gaz destiné à la production de chaleur et d’eau chaude sanitaire (ECS).

Nous avons vu plus haut que la production des matériaux reposait en majorité sur les énergies fossiles. Sur les chantiers aussi, l'utilisation de carburants fossiles pour alimenter les machines de construction sur les chantiers reste encore très répandue, ce qui génère des émissions de GES.

En développant l’utilisation d’énergie décarbonée dans les procédés industriels, dans la fabrication ou sur les chantiers, les entreprises du BTP peuvent limiter leur consommation d’énergies fossiles et donc leurs émissions de gaz à effet de serre.

Que l’on soit concepteur ou constructeur, plusieurs leviers d’action sont à votre disposition pour entamer ou accélérer votre décarbonation.

Comment réduire les émissions de GES de la filière BTP ?

Vous vous demandez peut-être comment agir concrètement ? Voici des idées d’actions collectives à l’échelle du secteur ou de votre entreprise.

Décarboner l’ensemble de la filière BTP

Réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du BTP nécessite une approche collective. Depuis la conception des bâtiments jusqu’à leur démolition, tous les acteurs ont un rôle à jouer. Nous vous proposons quelques pistes.

Pour élaborer une stratégie de décarbonation performante, les entreprises du BTP doivent disposer d’un bilan GES fiable et précis. Malgré les progrès récents, il y a encore des manques pour l’estimation de l’impact carbone de certains matériaux et équipements.

Pour y pallier, vous pouvez :

  • Réaliser collectivement des analyses de cycle de vie (ACV) pour fiabiliser les données d’impact carbone et construire des référentiels précis ;
  • Enrichir la base de données Iniès pour faciliter les études d’impact.

1. Intensifier les efforts en matière de R&D

La poursuite de l'innovation dans les techniques de construction et la recherche sur l'impact environnemental des matériaux sont des leviers essentiels, notamment :

  • Développer des nouvelles techniques de construction à partir de matériaux biosourcés ;Travailler avec les industriels pour développer des innovations bas-carbone qui correspondent aux critères de qualité ;
  • Financer et développer des projets de R&D.

2. Développer les filières de recyclage et de réemploi

Développer une Filière de Recyclage Industrialisée à Grande Échelle pour traiter efficacement les matériaux de construction en fin de vie permettrait de maximiser les économies d'échelle, de réduire les coûts et de garantir la disponibilité des matériaux recyclés sur le marché.

3. Former les professionnels du BTP

La formation est un indispensable à la montée en compétences des acteurs du BTP sur les enjeux climat, les leviers de décarbonation ainsi qu’aux nouvelles techniques de construction. Et pour cela, nous recommandons de :

  • Intégrer les enjeux climat et éco-conception au cœur des formations initiales de génie civil ;
  • Sensibiliser et former les professionnels en entreprise.

En agissant collectivement, nous pouvons créer un effet de levier et diminuer durablement les émissions de GES du secteur !

Réduire l'empreinte carbone des bâtiments tout au long du cycle de vie

Décarboner le secteur du BTP passe par des actions globales mais aussi locales.

Repenser les usages des édifices, mieux concevoir et mieux construire ou encore décarboner la phase de chantier… Autant de leviers de décarbonation qui peuvent être mis en place à chaque étape du cycle de vie d’un bâtiment.

1. Repenser les usages des édifices dès la conception

Les choix lors de la phase de conception influencent la construction et l’évolution du bâtiment dans le temps. Pour une conception bas-carbone, vous pouvez choisir de :

  • Concevoir des bâtiments avec des modules réutilisables et reconfigurables pour anticiper les différents usages du bâtiment au fil du temps ;
  • Mutualiser les services d’un même bâtiment ;
  • Optimiser la conception pour réduire la superficie des espaces communs sans compromettre le confort.

2. Mieux concevoir et mieux construire

Ce levier porte sur trois axes : choisir le lieu de conception, diminuer la consommation d’énergie et diminuer l’impact carbone de la construction.

  • Adapter la conception des bâtiments pour maximiser l’efficacité énergétique naturelle (orientation, localisation, végétation) ;
  • Prioriser des sources d’énergies peu carbonées pour alimenter les projets (réseaux de chaleur, éolien, solaires, géothermie, etc.) ;
  • Concevoir des bâtiments à base de matériaux biosourcés et géosourcés ;
  • Réutiliser les matériaux provenant de la démolition d’un ancien édifice ;
  • Favoriser les ressources provenant de la filière de recyclage ou de réemploi.

Par exemple, l’entreprise Ribière - entreprises de maçonnerie générale et de génie civil - a rédigé un guide de bonne pratique pour le réemploi pour sensibiliser les conducteurs de travaux et faciliter sa mise en œuvre. L’entreprise teste aussi des méthodes de construction moins carbonées, comme la construction en terre.

3. Décarboner la phase chantier

Location, mutualisation, énergie décarbonée… Différentes actions sont possibles pour décarboner la phase chantier !

  • Privilégier l'utilisation de sources d'énergies renouvelables ;
  • Mettre en place des partenariats avec les collectivités afin d’avoir des locaux et des compteurs électriques à disposition ;
  • Rétrofiter ses équipements ;
  • Utiliser des carburants moins polluants ;
  • S’orienter vers la location plutôt que l’achat ;
  • Mutualiser les engins de chantier pour maximiser leur utilisation.

MGB est une entreprise spécialisée dans les travaux publics et filiale du groupe SERFIM. L’entreprise a fait le choix d’utiliser un carburant synthétique pour alimenter ses véhicules et engins de chantier. Les véhicules alimentés par le XTL consomment moins de carburant par rapport à ceux fonctionnant au GNR. Cette meilleure efficacité énergétique permet de compenser le surcoût initial du carburant.

Zoom sur les autres impacts environnementaux du BTP

Au-delà des émissions de gaz à effet de serre (GES), le BTP soulève des questions environnementales à propos de l’eau, des déchets et de la biodiversité.

Une consommation d’eau importante

La production de matériaux de construction, en particulier le ciment, est gourmande en eau. Il faut en moyenne 35 litres d'eau pour produire 1 kilogramme de ciment selon Veolia. Ce besoin en eau s'ajoute aux tensions existantes dans certaines régions en stress hydrique.

Des solutions sont en cours de développement, comme l’utilisation d’eaux usées recyclées ou l'utilisation de matériaux de construction moins gourmands en eau.

Des déchets de construction et de démolition

Le BTP génère près de 40 millions de tonnes de déchets par an, dont seulement 1 % sont réemployés. Ce volume considérable met une forte pression sur les décharges et entraîne des risques de pollution des sols et des eaux.

Mais cet impact peut être diminué en développant le recyclage, le réemploi et la valorisation des matériaux non-inertes.

Un risque pour la biodiversité  

L’extraction intensive entraîne érosion et perturbation des habitats aquatiques. Les conséquences sont la destruction des écosystèmes côtiers et marins.

De plus, l’étalement urbain et la construction d’infrastructures entraînent chaque année la conversion de 20 000 à 30 000 hectares de terres en France selon le MTES. C’est l’artificialisation des sols. Ce phénomène contribue à la destruction des habitats naturels et réduit la capacité des sols à stocker le carbone et à absorber l'eau.

💡 Bon à savoir : l'article 192 de la loi Climat et résilience définit l’artificialisation des sols comme "l'altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d'un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques [...] par son occupation ou son usage".

En définitive, la décarbonation du secteur du BTP repose sur une approche globale articulée en quatre axes majeurs :  repenser les usages des édifices dès leur conception, mieux concevoir et mieux construire, décarboner la phase chantier et réduire l’impact de l’entreprise.

Cette transformation ne peut se faire qu’avec une mobilisation collective de tous les acteurs de la filière, qu’il s’agisse des professionnels, des industriels ou des collectivités locales. Ensemble, les acteurs peuvent partager leurs expériences, mutualiser leurs ressources et innover collectivement pour surmonter les défis que pose la décarbonation.

Vous êtes une entreprise du BTP et vous voulez faire votre bilan carbone ?

Nous sommes des experts du bilan carbone et de la stratégie climat. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 400 entreprises dont plus d'une trentaine dans le BTP  !

Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !

Sources

(1) Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de la construction, ONU (2024)

(2) Tableau de bord de l’économie française, secteur Construction, INSEE

(3) Guide de décarbonation du BTP, WeCount (2024)

(4) https://batistesreves.fr/le-btp-c-est-quoi/

(5) Décarboner la filière ciment-béton

(6) BTP : réduire l’empreinte des bâtiments et des chantiers sur l’environnement

(7) Comment utiliser les eaux usées ? Batirama

(8) Eau, le défi de la sobriété - Fédération Française du Bâtiment

Article
BTP : quel bilan carbone et comment agir ?

En 2022, le secteur du BTP représentait 21 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre chaque année selon l’ONU. La bonne nouvelle ? Des leviers d’actions pour la décarbonation sont possibles !

Gauthier LAFFONT
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0
23/9/24
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La norme ESRS E1 porte sur le changement climatique. Elle oblige les entreprises à mesurer, analyser et à mettre en place un plan de transition pour réduire leurs émissions de GES. Découvrez comment réussir votre reporting ESRS E1 en suivant un plan d'action structuré.

La norme ESRS E1 fait partie de la directive CSRD. Elle standardise le reporting climatique des entreprises européennes en exigeant, entre autres, une stratégie de décarbonation (aussi appelée plan de transition climatique).

Au-delà de l’aspect réglementaire, vous pouvez transformer cette obligation en une opportunité stratégique pour votre entreprise. Dans cet article, nous vous expliquons comment réussir votre reporting ESRS E1 avec un plan d’action à la clé.

Ce que vous devez retenir

L’ESRS E1 s'inscrit dans le cadre de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Voici les 5 points à retenir :

  1. Réaliser un bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) de vos activités ;
  2. Fixer des objectifs de réduction de ces émissions alignés avec les accords de Paris ;
  3. Disposer d'un plan d'action avec une dimension stratégique pour atteindre ces objectifs ;
  4. Suivre l'efficacité de ce plan et des actions menées ;
  5. Évaluer les risques et opportunités liés au changement climatique sur la performance économique de l'entreprise ;

ESRS E1, est-ce obligatoire pour mon entreprise ?

Votre entreprise est soumise à la CSRD ? Alors vous êtes concerné par le reporting climatique.

Pourquoi ? La charge de la preuve est inversée pour l’ESRS E1. L’entreprise doit prouver qu’elle n’a pas d’impact sur le climat et que le changement climatique n’a pas d’impact sur ses performances financières.

Ainsi, le reporting est obligatoire par défaut contrairement aux autres ESRS.

Pour vous y soustraire, vous devez prouver l’absence d’impact grâce à votre analyse de double-matérialité. Vous devez aussi effectuer une analyse prospective des conditions qui vous amèneront à considérer le changement climatique comme significatif pour votre entreprise.

💡 Bon à savoir : dans la pratique, toute entreprise génère des émissions de GES car  toutes les activités humaines relâchent des gaz à effet de serre.

Quelles informations doivent figurer dans votre rapport ? Votre reporting porte sur neuf exigences de divulgation. C’est ce que nous allons voir.

Quelles sont les 9 exigences de divulgation (disclosure requirements) ?

La norme ESRS E1 introduit 9 types d’informations à fournir, ce sont les exigences de divulgation (ou disclosure requirements).

Pour répondre à ces exigences, vous devez :

  • Mentionner si elle a un plan de transition aligné avec les Accords de Paris
  • Effectuer un état des lieux de ses émissions de GES ;
  • Analyser l’impact de ses activités sur le climat ;
  • Évaluer l’impact du changement climatique sur ses activités ;
  • Spécifier les actions prises en interne pour réduire ou atténuer son impact négatif sur le climat ;
  • Fixer des objectifs de réduction alignés avec les objectifs de l’Accord de Paris
  • Définir un plan d’action pour atteindre ces objectifs.

Les disclosure requirements (DR) garantissent la transparence, la cohérence, et la comparabilité des données disponibles. Chaque exigence de divulgation détaille les informations à consigner dans votre rapport.

E1-1 : Plan de transition pour l'atténuation du changement climatique

Le socle de la norme ESRS E1 est le plan de transition climatique. Il s’agit d’une feuille de route stratégique dont le but est la décarbonation de l’entreprise. Ce plan d’action doit être compatible avec un scénario de limitation du réchauffement climatique à 1,5°C selon l’Accord de Paris.

Votre plan de transition contient votre plan d’action, mais aussi vos ambitions climatiques avec votre stratégie d’entreprise.

Pour définir ce plan de transition, il faut vous appuyer sur la méthode Science Based Targets Initiative (SBTi), c’est-à-dire adopter une approche de décarbonation sectorielle ou, à défaut, une réduction en valeur absolue.

💡 Bon à savoir : l’approche de décarbonation sectorielle consiste à suivre la trajectoire de décarbonation de votre secteur d'activité tandis qu’une réduction en valeur absolue est une réduction nette des émissions de GES de votre entreprise.

Votre plan de transition climatique comprend nécessairement les éléments suivants :

  • Le degré d'avancement de votre plan d'action ;
  • Les coûts associés à ce plan ;
  • L’intégration du plan de décarbonation à votre stratégie d'entreprise ;
  • La dépendance aux énergies fossiles et émissions potentiellement "verrouillées"

💡 Bon à savoir : les émissions verrouillées sont les estimations des émissions futures de gaz à effet de serre susceptibles d’être causées par les principaux actifs ou produits de l’entreprise vendus au cours de leur durée de vie opérationnelle.

E1-2 : Politiques en matière de changement climatique

L’E1-2 comprend les politiques d’atténuation (réduction des émissions) et d’adaptation (risques et opportunités climatiques) au changement climatique.

L’objectif est de décrire les mesures climatiques mises en place pour atténuer les impacts du changement climatique et rendre votre entreprise résiliente.

E1-3 : Actions en matière de changement climatique

Ici, les entreprises décrivent les actions opérationnelles mises en œuvre dans le cadre de leur plan de transition et de leur politique climatique.

Pour cela, vous devez détailler toutes les actions mises en place avec :

  • Les ressources allouées en matière de CapEx et d’OpExes ;
  • Les résultats obtenus ou attendus.

💡 Bon à savoir : Le plan de transition climat mentionné dans l’E1-1 et l’E1-2 concerne la stratégie d’entreprise tandis que le plan d’action climat de l’E1-3 relève de l’opérationnel.

L’E1-3 illustre concrètement votre plan de transition climatique et démontre que votre stratégie est transformée en actions mesurables.

E1-4 : Objectif d’atténuation et d’adaptation au changement climatique

Vous devez définir des objectifs de réduction de vos émissions de gaz à effet de serre précis et quantifiables. Nous l’avons dans l'ESRS E1-1, vos cibles doivent être exprimées en valeur absolue et - au besoin - complétée par des objectifs en intensité (par unité de production ou de revenu par exemple).

Cette exigence justifie votre stratégie, vos actions et démontre la compatibilité avec les objectifs de l’Accord de Paris.

E1-5 : Consommation d’énergie et mix énergétique

Ici, il faut communiquer les informations relatives à votre consommation d'énergie totale ainsi qu’à votre mix énergétique.

💡 Bon à savoir : Le mix énergétique désigne l'ensemble des sources d'énergies primaires (gaz naturel, nucléaire, pétrole, hydraulique, solaire, etc.).

E1-6 : Émissions brutes de GES sur les scopes 1, 2 et 3 et total des émissions

Cette exigence de divulgation détaille l’ensemble des émissions brutes de gaz à effet de serre.

Pour y répondre, vous devez réaliser votre bilan carbone afin de calculer vos émissions de GES en tonnes de CO2 équivalent (tCO2e) par site et par activité.

Vous devez impérativement prendre en compte les trois scopes :

  • Scope 1 : Émissions directes provenant des sources détenues ou contrôlées par votre entreprise.
  • Scope 2 : Émissions indirectes résultant de la consommation d'énergie achetée.
  • Scope 3 : Autres émissions indirectes survenant tout au long de la chaîne de valeur, y compris celles des fournisseurs et des produits en fin de vie.

💡 Bon à savoir :dans le cadre de la CSRD, la méthode de calcul des émissions de GES utilisées est le GHG Protocol.

L’objectif est de fournir un état des lieux de vos principaux postes d’émissions et leurs sources.

(E1-7) Projets d’absorption de GES et d'atténuation des GES grâce aux crédits carbones

Si votre entreprise est concernée, il s’agit d’expliquer les initiatives mises en place pour absorber ou atténuer les gaz à effet de serre (GES). Vous devez différencier les projets au sein de votre chaîne de valeur et en dehors de celle-ci.

La norme ESRS E1 distingue les objectifs de réduction d’émissions et la déclaration de neutralité carbone.

💡 Bon à savoir : La neutralité carbone est le résultat d’un travail collectif dont l’objectif final est le zéro émission nette mondiale. Pour cela, les entreprises doivent agir sur trois leviers : la réduction des émissions de GES (E1-4), l’augmentation des puits de carbone pour compenser les émissions résiduelles (E1-7) et la décarbonation de la société grâce aux émissions évitées (non couvert par les ESRS).

Il faut impérativement prouver que votre entreprise n’utilise pas les crédits carbone comme moyen de réduire fictivement ses émissions de GES.

Absorption des gaz à effet de serre

L'absorption de GES se réfère aux processus naturels ou artificiels qui retirent les gaz à effet de serre de l'atmosphère.

Cela peut inclure des projets de reforestation, l'agroforesterie ou l’intégration de nouvelles technologies au sein de l’environnement pour la capture artificielle du carbone.

C’est le cas de ClimeWork dont l’usine en Islande aspire l'air, filtre le CO2 puis le dissout dans de l'eau et l'injecte sous terre pour le transformer en roche.

Projets d'Atténuation des GES

Ce sont les projets de diminution des gaz à effet de serre en dehors de la chaîne de valeur de l’entreprise et financés par l’achat de crédit carbone. Ils comprennent des projets variés : l'efficacité énergétique, le développement des énergies renouvelables.

Pour ces projets d’atténuation, vous devez communiquer sur la quantité totale de crédits carbone en dehors de la chaîne de valeur de l'entreprise.

E1-8 : Tarification interne du carbone

La tarification interne du carbone consiste à attribuer un prix aux émissions de CO2 de l'entreprise. Cela peut être une tarification fictive utilisée pour évaluer les projets internes ou une taxe carbone appliquée aux différentes unités de l'entreprise.

Si votre entreprise est concernée, il faut expliquer comment cette tarification est utilisée dans votre plan de transition.

E1-9 : Impact financier des risques physiques et opportunités potentielles climatiques

Pour finir, la dernière exigence concerne à la fois les risques physiques matériels dus aux impacts climatiques et les risques de transition associés aux évolutions de réglementation ou de marché.

Les risques physiques incluent les tempêtes, inondations, vagues de chaleur et la montée du niveau de la mer, tandis que les risques de transition concernent les risques financiers et opérationnels tels que les évolutions réglementaires, de marché ou technologiques.

Votre entreprise doit effectuer une analyse financière à court, moyen et long-terme de ces risques et opportunités.

Comment réussir son reporting ESRS-E1 ?

Vous êtes concerné par la norme changement climatique ? Pour garantir le bon déroulé de votre rapport, nous vous proposons un plan d’action en 4 étapes.

Etape 1 : Analyse de la double matérialité et gap analysis

La première étape consiste à réaliser une analyse de la double matérialité. Il s’agit d’évaluer les impacts de votre entreprise sur l’environnement (matérialité d’impact) mais aussi l’ impact du changement climatique sur vos activités (matérialité financière).

Grâce à cette analyse, vous identifierez les sujets matériels, c’est-à-dire les sujets de votre rapport.

Ensuite, complétez votre première analyse avec un gap analysis (ou analyse des écarts) pour comparer les données disponibles avec les exigences de l’ESRS E1. À partir de votre analyse, prenez le temps d'identifier les informations requises et les données à collecter. Cela peut inclure des données fournisseurs, des éléments comptables, un nombre de kilomètres parcourus, etc.

Vous pourrez ainsi repérer les écarts et planifier le process à mettre en place.

Etape 2 : Mettre en place un processus de collecte des données

La deuxième étape est la mise en place votre processus de collecte des données pour faciliter votre reporting.

Pour cela, identifiez les outils et les rôles dont vous aurez besoin. Vous pouvez également déterminer qui sera contributeur du rapport.

Vous pouvez par exemple, vous dotez d’une plateforme de comptabilité carbone pour gérer les flux de données relatives aux émissions de GES.

Etape 3 : Faire son bilan carbone et définir sa trajectoire de décarbonation

Réalisez votre bilan carbone pour calculer vos émissions de gaz à effet de serre. Il vous servira d’année de référence pour déterminer votre stratégie de décarbonation et votre plan d’action.

Si vous avez déjà réalisé un bilan carbone, l’année de référence doit être l’une des trois dernières années à partir de laquelle votre entreprise a mis en place des actions de décarbonation.

💡 Le conseil WeCount : Nous vous conseillons de mettre à jour votre plan d’action tous les ans pour atteindre votre objectif final.

Etape 4 : Établir son plan d'action et les estimations financières

La quatrième étape est la définition d’un plan d'action détaillé pour atteindre vos objectifs de décarbonation. Ce plan sera votre feuille de route. Il doit inclure vos actions, vos KPIs, les résultats attendus et votre calendrier de mise en œuvre.

Quantifiez aussi les impacts financiers de chaque action pour évaluer leur rentabilité et prioriser les projets. Cela vous permettra de justifier vos décisions lors du reporting.

Etape 5 : Mesurer les performances de son plan de transition

Pour finir, suivre les évolutions de vos indicateurs de performance est primordial. Cela vous permettra d’ajuster votre plan d’action. Vous pourrez également vous appuyer sur ces données lors de la rédaction de votre rapport.

La mise en place du rapport ESRS E1 peut paraître complexe. Mais c’est en fait la norme avec les données les plus accessibles. Aujourd’hui, les méthodes de calcul des émissions de GES sont éprouvées ce qui facilite l’évaluation de votre impact carbone.

Vous pouvez aussi vous faire accompagner la première année. Cela vous aidera à comprendre les exigences réglementaires, à mettre en place une stratégie de décarbonation efficace et à améliorer vos performances ESG.

Et pour finir : l’ESRS E1 et la réglementation européenne

La norme ESRS E1 se trouve au carrefour des principales régulations européennes en matière de durabilité, à savoir la SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) et la Taxonomie de l'UE (Taxonomie “verte”).

La SFDR oblige les acteurs du marché financier à communiquer sur la manière dont les risques de durabilité sont intégrés aux processus d'investissement. Les données de votre reporting extra-financier servent aussi la SFDR. Cela garantit la cohérence et la comparabilité des informations fournies par les entreprises et par les acteurs financiers.

La Taxonomie verte, quant à elle, fournit des critères scientifiques pour identifier les activités économiques considérées comme durables. Le reporting ESRS E1 s’aligne à cette classification.

L’objectif de ces réglementations est d’orienter les entreprises vers l'adaptation au changement climatique et la réduction des émissions de gaz à effet serre en intégrant les enjeux climatiques à la stratégie d’entreprise.

Vous voulez être accompagné dans votre rapport CSRD ?

Chez WeCount, nous sommes des expert-es du bilan carbone et du reporting ESG. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 entreprises de secteurs variés (agroalimentaire, cosmétique, numérique, textile, sociétés de conseils, etc.).

Pour plus d’informations, contactez-nous !

Sources :

Déployer les ESRS : Un outil de pilotage au service de la transition

Platform Response to the Call for feedback on draft ESRS delegated act

A Compendium of Market Practices (Commission Européenne)

RÈGLEMENT DÉLÉGUÉ (UE) 2023/2772 DE LA COMMISSION du 31 juillet 2023

Article
ESRS E1 (CSRD) : tout comprendre en 8 min

Découvrez comment réussir votre reporting ESRS E1 en suivant un plan d'action structuré.

Marine FOUQUET
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23/9/24
Réglementations

La formation est un outil indispensable pour pérenniser la démarche bilan carbone d’une entreprise mais entre les méthodologies françaises ou internationales et les réglementations nationales ou européennes, on peut rapidement s’y perdre.



Quelle formation me convient ? A quelle méthodologie me former ? A qui s’adressent ces formations ? Comment les financer ? On vous présente les différentes options qui s’offrent à vous.

Pourquoi se former au bilan carbone ?

Réaliser un bilan carbone nécessite des compétences spécifiques comme la comptabilité carbone, des connaissances environnementales, réglementaires ou encore une bonne compréhension de la notion de scope.

Sans connaissances solides, le résultat de votre bilan carbone risque de ne pas être suffisamment précis ou de ne pas aboutir par manque de compétences. Suivre une formation permet aussi d’internaliser la capacité à réaliser son bilan carbone.

Se former au bilan carbone permet de mieux comprendre les enjeux climat et in fine d’améliorer votre stratégie RSE. Vous êtes capable de quantifier et analyser ses émissions de gaz à effet de serre pour mettre en place une stratégie adaptée pour réduire ses plus gros postes d’émissions. Vous êtes aussi capable d’anticiper les risques, qu’ils soient marché, législatif ou climatique.

Enfin, l’arrivée de la CSRD hisse le bilan carbone au rang d’outil indispensable pour toutes les entreprises pour la réalisation des rapports extra-financiers.

Qui peut réaliser un bilan carbone ?

Toute entreprise peut réaliser son bilan carbone. Pour cela, le bilan carbone doit être fait par un expert formé aux méthodologies de comptabilité carbone officielles et reconnues par la réglementation.

Il peut s'agir par exemple d'un collaborateur en interne qui aura suivi une formation ou d'un consultant carbone externe à l'entreprise.

Formation officielle Bilan Carbone® et GHG Protocol

Pour les entreprises françaises, il existe deux principaux standards en matière de méthode de comptabilité carbone et reporting : les méthodes française Bilan Carbone® et internationale GHG Protocol.

Méthode Bilan Carbone® ou GHG protocol, comment choisir ?

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour identifier quelle méthode est la bonne pour votre entreprise. Le GHG Protocol est reconnu internationalement.

C’est la méthodologie idéale pour les entreprises qui veulent suivre les normes internationales et s’aligner aux standards internationaux comme le SBTi (Science Based Targets Initiative) ou le CDP (Carbon Disclosure Project). Il peut aussi être intéressant pour celles opérant dans plusieurs pays ou celles qui veulent se lancer sur les marchés internationaux par exemple.

La Méthode Bilan Carbone® est conçue pour les entreprises françaises. C’est l’ADEME et l’APCC (Association des Professionnels en Conseil Climat Énergie et Environnement) qui ont établi la méthodologie. Elle est adaptée au territoire français et prend en compte ses spécificités comme la réglementation française.

Le choix de la méthodologie dépend de votre stratégie, de vos objectifs et de votre implantation locale, nationale ou internationale. Chez Wecount, nous travaillons avec les deux méthodologies, nous pouvons vous guider dans la réalisation de votre bilan carbone.

Les formations de l’ABC et le GHG Protocol vous enseignent les connaissances nécessaires pour comprendre les bases du bilan carbone et apprendre à mesurer ses émissions de gaz à effet de serre.

La formation à la Méthode Bilan Carbone ® par l’ABC et l’IFC

L’Association pour la transition Bas Carbone est pionnière de la méthodologie Bilan Carbone® en France. Elle a été créée en 2011 par l’ADEME et l’APCC. Elle fédère, forme et sensibilise organisations et citoyens aux enjeux environnementaux en mettant à disposition un ensemble de ressources pour décarboner la société.

L

e format de reporting Bilan Carbone® de l’ABC est aujourd’hui la référence pour les entreprises françaises qui souhaitent communiquer à une échelle nationale.

L’ABC propose deux niveaux de formations avec l’Institut de Formation Carbone : l’initiation et la maîtrise de la méthode.

L’initiation pour pouvoir réaliser le Bilan Carbone® de sa structure

L’initiation à la méthode Bilan Carbone® offre une vision synthétique des enjeux climatiques. C’est une formation découverte de la méthodologie. Elle permet de réaliser un premier bilan carbone en interne en fournissant les bases de compréhension de la méthode et des outils.

Durée : 7h.

Prix : 1150€ HT.

Déroulé : présentiel ou distanciel.

Pour : première approche pédagogique pour s’approprier le sujet, formation aux enjeux climat et énergie.

Contre : elle ne permet pas d’être autonome dans l’analyse de son bilan carbone.

Le module de maîtrise de la méthode pour approfondir sa connaissance de la méthode

Le niveau 2 de la formation à la méthode Bilan Carbone® complète les connaissances de l’initiation en approfondissant les différentes étapes de réalisation d’un bilan carbone et la maîtrise des outils.

Durée : 15h ou 18h.

Prix : 1250€ HT.

Déroulé : 15h présentiel ou 18h distanciel.

Pour : Formation complète à la méthode Bilan Carbone®, premières pistes d’actions.

Contre : Il faut nécessairement avoir passé le niveau 1 de la formation, la formation est assez théorique, le module sur le plan d’action est bref.

À la suite de ces formations, vous aurez accès à une licence d’utilisation de l’outil Bilan Carbone de l’ABC (format Excel) l’année qui suit la formation. Elle vous permettra de réaliser le bilan carbone de votre entreprise. Si vous avez suivi la deuxième formation, vous aurez accès à une licence d’exploitation vous permettant de réaliser un Bilan Carbone pour des clients.

💡 Bon à savoir : L’institut de Formation Carbone est certifié Qualiopi, une prise en charge de la formation au sein de votre entreprise est possible !

La formation au GHG Protocol

Le GHG Protocol est la référence internationale du bilan carbone et reporting carbone. C’est la méthode utilisée par tous les grands groupes internationaux et entreprises qui souhaitent communiquer les BEGES à l'internationale.  Le GHG Protocol propose plusieurs formations en anglais, payantes ou gratuites.

Les formations au bilan carbone en ligne et gratuites

Le GHG Protocol propose deux modules gratuits de formation au bilan carbone. Le premier est le Corporate Standard Training Webinar. Ce cours donne le socle de connaissances nécessaires pour comprendre les concepts clés du GHG Protocol, pour quantifier et déclarer les émissions de gaz à effet de serre conformément aux exigences du Corporate Standard.

Le webinaire détaille aussi les exigences de vérification du Corporate Standard et sa mise en œuvre au sein d’une organisation. Ce module se compose de 3 webinaires pour un total de 8h30 de formation.

Le deuxième est le webinaire Scope 2 Guidance Training Webinar. La formation se concentre sur les émissions indirectes liées à l’énergie, le scope 2 du GHG Protocol. Le webinaire couvre les fondamentaux du scope 2 les facteurs d'émission, les méthodes de calcul, les exigences de vérification et de conformité, ainsi que des études de cas pratiques. Il approfondit les connaissances de la première série de webinaires et dure près de 4h.

Pour : la formation est dispensée par des experts du GHG Protocol, elle est gratuite.

Contre : la formation gratuite s’arrête au scope 2, pas de possibilité de poser des questions car ce sont des webinaires pré-enregistrés.

Pour suivre ces deux formations, il vous suffit de vous rendre sur la page du GHG Protocol.  C’est une première approche dans le calcul des émissions de CO2e. Cependant, cette formation ne prend pas en compte le scope 3 qui représente la majeure partie des émissions de GES d’une entreprise.

La formation payante pour aller plus loin

Le GHG Protocol propose également des formations payantes dont un module Corporate Value Chain (Scope 3) Standard E-Learning. Il couvre exclusivement le scope 3 du bilan carbone, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre indirectes. Elles se produisent en amont et en aval de la chaîne de valeur d'une entreprise. La formation se réalise totalement en ligne et dure entre 8 et 20h selon chacun pour un montant de $325.

Durée : 8 à 20h.

Prix : $325.

Déroulé : distanciel

Le module Product Life Cycle Standard Online Course se concentre sur l’Analyse de Cycle de Vie (ACV). L’approche de l’ACV est complémentaire du bilan carbone car elle prend en compte l’impact sur l’ensemble du cycle de vie du produit tandis que le bilan carbone se concentre sur les émissions carbones. Elle dure environ 12h et coûte $325.

Durée : 12h.

Prix : $325.

Déroulé : distanciel

Pour : la formation est dispensée par des experts du GHG Protocol, le prix est bas.

Contre : les formations sont exclusivement en ligne sans accompagnement personnalisé et uniquement en anglais.

Formations gratuites ou finançables

Les formations ABC ou GHG Protocole sont accessibles aux entreprises et aux particuliers. Mais en tant que particulier, nous n’avons pas toujours les moyens de prendre en charge les coûts de formation. Heureusement, d’autres options s’offrent à vous !

Le MOOC Energie & Climat de l’ABC

Ce MOOC est issu d’une collaboration avec Avenir Climatique. Il est aussi soutenu par l'ADEME depuis 2017. C’est un cours introductif complet qui vous donnera les bases en trois saisons de cinq épisodes.

  • La première saison se concentre sur la compréhension des enjeux énergie-climat et vous propose des actions individuelles et collectives.
  • La deuxième saison se penche sur le Bilan Carbone® d'une activité, l'importance de la comptabilité carbone. Elle vous fournit un guide pour construire votre plan d'action de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • La dernière saison explore les freins qui bloquent la mise en mouvement vers la décarbonation de nos sociétés.

La formation est gratuite et adaptée à tout le monde. Chaque saison dure environ 1h30.

Formation au bilan carbone avec son CPF

Il existe malheureusement encore trop peu d’options de formation au bilan carbone lorsqu’on est un particulier en reconversion, en évolution professionnelle ou simplement intéressé. Cependant, des financements existent pour le module d’initiation de l’Institut de Formation Carbone de l’ABC via la région ou France Travail sous certaines conditions.

Pour les entreprises : combiner théorie et pratique

Les formations de l’ABC et du GHG Protocol sont denses et théoriques. C’est ensuite à vous d’appliquer vos connaissances en entreprise, de monter votre équipe bilan carbone, de choisir vos outils et de mettre en place votre première campagne de mesures d’émissions.

Pour capitaliser au mieux sur votre bilan carbone, votre équipe devra également monter en compétences sur d’autres sujets connexes :

  • Comment structurer une stratégie climat;
  • Enjeux et risques climatiques;
  • Conduite du changement dans une démarche de transition bas-carbone.

Après avoir échangé avec des dizaines d’entreprises, nous avons constaté que la mise en pratique du bilan carbone est un challenge pour celles et ceux qui se sont formé-e-s seul-e-s. Ils sont confrontés à de nombreux obstacles comme l’identification du périmètre d’action, la collecte des données ou l’embarquement des collaborateurs et de la direction.

Un bon moyen d’économiser du temps, de gagner en efficacité et de pérenniser la démarche est de vous former tout en réalisant le bilan carbone de votre entreprise. C’est un des objectifs de nos Promotions Climat.

Les Programmes Bilan Carbone de WeCount sont des programmes d’accompagnement collectif de 4 mois pour former les entreprises au bilan carbone, mais pas que !

Le programme permet aussi de définir sa stratégie climat, d’être accompagné par un.e consultant.e climat et surtout d’échanger avec d’autres d’entreprises. Ce programme favorise l’émulation collective et l’inspiration.

D’ailleurs, les participants à la Promotion Climat assistent régulièrement à des témoignages d’entreprises pionnières en matière de décarbonation.

Enfin, l’un des facteurs clé de succès d’une transition bas-carbone réussie est de réussir à embarquer son entreprise et ses parties prenantes dans sa transition bas-carbone. C’est probablement un des plus gros challenges !

Chez WeCount nous croyons beaucoup à la force du collectif pour aider les responsables climat à impulser une dynamique de changement dans leur entreprise. C’est pour cela que notre approche pédagogique favorise le collectif.

Lors des Promotions Climat, qui réunissent en général une dizaine d’entreprises, nous créons des espaces d’échange entre entreprises pour créer une dynamique collective de passage à l’action.

Cette formation est certifiée Qualiopi, c’est-à-dire qu’elle est finançable par l’OPCO de votre entreprise.

Comparaison des formations au bilan carbone

Pour vous aider à bien choisir la formation qui correspond à vos besoins, nous avons condensé les formations citées dans cet article dans un tableau de comparaison.

DuréeAccessibilitéMise en pratiqueAccompagnement Personnalisé
Méthode Bilan Carbone🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱
GHG Protocol🌱🌱🌱🌱🌱  
Formation WeCount🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱🌱

🌱🌱🌱 = étant la meilleure note

Et après la formation au bilan carbone ?

Si elle est réussie, la formation au bilan carbone va vous permettre de lancer votre mesure de vos émissions gaz à effet de serre de façon autonome. Il faut avoir en tête que le bilan carbone est un outil au service de votre stratégie d’entreprise, ce n’est pas une fin en soi. Pour que le bilan carbone soit réellement utile, il faut le combiner à une stratégie climat compatible avec les accords de Paris sur 10 à 20 ans avec un plan d’action et des échelons intermédiaires pour suivre votre progression.

Article
Comment se former à la réalisation d'un bilan carbone ?

Vous souhaitez vous engager dans une démarche de transition bas-carbone ? Vous voulez former vous ou votre équipe aux enjeux de la décarbonation ? Vous êtes au bon endroit !

Margot PIAU MOREAU
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19/9/24
Bilan Carbone

Les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards) constituent le cadre du reporting CSRD. Elles définissent les sujets de votre rapport et oriente ainsi votre stratégie ESG. Aujourd'hui, nous vous expliquons ce que ce sont les normes ESRS et comment vous préparer au reporting.

La directive CSRD redéfinit les obligations de reporting extra-financier des entreprises en Europe, et s’appuie sur les normes ESRS. Ces nouvelles normes standardisent les rapports de durabilité pour permettre une meilleure comparabilité des données entre entreprises. Elles couvrent trois domaines clés : environnement, social et gouvernance. Pour les entreprises, il s’agit d’une opportunité de renforcer leur stratégie ESG tout en répondant aux attentes croissantes des parties prenantes.

Quelles sont les normes ESRS ? Lesquelles sont obligatoires ? Comment préparer son reporting extra-financier ? Voici ce que vous devez savoir.


Les normes ESRS, qu’est-ce que c’est ?

Les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards) constituent les nouveaux critères de reporting extra-financier. Elles s’inscrivent dans le cadre de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) en vigueur depuis début janvier 2024.

Ces normes standardisent les rapports de durabilité avec pour objectif de :

  • faciliter la comparabilité des informations d'une entreprise à l’autre ;
  • améliorer la transparence des données communiquées par les entreprises.

💡 Bon à savoir : pour rappel, la CSRD étend le reporting extra-financier aux entreprises de taille moyenne et aux filiales non-européennes à horizon 2026.

Depuis le 1er janvier 2024, les entreprises doivent intégrer ces critères à la réalisation de leur rapport. Le calendrier d’application progressif :

  • Depuis janvier 2024 : les grandes entreprises déjà soumises au DPEF ;
  • En janvier 2025 : les entreprises de plus de 250 salariés ;
  • En janvier 2026 : les entreprises entre 10 et 250 salariés.

💡 Le conseil WeCount : petites et moyennes entreprises, nous vous recommandons d’anticiper dès maintenant les changements sur votre organisation !

Les 12 normes ESRS en bref

Au-delà de l’obligation réglementaire, la directive CSRD devient un outil de pilotage stratégique pour votre entreprise. Vous pouvez utiliser les normes ESRS pour transformer votre stratégie ESG et définir un plan d’action performant.

Les ESRS demandent à l’entreprise de publier les initiatives mises en place (ou à venir) vis-à-vis des sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance. C’est l’obligation de transparence.

Mais vous ne devez pas nécessairement rapporter sur tous les indicateurs. C’est votre analyse de double matérialité qui définit les sujets et enjeux pertinents pour votre entreprise.

Les normes ESRS reposent sur trois piliers : l’environnement, le social et la gouvernance (ESG).

Elles sont classées en trois catégories :

  • les normes générales (transversales et thématiques),
  • les normes sectorielles (à venir),
  • et les normes pour les PME (à venir).

Voici la liste des 12 normes ESRS :


Source : ANC (Autorité des Normes Comptables)

L’information se structure autour d’exigences de publication, appelées Disclosure Requirements ou DR. Elles cadrent les types de données à publier dans votre rapport. Cela comprend des informations quantitatives mais aussi qualitatives.

Des normes transversales communes à toutes les entreprises

Les normes transversales s’appliquent à toutes les entreprises. Elles servent à cadrer votre rapport de durabilité. On compte deux ESRS transversales.

ESRS 1 : Principes généraux

L'ESRS 1 est une norme informative. Elle explique le fonctionnement des ESRS, la structure du rapport et fixe les règles générales pour les normes thématiques.

Cette norme définit aussi certains concepts fondamentaux comme la double-matérialité et la méthodologie à utiliser pour réaliser votre rapport.

💡 Bon à savoir : L'ANC (Autorité des Normes Comptables) définit la double matérialité comme “l’identification des enjeux de durabilité matériels pour l’entreprise, sous l’angle de la performance financière, ainsi que pour la société et l’environnement.”

ESRS 2 : Informations générales

L'ESRS 2 mentionne les obligations d'information qui s'appliquent à toutes les entreprises, peu importe leur secteur. L’entreprise doit communiquer des informations générales en matière de durabilité. Cette norme fait le lien avec les ESRS thématiques.

10 normes thématiques autours des enjeux ESG

Les normes thématiques des ESRS sont classées en thèmes et en sous-thèmes.

L’entreprise rapporte selon le principe de double matérialité. Cela signifie que les activités de l’entreprise ont un impact sur le sujet ESG, mais aussi que ce sujet impacte l’entreprise.

Par exemple, une entreprise de pêche impacte la biodiversité marine. Mais en retour, une perte de la biodiversité peut signifier une perte de chiffre d’affaires.

Autrement dit, l’entreprise rapporte sur les normes qui démontrent des impacts matériel et financier avérés.

Environnement

Les normes environnementales se concentrent sur les impacts écologiques des activités des entreprises.

ESRS E1 : Changement climatique

  • 9 exigences de publication (DR)
  • Elle porte sur votre plan de transition climatique, vos objectifs de réduction d'émissions de GES et votre bilan carbone.

💡 Bon à savoir : la charge de la preuve est inversée pour l’ESRS E1. L’entreprise doit prouver qu’elle n’a pas d’impact sur le climat et que le changement climatique n’a pas d’impact sur ses performances financières.

ESRS E2 : Pollution

  • 6 exigences de publications
  • Elle traite de vos politiques et actions pour lutter contre la pollution de l’air, de l’eau et des sols.

ESRS E3 : Ressources marines et en eau

  • 5 exigences de publications
  • Elle met l'accent sur les politiques de préservation des ressources marines.

ESRS E4 : Biodiversité et écosystèmes

  • 6 exigences de publications
  • L’entreprise rend compte du plan d’action mis en œuvre pour protéger la biodiversité et les écosystèmes.

ESRS E5 : Utilisation des ressources et économie circulaire

  • 6 exigences de publications
  • Politiques de recyclage ou de réemploi des ressources.

Social

L’aspect social traite des sujets de droit du travail, de bien-être des salariés et de l’impact sur les parties prenantes de l’entreprise.

ESRS S1 : Main d'œuvre de l’entreprise

  • 17 exigences de publication.
  • Elle se focalise principalement sur les politiques de ressources humaines et le bien-être des employés au sein de l’entreprise.

ESRS S2 : Employés de la chaîne de valeur

  • 5 exigences de publications.
  • Elle concerne l'impact de vos activités sur les travailleurs au sein de votre chaîne de valeur, y compris vos prestataires et partenaires.

ESRS S3 : Communautés concernées

  • 5 exigences de publications
  • Cette norme se concentre sur les impacts générés par l'activité de l’entreprise sur les communautés locales et globales.

ESRS S4 : Consommateurs et utilisateurs

  • 5 exigences de publications.
  • Cette norme traite de l'impact potentiel de vos activités sur les consommateurs et les utilisateurs finaux jusqu’à l’aval de votre chaîne de valeur.

Gouvernance

Cette thématique tourne autour des pratiques de conduite des affaires au sein de l'entreprise.

ESRS G1 : Conduite commerciale

  • 6 exigences de publication.
  • Elle concerne les pratiques commerciales et les politiques en place au sein de l'entreprise en termes de culture d’entreprise ou de lobbying par exemple.
  • L’objectif est de prendre du recul et d’apporter une vision globale sur des sujets transverses à l’entreprise.

Les ESRS sont-elles obligatoires ?

Seule l'ESRS 2 est obligatoire pour toutes les entreprises. Les autres normes ESRS font l’objet du reporting seulement si l’analyse de double-matérialité montre un impact significatif sur les performances financières de l’entreprise et sur l’environnement ou la société.

Comment se préparer au reporting CSRD ?

Pour vous préparer au reporting CSRD, nous vous proposons un plan d’action en trois étapes.

Étape 1 : analyser votre double-matérialité

L’analyse de double-matérialité porte sur l’ensemble de votre chaîne de valeur en amont et en aval. L’objectif est d’étudier les impacts de votre entreprise sur l’environnement ou la société et réciproquement.

Vous devez réaliser cette analyse pour tous les enjeux couverts par les ESRS et les disclosures requirements afin de définir quelles normes sont matérielles pour votre entreprise. Ce sont les normes que vous devrez intégrer à votre rapport.

Ensuite, associez votre analyse à un gap analysis (ou analyse des écarts) pour comparer les données disponibles avec les exigences de l’ESRS.

Vous pourrez ainsi visualiser les informations manquantes et planifier la collecte de données.

Étape 2 : mettre en place un processus de collecte des données

Suite à la première étape, vous avez une vision claire des données que vous devez récupérer pour votre rapport.

Pour faciliter votre reporting, il faut instaurer un système de collecte de données robuste. Votre but est de garantir la fiabilité et l’exactitude des informations rapportées.

Pour cela, identifiez les outils et les rôles dont vous aurez besoin. Vous pouvez également déterminer qui sera contributeurs du rapport.

Vous pouvez par exemple, vous dotez d’une plateforme ESG pour gérer les flux de données relatives aux émissions de GES.

Étape 3 : établir un plan d’action ESG

La dernière étape est d’aligner stratégie business et stratégie ESG. C’est pourquoi il faut définir un plan d’action qui prendra en compte vos priorités et vos objectifs.

Lors des premières années, concentrez-vous sur les sujets les plus importants en termes de matérialité et ceux où l'écart en matière de données est le plus facile à combler.

Pour les entreprises de moins de 750 salariés, la mise en place est progressive. Elle est précisée dans l'ESRS 1.

Pour conclure, le reporting CSRD représente une opportunité majeure pour orienter votre entreprise vers un modèle plus durable avec la mise en place d’une stratégie ESG performante. C’est aussi une opportunité de business, pour lever des financements par exemple. La durabilité sera la norme attendue, à terme, par les investisseurs et les parties prenantes.

La CSRD vous permet donc non seulement d'améliorer votre transparence, mais aussi de renforcer votre compétitivité à long terme !

Vous voulez être accompagné dans votre rapport CSRD ?

Chez WeCount, nous sommes des expert-es du bilan carbone et du reporting ESG. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 entreprises de secteurs variés (agroalimentaire, cosmétique, numérique, textile, sociétés de conseils, etc.).

Pour plus d’informations, contactez-nous !

Article
Reporting CSRD : tout comprendre aux normes ESRS

Nous vous expliquons tout ce qu'il faut savoir sur les normes ESRS et comment vous préparer au reporting.

Marine FOUQUET
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6/9/24
Réglementations
Stratégie climat

Vous pensez manquer de connaissances pour réaliser un bilan carbone ? Vous vous demandez comment définir une stratégie climat efficace ? Vous ignorez par où commencer ? Nous répondons à toutes vos questions.

De plus en plus d’entreprises souhaitent se lancer dans le calcul du bilan carbone. Outre la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre, le bilan carbone vous permet de définir un plan de décarbonation précis et détaillé.

Mais par où commencer et comment le réaliser ?

Quelles données collecter et comment les analyser ? Quels types d’actions de réduction des émissions mettre en place ?

En répondant à ces questions, vous aurez toutes les connaissances nécessaires pour vous engager dans une stratégie climat impactante.

Aussi, pour réaliser un bilan carbone, suivez ces 7 étapes essentielles !

1. Première étape pour réaliser un bilan carbone : définir le périmètre

Comment cadrer son projet ?

La méthode officielle de calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES) recommande de s’appuyer sur 3 périmètres essentiels (1).

Le périmètre organisationnel

Tout d’abord, définissez les différents sites et bâtiments qui constituent votre entreprise.

Quel est le SIREN de la société dont vous souhaitez faire le bilan carbone ?

Quels sont les différents SIRETs qui en dépendent ?

Quels sont les équipements et installations associés à chaque site ?

💡 Le Conseil WeCount : Appuyez-vous sur l’organigramme de votre entreprise pour vous y retrouver plus facilement !

Le périmètre opérationnel

Il est défini par l’ensemble des postes d’émissions de GES. Cela inclut les postes :

  • d’émissions directes (scope 1) ;
  • d’émissions indirectes (scopes 2 et 3).

Les scopes sont définis par le GHG Protocol. Il s'agit du cadre international pour réaliser un bilan carbone.

💡 Bon à savoir : selon la norme française (BEGES), ces scopes sont découpés en 6 catégories.

Le périmètre de déclaration

Une fois les postes d’émissions identifiés et classés selon les différents scopes, établissez le périmètre de déclaration.

Pour ça, posez-vous la question suivante : quelles sont les émissions du périmètre opérationnel qui doivent être comptabilisées ?

Pour les définir, identifiez les émissions directes et indirectes les plus significatives.

💡 Bon à savoir : Par significatif, on entend ce qui représenta une part non négligeable des émissions. C’est aussi ce sur quoi on agira en priorité pour réduire nos émissions lorsque c’est possible. On se concentre d’abord sur les émissions qui pèsent le plus sur le bilan carbone !

2. Choisir la méthodologie pour calculer le bilan carbone de votre entreprise

En France : le BEGES

Le bilan d’émissions de gaz à effet de serre, ou BEGES, s’appuie sur une réglementation française. Le bilan carbone de l’entreprise doit respecter le cadre réglementaire imposé par le BEGES.

Défini en 2010 par la loi Grenelle II, il représente un cadre de calcul officiel.

En suivant ses recommandations, vous respectez la norme ISO 14064-1.

💡 Bon à savoir : La méthode Bilan Carbone® permet de respecter le cadre réglementaire du BEGES. C’est pourquoi la plupart des bilans carbone s’appuient sur cette méthodologie.

À l’international : le GHG Protocol

Le protocole Greenhouse Gas a été créé en 1998.

Vous êtes une multinationale ou vous évoluez sur des marchés étrangers ? Nous vous conseillons de suivre ses recommandations. Ainsi, vous êtes certain d’être conforme à la réglementation internationale.

Le Conseil WeCount : Le GHG Protocol est la méthodologie que l’on recommande aux entreprises concernées par la CSRD.

3. Collecter les données nécessaires au calcul de votre bilan carbone entreprise

Quelles données collecter ?

Tout d’abord, identifiez :

  • Les données primaires, directement liées à votre organisation (nombre de kilomètres parcourus, quantité de matières premières utilisées, etc.) ;
  • Et secondaires, à recueillir chez vos partenaires et clients.

Chaque donnée est rattachée à un site d’activité et à un scope (ou catégorie). Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal : ces données doivent s’intégrer dans chacun des périmètres définis lors du cadrage du projet.

Une fois rassemblées, un facteur d’émission leur est associé. Celui-ci permet de transformer une donnée brute en CO2e (ou CO2 équivalent).

Comment calculer mon bilan carbone entreprise ?

Le bilan carbone est la somme de vos données collectées multipliées par leur facteur d'émission.

Un facteur d'émission est un coefficient permettant de connaître les émissions de gaz à effet de serre liées à un objet, une matière, ou un service. Chaque donnée est associée à un facteur d'émission spécifique.

Pourquoi communiquer autour de sa démarche de décarbonation ?

Pour mettre en place des stratégies bas-carbone efficaces au sein de votre organisation, nous vous recommandons d’intégrer toutes les parties prenantes de votre entreprise.

Pourquoi ? Parce que l’entreprise est un écosystème où chaque personne physique et morale joue un rôle dans les émissions de votre activité. C’est pour cela qu’agir collectivement crée un effet de levier au niveau de votre entreprise, mais aussi à échelle de votre secteur d’activité ! Cela facilite la mise en place d’actions qui vous rapprocheront de vos objectifs de décarbonation, notamment au niveau de vos émissions indirectes.

Comment ? En communiquant autour de votre démarche ! En interne, bien sûr, mais aussi auprès de vos fournisseurs, de vos partenaires, de vos clients… Bref, de tous ceux qui constituent votre écosystème. Ceci vous permettra de les sensibiliser quant à l’importance de réduire leurs émissions.

Par exemple, votre communication vous permettra d’inciter vos collaborateurs d’avoir recours aux solutions de mobilité durable.

Une campagne de sensibilisation, quant à elle, pourra inciter vos partenaires à prendre le train plutôt que prendre l’avion.

Ordre de grandeur sur un trajet Paris - Marseille selon Impact Co2 de l'Ademe

Et en concret ?

Vous vous demandez quelles données, concrètement, rassembler ?

Prenons l’exemple d’une entreprise fabriquant des produits informatiques. Ici, la production d’équipements informatiques a un fort impact sur les émissions de GES, notamment lors de leur fabrication.

Aussi, prenez en compte les émissions liées à chaque étape de leur cycle de vie :

  • Chaque composant qui constitue l’ordinateur ou le téléphone (carte mère, carte graphique, écran, etc.) ;
  • Leur transport jusqu’à votre entreprise lors de l’achat ;
  • L’assemblage des composants ;
  • Leur durée d’utilisation au sein de votre entreprise et la consommation d’électricité associée ;
  • Leur fin de vie.
  • etc.

Vous êtes plutôt dans un établissement d’enseignement supérieur ?

Pour collecter toutes les données dont vous avez besoin, vous pouvez :

  • Faire une enquête mobilité domicile-travail ;
  • Rassembler les factures associées au chauffage des locaux et à la consommation d’eau ;
  • Recenser les ingrédients utilisés pour les repas proposés aux enseignants et étudiants ;
  • etc.

4. Calculer les émissions de gaz à effet de serre

Choisir une approche de calcul du bilan GES

Pour réaliser votre bilan carbone, vous pouvez vous appuyer sur 2 approches. Ce choix est très important : c’est lui qui va déterminer l’efficacité de vos plans de réduction des émissions de GES.

  • L’approche par flux physiques s’appuie sur des données tangibles (quantité de produits achetés, de gaz utilisé, de déchets à gérer, etc.).
  • L’approche monétaire est liée aux coûts associés à chaque émission. Cette démarche est moins précise et n’intègre pas tous les postes d’émissions.

💡 Le Conseil WeCount : Appuyez-vous sur l’approche par flux physiques dès que c’est possible. Ce sont les données les plus précises. C’est d’ailleurs l’approche recommandée par l’ADEME.

Déterminer les incertitudes liées à chaque donnée

Ces incertitudes dépendent du type de données collectées.

  • Une incertitude de 0 % est associée à une donnée physique définie à l’aide d’instruments de mesure très précis (avec une incertitude de mesure de 0 %). Cette situation est extrêmement rare.
  • À 5 %, l’incertitude de mesure de vos instruments est supérieure à 0 %. C’est le cas lorsque vous vous appuyez sur une facture ou un compteur (d’électricité, par exemple).
  • Dans le cas de données extrapolées, l’incertitude est de 30 %. Cela concerne les données secondaires dont l’unité a été convertie.
  • Si l’extrapolation a été estimée de manière approximative, appliquez une incertitude de 50 %.

Analyser les données

Analyser toutes ces données vous semble une démarche fastidieuse ? Pas de panique : vous pouvez commencer par celles qui vous semblent les plus significatives.

Pour cela, posez-vous la question suivante : quelle est la quantité en termes de CO2e qui leur est associée ?

Faire cette analyse est très important : elle facilitera le processus de définition de votre plan d’actions.

Suivre l’impact de chaque donnée sur les émissions de GES

Pourquoi ? Pour mesurer votre progression vers vos objectifs. Dans le cas où celle-ci s’avérerait insuffisante, cela vous permettra d’ajuster votre plan d’actions.

Cette démarche est itérative : vous pouvez l’affiner au fil du temps. Car la transition bas-carbone est une démarche réalisée sur le long-terme (20 ans, voire plus) !

Peu à peu, vous optimiserez votre stratégie climat. Aussi, n’oubliez pas de suivre vos progressions.

Ce suivi des émissions est notamment réalisé par Schneider Electric (2). Cette entreprise relève chaque année leur progression vers leur objectif de 2025.

Par exemple, pour la mise en place d’énergies renouvelables, l’entreprise avait atteint 85 % de son objectif en 2022.

5. Mettre en place une stratégie de décarbonation de votre activité

Maintenant que votre bilan carbone est fait, par où commencer pour déterminer votre stratégie climat ?

Différentes méthodes peuvent être employées :

  • En prenant en compte les bénéfices / risques de chaque action ;
  • En analysant l’impact de chaque action sur vos émissions globales ;
  • En déterminant la faisabilité de chaque opération (selon des critères quantitatifs comme qualitatifs) ;
  • En vous appuyant sur la méthode du 80/20 (si 20 % des achats correspondent à 80 % des émissions de la production, il est intéressant de prendre en compte les émissions liées à ces achats).

Puis, choisissez une méthode de réduction. Celles qui sont conformes au SBTi (Science Based Target Initiative) sont :

  • L’approche par contraction absolue (permettant d’obtenir une trajectoire de diminution des GES compatible avec l’Accord de Paris ; la réduction est de même intensité chaque année) ;
  • L’approche par décarbonation sectorielle (basée sur le budget carbone associé à chaque secteur d’activité, elle s’appuie sur des données physiques).

Selon le SBTi, vous pouvez choisir des trajectoires court-terme différentes pour chaque scope : les scopes 1 et 2 d’un côté et le scope 3 de l’autre.

Comment savoir si votre stratégie de décarbonation est la bonne ? En utilisant, par exemple, notre plateforme de comptabilité carbone WeCount ! En entrant votre plan d’action de réduction d’émissions GES, vous pouvez voir en un coup d’oeil s’il est compatible avec votre trajectoire.

💡 Bon à savoir : définissez des actions adaptées à votre entreprise ! Toutes les organisations n’ont pas les mêmes contraintes et objectifs.

Comment savoir si l’action envisagée est faisable ? Nous vous conseillons avant tout de vérifier que votre démarche est acceptée par vos collaborateurs, ainsi que par les autres parties prenantes. Si elle ne l’est pas, une étape de sensibilisation pour embarquer votre écosystème est essentielle ! Ceci vous assurera la bonne mise en place des actions envisagées.

6. S’organiser pour réduire le bilan carbone de votre entreprise

Se former au calcul du bilan carbone

Vous ne savez pas par où commencer pour réaliser votre bilan carbone ? La réalisation d’un bilan carbone nécessite des compétences spécifiques en matière de réglementation ou d’environnement.

Avec ces compétences en main, vous obtenez un bilan carbone précis et détaillé.

L’avantage ? Votre stratégie climat est solide et cohérente avec l’Accord de Paris, mais aussi avec vos objectifs pour assurer la pérennité de votre entreprise pour les années à venir.

Aussi, la formation est votre allié ! Cela vous permettra d’internaliser toutes ces compétences, d’être autonome dans le calcul du bilan carbone mais aussi dans le suivi de votre plan de réduction de vos émissions et de votre progression.

Choisir ses outils

Les outils de collecte de données et de calcul du bilan carbone constituent un bon moyen d’aide à la décision.

Il existe plusieurs outils, comme :

  • des fichiers Excel créés en interne ;
  • des logiciels SaaS de comptabilité carbone, tels que la plateforme WeCount.

Définir les rôles et responsabilités de chaque membre de l’équipe

Embarquer l’ensemble de l’entreprise dans la mise en place des actions est un facteur clé de succès.

Aussi, créez une équipe projet en attribuant à chaque membre un rôle bien spécifique. Les responsabilités peuvent aller de la collecte des données et la gestion de l’équipe au suivi des résultats.

Par exemple, l’ambassadeur climat pourra s’occuper de la partie « communication ».

Enfin, communiquer sur l’importance de votre démarche en interne de la réalisation permettra à vos équipes de se préparer et facilitera la collaboration (notamment pour la collecte de données).

Faire l’état des lieux des ressources à votre disposition

Selon vos ressources (humaines, financières, etc.), vous pouvez définir une trajectoire de réduction des émissions réellement adaptée à votre entreprise.

Vous pouvez également identifier des besoins spécifiques, comme une formation, les éventuelles ressources manquantes ou la sensibilisation de vos parties prenantes. Vous pouvez également identifier les ressources sur lesquelles votre équipe peut s’appuyer.

En prenant le temps de les déterminer en amont, vous vous facilitez le travail !

7. Embarquer toute l’équipe et communiquer autour de votre stratégie de décarbonation

Nous l’avons dit précédemment, engager toute votre équipe est essentiel pour avancer vers vos objectifs.

Pour cela, rien ne vaut une communication en interne adaptée. Ainsi :

  • Rassemblez toutes les parties prenantes ;
  • Sensibilisez sur l’importance de décarboner votre entreprise (les ateliers comme la Fresque du Climat peuvent aider) ;
  • Insistez sur les bénéfices pour toute la chaîne de valeur, mais aussi pour vos employés ;
  • Communiquez sur les résultats obtenus au fur et à mesure que les années passent !

Ainsi, vous fidélisez vos équipes et créez de l’engouement !

Mais une communication externe a aussi des avantages ! Elle vous permet de faire connaître votre projet de décarbonation auprès de vos investisseurs, de vos clients, et même du grand public ! Cela valorise non seulement vos initiatives, mais aussi votre image et votre marque employeur. Cela pourrait même inspirer d’autres entreprises à se lancer aussi !

Vous souhaitez vous engager dans la transition bas-carbone, mais vous ne savez pas comment vous lancer ?

Vous ne disposez pas des compétences nécessaires en interne ?

Vous ne disposez pas d’outils et ne savez pas lesquels choisir ?

Chez WeCount, nous sommes des experts du bilan carbone et de la stratégie climat. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 entreprises de secteurs variés (agroalimentaire, cosmétique, numérique, textile, sociétés de conseils, etc.). Cela correspond à plus de 900 personnes formées !

Vous souhaitez en savoir plus ? Contactez-nous !

(1) Méthode officielle pour le calcul du bilan carbone, https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/methodo_BEGES_decli_07.pdf

(2) Schneider Electric, 2022 Universal Registration Document, https://flipbook.se.com/ww/en/998-22385455/2023/#page/1

Article
Comment réaliser un bilan carbone entreprise en 7 étapes ?

Vous pensez manquer de connaissances pour réaliser un bilan carbone ? Vous vous demandez comment définir une stratégie climat efficace ? Vous ignorez par où commencer ? Nous répondons à toutes vos que

Caroline GAIDON
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2/9/24
Bilan Carbone

Vous souhaitez vous lancer dans un bilan carbone ? Mais vous vous sentez perdu entre toutes les méthodologies existantes ? Découvrez leurs différences et les questions à se poser pour choisir la méthode la plus adaptée à votre situation !

Le GHG Protocol, le BEGES et le Bilan Carbone® sont des méthodologies qui permettent de comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre. Selon vos besoins, vous pouvez choisir de suivre les recommandations de l’une plutôt qu’une autre.

Quelle méthode choisir ? Quelle est la plus adaptée à votre situation ? Pour le déterminer, la première étape est de connaître les différences entre le BEGES, le GHG Protocol et le Bilan Carbone®.

Voici un petit tour d’horizon de ces méthodes pour vous aider à vous y retrouver et à construire une stratégie de réduction des gaz à effet de serre performante.

Quelles différences entre le BEGES, le GHG Protocol et le bilan carbone ?

Le bilan carbone est le terme qui fait référence à un état des lieux des flux de gaz à effet de serre. Pour le réaliser, deux approches sont largement utilisées :

  • Le BEGES : la méthode française (la méthodologie Bilan Carbone® est un des moyens de faire un BEGES) ;
  • Le GHG Protocol : la méthode internationale.

Bilan GES vs GHG protocol et BEGES

Chaque démarche et méthodologie a des spécificités que nous allons voir ensemble.

Quelles différences entre le bilan carbone et le Bilan Carbone® ?

Bilan Carbone® est une marque déposée qui a généralisé l’expression « bilan carbone », bien qu’il existe d’autres protocoles de mesure des émissions de gaz à effet de serre, comme le GHG Protocol (GreenHouse Gas Protocol) ou la norme ISO 14064-1.

Cette méthodologie a été définie par l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) en 2004. Depuis 2011, la méthode Bilan Carbone® est diffusée par l’ABC (Association pour la transition Bas Carbone). C’est un outil de référence en matière de comptabilité carbone en France.

Quelles différences entre le BEGES et le Bilan Carbone® ?

Le Bilan Carbone® est une méthodologie, divisée en étapes obligatoires et qui permet de développer un plan de réduction des émissions de GES (stratégie climat) et sa mise en application.


Il permet de calculer les émissions de gaz à effet de serre (GES) de votre entreprise ou d’un produit. C’est une méthode au service de votre stratégie d’entreprise.


À quoi sert-il ? Il dresse un portrait des émissions de GES sur une année passée. Il permet d'identifier les principaux postes d'émissions et les actions à mettre en place pour décarboner votre chaîne de valeur.


Le BEGES (bilan des émissions de GES) fournit un cadre réglementaire en lien avec la loi Grenelle II et la norme ISO 14064-1. Cette norme française spécifie les principes et les exigences applicables au niveau des organismes pour la quantification et la rédaction de rapports sur les émissions et suppressions de GES (1).


Ainsi, le bilan GES est une réglementation à laquelle les entreprises concernées doivent se conformer tandis que le Bilan Carbone® est une des méthodes qui permettent de réaliser un BEGES.

Quelles différences entre le GHG Protocol et le BEGES ?

Si vous souhaitez calculer votre bilan carbone, peut-être avez-vous déjà entendu parler de GHG Protocol (GreenHouse Gas Protocol). C’est un référentiel international de comptabilité carbone.


Son objectif : faciliter la comparaison des bilans de GES entre les organisations du monde entier grâce à une méthode standardisée. Il répond également à la norme ISO 14064-1.


Quelques différences méthodologiques existent entre le BEGES et le GHG Protocol ? Par exemple, le bilan GES implique la définition d’un plan de réduction des émissions carbones.


De plus, les sources d’émissions de GES prises en compte sont identiques, mais leur classification est différente. On parle de scopes pour le GHG Protocol et de catégories pour le BEGES.


Bilan Carbone® de l’ABC : quelles spécificités ?


Définition

Le Bilan Carbone®, initialement développé par l'ADEME, est désormais géré par l'Association Bilan Carbone (ABC). C’est une méthode volontaire de comptabilité carbone pour calculer les émissions de GES d’une organisation ou d’un produit.

Aujourd’hui, cette méthode en est à sa 8ème version. Elle s’appuie aussi sur la norme ISO 14064-1.

Elle prend en compte l’ensemble des émissions de votre entreprise :

  • Celles directement issues de la fabrication (cela correspond aux émissions liées à la consommation d’énergies fossiles et de biomasse) ;
  • Celles indirectement issues de votre activité (cela peut aller du transport des marchandises au type de repas prévus à la cantine des employés).


En bref : le bilan carbone prend en compte toutes les émissions liées aux flux physiques ou monétaires de votre société. (2)


Mais cette méthode ne sert pas uniquement à comptabiliser vos émissions de GES : avec elle, vous déterminerez un plan de décarbonation efficace pour toute votre entreprise !


La méthode Bilan Carbone® comporte 5 étapes :

  1. Entamer un Bilan Carbone® : déterminer ses objectifs et sensibiliser ;
  2. Définir le périmètre de la démarche : périmètre organisationnel, opérationnel et temporel ;
  3. Collecter et exploiter les données ;
  4. Définir son plan d’action et ses indicateurs de suivi ;
  5. Synthèse et restitution.


Les évolutions du bilan carbone®

L’ABC met constamment à jour la méthode afin qu’elle soit la plus exacte et holistique possible. (3)


Le but ?

  • Définir une démarche complète et être compatible avec d’autres méthodologies internationales, telles que :
    • Le GHG Protocol ;
    • La CRSD (Corporate Sustainability Reporting Directive) à l’échelle européenne ;
  • Renforcer la mobilisation et l’engagement de toutes les parties prenantes ;
  • Tenir compte de l’empreinte carbone produit et de l’empreinte carbone territoire ;
  • Avoir une approche plus holistique.

GHG Protocol ou Greenhouse Gas Protocol : qu’est-ce que c’est ?

Définition

Le GHG Protocol est la méthode de référence pour toute entreprise ayant des activités à l’étranger (filiale, export, etc.).

Cette méthode de comptabilité carbone a été créée, en 2001, par deux organisations américaines : le WBCSD (World Business Council for Sustainable Development) et le WRI (World Resources Institute).


Contrairement à la méthode Bilan Carbone® et au BEGES, les émissions de gaz à effet de serre sont regroupées sous trois scopes, à savoir :

  • Scope 1 : émissions directes de GES ;
  • Scope 2 : émissions indirectes associées à l’énergie ;
  • Scope 3 : émissions indirectes liées à l’activité.


Bien que la classification soit différente des standards français, les mêmes émissions de GES sont prises en compte.  


Les standards pour la comptabilité carbone

La méthode GHG Protocol est détaillée par sept standards de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre. Ils sont destinés aux entreprises, aux gouvernements et toute autre organisation. (4)

C’est la combinaison de l’ensemble de ces standards qui permet d’obtenir un bilan carbone complet et précis !


💡 Bon à savoir : Peu importe la méthode choisie, le calcul du scope 3 est obligatoire en France et dans l’Union européenne (CSRD). Le calcul de votre bilan carbone doit prendre en compte ces 3 scopes !

Pour réaliser votre bilan carbone avec la méthodologie GHG Protocol, vous pouvez notamment vous appuyer sur les standards suivants :


Premièrement, le GHG Protocol Corporate Standard fournit des conseils pour répertorier toutes vos émissions de GES. Il s’appuie sur la comptabilisation de 7 gaz à effet de serre définis par le protocole de Kyoto, dont le méthane (CH4), le dioxyde de carbone (CO2) et les hydrofluorocarbures (HFC). Mais il ne prend en compte que les scopes 1 (émissions directes) et 2 (émissions indirectes notamment liées à la consommation d’électricité).


Publié en 2011, le Corporate Value Chain Standard vous guide pour comptabiliser toutes vos émissions de GES. Il prend en compte les postes d’émission liés au scope 3 (ou émissions indirectes liées aux postes d’émissions amont et aval de votre cœur de production).


Enfin, le Product Standard vous permet d’analyser les émissions liées au cycle de vie complet d’un produit. Le but ? Améliorer la durabilité de vos produits et définir un plan d’action efficace !


Bon à savoir : le cas des immobilisations

Selon le GHG Protocol, un investissement n’est pas amorti. L’impact carbone d’une immobilisation se fait donc sentir sur l’année où sont effectués les paiements (dans ce cas, vous vous basez sur le bilan comptable).

La conséquence sur le calcul des émissions de GES ? Elles apparaissent toutes la même année, les augmentant ainsi de manière importante.

Ceci est différent du BEGES, où les amortissements, et ainsi les émissions, sont lissées sur plusieurs années.


Pourquoi choisir le GHG Protocol ?

Vous êtes soumis à la CRSD ? Suivre les recommandations du GHG Protocol vous permet de répondre à l’obligation de fournir un reporting extra-financier sur vos implications RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises).


Il homogénéise aussi les bilans carbone des entreprises à l’international. Cette harmonisation permet de comparer les résultats entre deux entités situées dans des pays différents.

BEGES réglementaire : qu’est-ce que c’est ?

Définition

Le BEGES est une obligation légale d’évaluer la quantité de GES émise sur une année.


Ce dispositif est encadré par l’article L.229-25 du code de l’environnement (5). C’est une méthode d’analyse qui sert à estimer ses émissions GES.


Concrètement, le BEGES classifie les émissions de gaz à effet de serre en 6 grandes catégories :

  1. Émissions directes de GES (sources fixes ou mobiles de combustion, fuite, procédés physiques ou chimiques etc.)
  2. Émissions indirectes associées à l’énergie (consommation d'électricité, de vapeur, chaleur ou froid)
  3. Émissions indirectes associées au transport (transports et distributions, déplacements professionnels, etc.)
  4. Émissions indirectes associées aux produits achetés (biens immobilisés, déchets, actifs en leasing en amont, etc.)
  5. Émissions indirectes associées aux produits vendus (actifs en leasing en aval, fin de vie des produits invendus, etc.)
  6. Autres émissions indirectes

La méthode s’inscrit d’ailleurs dans ce cadre réglementaire. En réalisant un BEGES, vous êtes sûr de vous lancer dans une stratégie de décarbonation qui répond à la réglementation française.


Pour qui ?

La déclaration d’un bilan carbone s’appuyant sur le BEGES réglementaire est obligatoire pour certaines entités (2) :

  • Les entreprises de plus de 500 salariés (250 si vous êtes en Outre-Mer) ;
  • Les collectivités de plus de 50 000 habitants ;
  • Les établissements publics de plus de 250 agents ;
  • Les entreprises de plus de 50 salariés qui s’inscrivent dans le cadre du Plan France Relance.

La publication de votre bilan GES se fait tous les 3 à 4 ans.

Quelle méthodologie choisir pour réaliser un bilan GES ?

La méthodologie choisie dépend de votre entreprise, de vos besoins et de vos capacités.


Même si vous n’êtes pas concerné, nous vous recommandons tout de même de réaliser votre bilan carbone.

En effet, vous inscrire dans une démarche de décarbonation a de nombreux avantages, comme l’anticipation des risques climatiques, des évolutions réglementaires et des marchés.

Pourquoi choisir le GHG Protocol ?

Vous êtes une société soumise à la CRSD (ou bientôt soumise à la CRSD) ? Ou bien êtes-vous un groupe avec plusieurs filiales à l’étranger ?

Dans ce cas, nous vous conseillons de suivre les recommandations du GHG Protocol afin de vous aligner aux standards internationaux comme certains critères d’investissements ou de reporting de durabilité par exemple.

Pourquoi choisir le BEGES réglementaire ?


Vous êtes plutôt une petite structure située en France ? Ou une entreprise dont l’activité est nationale ? Dans ce cas, nous vous recommandons de suivre le BEGES réglementaire.


De plus, le BEGES est la méthodologie généralement utilisée par défaut lorsque l’entreprise n’est pas ou ne va pas être soumise à la CSRD, car cela permet d’être conforme à la législation française.


Enfin, lorsqu’il n’y a pas d’obligation de répondre à des standards internationaux, on privilégie le BEGES car les investissements sont lissés sur plusieurs années. Cela permet de définir plus facilement un plan d'actions cohérent.

Les différence entre GHG Protocol et le BEGES réglementaire

Les principales différences entre les deux méthodologies concernant les méthodes de calculs sont synthétisées dans le tableau ci-dessous.

GHG ProtocolBEGES réglementaire
Amortissement des immobilisationsInterditRecommandé
Energie location-basedObligatoireObligatoire
Energie market-basedObligatoireInterdit
Déplacements des visiteurs et clientsPas de catégorie spécifique et reporting optionnelInclus

💡 Le petit mot de la fin: Le choix de la méthode se fera en fonction de la finalité du bilan carbone et des activités de l’entreprise. Par exemple, pour déposer un dossier à la Science Based Target Initiative, il faut utiliser la méthodologie du GHG Protocol.

Vous voulez calculer votre bilan carbone ? Vous ne savez toujours pas vers quelle méthode vous orienter ?


Avec la plateforme WeCount, vous pouvez choisir le meilleur des deux mondes et utiliser les deux méthodes. Après avoir comptabilisé vos émissions de GES, vous pourrez alors passer à l’action !


Malgré tout, certaines entreprises peuvent rencontrer des difficultés à définir leur stratégie climat.

Rassurez-vous avec nos programmes bilan carbone, vous n’êtes plus seul ! Grâce aux synergies créées entre 12 entreprises et nos experts carbone, vous aurez toutes les clés en main pour une transformation durable.

Alors, prêt à vous lancer ? Rejoignez les 40 entreprises que nous avons accompagné à passer à l'action !



Sources

(1) Méthode pour la réalisation des bilans d’émissions de gaz à effet de serre, version 5, 2022, https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/methodo_BEGES_decli_07.pdf

(2) Ministère de l’économie et des finances, Comment établir le bilan carbone d'une entreprise ?, 2022, https://www.economie.gouv.fr/cedef/bilan-carbone-entreprise

(3), ABC, La méthode Bilan Carbone® évolue !,

https://abc-transitionbascarbone.fr/evolution-de-la-methode-bilan-carbone/

(4) GHG Protocol, Standards, https://ghgprotocol.org/standards

(5) Legifrance, Article L229-25, version en vigueur depuis 2023,  https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000039369665

Article
GHG Protocol, BEGES et Bilan Carbone® : comment faire la différence ?

Découvrez les différences entre GHG Protocol, BEGES et Bilan Carbone et les questions à se poser pour choisir la méthode la plus adaptée à votre situation !

Margot PIAU MOREAU
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30/8/24
Bilan Carbone

La consommation numérique connaît une croissance exponentielle. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre du secteur augmentent de 6 % chaque année. En France, le numérique représente 2.5 % de notre empreinte carbone et son impact pourrait tripler entre 2020 et 2050.


L’impact du numérique est large : fabrication, consommation et utilisation des équipements, la filière entraîne des conséquences matérielles, environnementales et sociales souvent sous-estimées.

La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons diminuer ensemble les émissions de GES du secteur, mais aussi ses externalités négatives. En route pour un tour d’horizon de l’empreinte carbone du numérique et des actions de réduction.

Quelle est l'empreinte carbone du numérique ?

Le numérique génère 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre du pays. Ce nombre vous paraît négligeable ? Cela représente pourtant 17 millions de tonnes CO2 équivalent (tCO2eq) émises en 2020. Et ce nombre est en hausse constante.

Les émissions du numérique pourraient atteindre 25 millions de tonnes de CO2e d’ici 2030, soit augmenter de 45% !

Le secteur numérique englobe trois composants : les équipements utilisateurs (ou terminaux), les centres de données (aussi appelé data center) et les infrastructures réseaux.

Les émissions de GES du secteur se répartissent ainsi :

  • 79% proviennent des terminaux des utilisateurs ;
  • 16% des centres de données (datacenter) ;
  • 5% viennent des réseaux (Arcep, 2022)

L’empreinte carbone du numérique ne se résume donc pas seulement à l'utilisation d’internet. Derrière nos usages virtuels se trouvent des terminaux et des infrastructures matériels qui génèrent eux aussi des émissions.

Les trois composants du numérique : terminaux, réseaux et infrastructures à distance

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, nos équipements et leur durée de vie sont les premiers responsables de l’impact du numérique. La raison ? Le nombre d’appareils dépasse largement le nombre de centres de données. Ils sont aussi renouvelés plus fréquemment.

Creusons plus en détail l’impact de chacun des composants.

Les terminaux, premier facteur d’impact carbone

Nous l’avons vu plus haut, les terminaux sont la première cause des émissions de gaz à effet de serre du numérique.


80 % des émissions de GES de nos équipements sont relâchées avant leur première utilisation. Plus précisément, en France, 78 % des émissions proviennent de la fabrication et 21 % de l’utilisation (utilisations des réseaux et des centres de données inclus).

Les ordinateurs, les télévisions et les smartphones ont l’impact carbone le plus élevé avec :

  • 39% pour les ordinateurs ;
  • 26% pour les téléviseurs ;
  • 20% pour les smartphones.

A eux trois, ils représentent 85 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux équipements électroniques et près de 50 % des émissions de GES totales du numérique.

💡 Bon à savoir : les terminaux incluent tous les appareils numériques, notamment les téléphones, ordinateurs, téléviseurs, objets connectés, consoles de jeux vidéo, appareils électroménagers, la domotique, etc.

Cet impact est en partie dû à une durée de vie moyenne trop courte :

  • 2.5 ans pour les smartphones ;
  • 3 ans pour les tablettes ;
  • 5 ans pour les ordinateurs portables.

Cependant, le manque de données complique l’évaluation exacte de l’impact de leur durée de vie.


Les data centers, source croissante d’émissions de gaz à effet de serre

Les terminaux sont l’enjeu majeur de la décarbonation du numérique. Mais les data centers restent tout de même énergivores.

Le parc de centre de données croît parallèlement à l’augmentation des usages numériques. Il pourrait représenter 22 % des émissions GES d’ici 2050, et ce malgré une amélioration de l’efficacité énergétique !

Plus de 90 % des émissions de GES issues des data centers proviennent de la consommation électrique (Arcep).

Ces émissions ont augmenté de 15 % en 2022 par rapport à 2021 suite à la mise en service de nouveaux centres de données.

A l’échelle mondiale, l’arrivée de l’intelligence artificielle et l’explosion du volume de données à traiter pourraient doubler les besoins en énergie d’ici 2026 (Agence Internationale de l’Energie).

L'intelligence artificielle demande de l'entraînement. Cet entraînement est très gourmand en calcul et en volume de données. Il nécessite d’être alimenté par un grand ensemble de données et d’être ajusté en permanence pour fournir les résultats les plus précis possibles. Cela demande aussi de la réactivité ainsi que la capacité à traiter un maximum de requêtes en un minimum de temps. Cette réactivité exige une puissance de traitement bien plus intense que les programmes informatiques classiques.

De plus, les centres de données sont concernés par un effet rebond très important. L'effet rebond désigne le fait que “certains gains environnementaux dus à une gestion des ressources plus efficace ou à des progrès techniques sont  sensiblement diminués ou annulés par une augmentation de la consommation ou une modification des usages” (Journal officiel du 28/05/2023).

Dans le cas des data centers, cela signifie que l’amélioration des performances énergétiques ne permet pas de compenser la croissance des usages du numérique.


Infrastructures et réseaux, dernier maillon de l’impact carbone du secteur

Les infrastructures réseaux comprennent les box internet, les câbles transatlantiques et les réseaux mobiles. Bien que leur part d’émissions de GES soit plus faible que les terminaux et les centres de données, la tendance est à l’augmentation.

En 2022, alors que la consommation électrique diminue en France, la consommation énergétique des réseaux fixes et mobiles augmente de 7 % sur la même période. En 2021, cette consommation connaissait déjà une croissance de +6 %.

Cela est dû à l’accroissement de la consommation des données mobiles (28 % en 2022 contre 20% en 2021) et au déploiement de sites mobiles puisque 7 300 nouveaux sites mobiles ont été déployés en France en 2022.

Ainsi, les émissions de gaz à effet de serre des réseaux s’accentuent en même temps que les flux de données augmentent et que les réseaux mobiles comme la 5G et la 6G se déploient. Mais l’impact du numérique va au-delà des émissions de gaz à effet de serre.


Quels sont les impacts environnementaux et sociaux du numérique ?

La fabrication des équipements numériques nécessite l'approvisionnement en métaux, en terres rares et l'utilisation de produits chimiques.

L’extraction des matières premières et l’usage de ces produits entraînent la destruction de la végétation naturelle et des terres agricoles, la dégradation des sols et le rejet de substances hautement toxiques pour l’humain et l’environnement comme le mercure, l'arsenic ou le plomb.

De plus, l’extraction des terres rares produit des déchets radioactifs que nous ne savons pas traiter à l’heure actuelle.


💡 Bon à savoir : les terres rares sont des métaux omniprésents sur la croûte terrestre. Le terme rare caractérise leur faible concentration qui nécessite un processus d’extraction, de traitement et de séparation polluants et coûteux en énergie.


Sur le plan social, les conditions de travail dans les mines sont souvent précaires. On estime d’ailleurs que 40 000 enfants travaillent encore dans des mines. Aussi, des conflits militaires éclatent dans les pays où les matériaux sont extraits car ils ont souvent un quasi monopole de la matière première.

À cela s'ajoute une consommation intensive d’eau. Les centres de données fonctionnent jour et nuit pour satisfaire les requêtes des utilisateurs. Au-dessus d’un certain seuil de température, il faut les refroidir pour éviter la surchauffe.

En 2022, Microsoft a consommé à lui seul 6,4 milliards de litres d’eau avec le déploiement de l’intelligence artificielle et de nouveaux centres de données. C’est 34 % d’eau en plus par rapport à 2021. La même année, les data centers de Google ont consommé environ 15 milliards de litres d’eau. Cette surconsommation interroge lorsqu’on sait que certains des serveurs sont implantés dans des régions en stress hydrique comme l’Amérique du Sud.

De plus, les usines des composants électroniques rejettent des déchets toxiques dans les cours d’eau. Or, la fabrication se déroule là encore dans des régions en stress hydrique. Au Chili, la pénurie d'eau et la pollution causée par les mines ont vidé des villages entiers.

Après la fabrication, l'assemblage est principalement réalisée en Asie, où les employés travaillent jusqu’à 12h par jour sous une pression constante. Lors de la crise du coronavirus en 2020, certaines usines ont imposé à leurs travailleurs de dormir sur place pour maintenir la cadence de production.

Enfin, les déchets électroniques constituent un défi environnemental. Seulement 17 % des déchets électroniques sont recyclés, tandis que 60 % terminent dans des décharges à ciel ouvert dans des pays en incapacité de traiter ces déchets comme le Ghana ou l’Inde. L'accumulation des métaux lourds dans le sol menace directement la santé des travailleurs et des habitants. Par exemple, une exposition au mercure sur le long terme peut provoquer des lésions cérébrales sévères.

Les impacts sociaux et environnementaux du numérique restent souvent invisibles pour les consommateurs, car ils se produisent à l'autre bout du monde et ne sont pas visibles à court terme.

Pour terminer, on estime que la production d’un ordinateur moyen implique :

  • 1.5 tonnes d’eau,
  • 800 kg de matières premières,
  • 22 kg de produits chimiques,
  • Main d'œuvre aux conditions de travail dangereuses.
  • Une tonne par personne chaque année rien que pour nos usages numériques

Maintenant que ces ordres de grandeur sont posés, analysons l’impact carbone d’un ordinateur portable.

Quelle est l’empreinte carbone d’un ordinateur ?

L'empreinte carbone d'un ordinateur portable se divise en trois phases : la fabrication, l'usage et la fin de vie.

Fabrication : des matières premières à l’assemblage

Le cycle de vie d’un ordinateur commence par l'extraction minière des matières premières.

Les ordinateurs contiennent plusieurs types de métaux :

  • des métaux communs comme le fer, l'aluminium et le cuivre,
  • des métaux précieux comme l'or et le platine
  • Des terres rares.

Ces matériaux sont essentiels, mais leur extraction a un impact carbone élevé.

D’abord, les terres rares sont des métaux disséminés en très faible proportion sur l’ensemble de la croûte terrestre. Il faut en extraire une grande quantité de minerais puis les traiter chimiquement pour séparer les terres rares et les récupérer. Ces procédés sont très énergivores et génèrent beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre.

Ensuite, la raréfaction des ressources entraîne une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Plusieurs matières premières sont considérées comme critiques. C’est le cas du cuivre, du silicium, du lithium ou du cobalt.

Prenons l'exemple du cuivre. Il y a 100 ans, nous devions extraire 50 kg de roche pour obtenir 1 kg de cuivre. Aujourd’hui, nous avons besoin de 150 kg de roche pour 1 kg de cuivre dans les mines les plus rentables.

En d'autres termes, nous devons fournir plus d’énergie - donc émettre plus de gaz à effet de serre - qu’il y a 100 ans pour extraire la même quantité de cuivre.

💡 Bon à savoir : le même phénomène se produit avec le pétrole et le charbon. Nous avons épuisé les gisements les plus faciles à atteindre.

Paradoxalement, plus la taille du matériel diminue, plus le ratio matières premières - produit final est élevé :

  • 1 kilogramme d’ordi = 400 kg de matières
  • 1 kilogramme de smartphone = 1 000 kg de matières
  • 1 puce électronique = 16 000 kg de matières
💡 Bon à savoir : on retrouve jusqu’à 50 métaux différents rien que dans un seul smartphone. On peut estimer qu’un ordinateur nécessite le même nombre de métaux puisque les processeurs, les écrans ou encore les circuits d’alimentations sont similaires. Imaginons la quantité de métaux nécessaire pour assurer la production mondiale !


Ainsi, la plupart des analyses de cycle de vie des ordinateurs (ACV) montrent que les étapes d’extraction des matières premières et de transformation des minerais en composants électroniques sont les plus émettrices de gaz à effet de serre.


La cause ? Un épuisement des ressources abiotiques qui induit une plus grande consommation énergétique, des procédés industriels chimiques et énergivores et donc des émissions de GES très élevées.

Par exemple, la gravure des semi-conducteurs (parmi d'autres procédés) relâche du NF3, un puissant gaz à effet de serre inclus dans le protocole de Kyoto.


Enfin, la chaîne de valeur éclatée des appareils électroniques entraîne des émissions liées au transport :

  • L’extraction a souvent lieu en Afrique, en Amérique du Sud ou en Australie.
  • La fabrication se déroule en Asie, en Europe ou aux Etats-Unis.
  • Le téléphone est assemblé en Asie du Sud-Est.
  • Puis, la distribution s’effectue généralement par avion.
💡 Bon à savoir : en comparaison avec l’ensemble des émissions de la chaîne de valeur, le transport par avion représente environ 1 % des émissions totales. Cela signifie que la phase de fabrication est particulièrement émettrice de GES.

Phase d’usage

La phase d’usage du numérique contribue pour 21 % aux émissions de GES de l’ordinateur. Elle comporte trois enjeux majoritaires :

  • La consommation d’énergie liée à l'usage des appareils, des box internet et du cloud,
  • La production de froid pour refroidir les data centers,
  • L’utilisation d’eau.

Aujourd’hui en France, l'utilisation représente 10 % de la consommation électrique nationale et 6.2 % de notre consommation d’énergie primaire. Ce chiffre pourrait atteindre 30 % d’ici 10 ans.

Fin de vie de l’ordinateur

L'obsolescence des appareils numériques empêche de rentabiliser l'impact environnemental de la fabrication. Les équipements sont de plus en plus difficiles à réparer à cause de composants miniaturisés et soudés, les mises à jour logicielles deviennent rapidement incompatibles. L’obsolescence programmée et les avancées technologiques incitent au renouvellement fréquent de son ordinateur donc à la surconsommation.

D’après Ecologic, 2,1 millions de tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) sont produits en France chaque année, dont seulement 43 % sont collectés par la filière recyclage.

💡 Bon à savoir : à titre d’exemple, seuls 20 % des matériaux (or, platine, aluminium, etc.) d’un smartphone sont récupérés lors du recyclage. Les autres métaux et terres rares sont aujourd’hui difficile à recycler.


Enfin, il est important de différencier fin d'usage et fin de vie d'un équipement. Lorsqu’on arrête d’utiliser un équipement, on parle de fin d’usage. Mais l’appareil peut souvent être réparé ou reconditionné, ce qui permet de retarder sa fin de vie et de réduire son impact carbone. Lorsque l’équipement devient inexploitable, alors on parle de fin de vie.


Selon l’ADEME, un ordinateur portable émet 156 kg CO2e lors de sa conception (Base Empreinte).

S’il est conservé 5 ans puis remplacé, l’impact est de 62.4 kg CO2e/an mais si on le conserve 8 ans, l’impact descend à 19.5 kg CO2e/an. Cela représente une économie de 69 % !

En définitive, l’empreinte carbone d’un ordinateur ne se résume pas seulement à l’usage, mais aussi - et surtout - à la fabrication.


La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons mettre en place des actions pour minimiser l’impact carbone des équipements numériques.



Comment réduire l'empreinte carbone du numérique ?

Malgré ce constat, faut-il renoncer à l’usage numérique ? La réponse est non. Il s’agit de repenser notre utilisation et de rationaliser la conception des terminaux.

Selon qu’on soit utilisateur ou fabricant, nous pouvons instaurer des bonnes pratiques d’usage et de fabrication afin de minimiser les émissions de gaz à effet de serre du numérique. Voici comment.

Réduire les émissions de l’usage du numérique des utilisateurs

Côté utilisateur, nous pouvons réduire les émissions de gaz à effet de serre du numérique en allongeant la durée de vie de nos équipements et en sensibilisant à l’impact du numérique en entreprise.

Mais avant même de penser durée de vie, interrogeons nous sur notre besoin et notre consommation.

Quel est mon besoin réel ? Ai-je besoin de filmer au quotidien des vidéos en très haute qualité ou d’une capacité de traitement de l’image avancée ? Ai-je besoin d’une tablette puissante parce que c’est mon outil de travail ? Pour les entreprises, quelle est l’utilisation numérique réelle de mes collaborateurs ?

Si je veux remplacer mon équipement pour un appareil plus high tech, est-ce que je vais me servir de ces nouvelles fonctionnalités ? Pour les professionnels, vais-je vraiment exploiter le potentiel technologique ?

En ce qui concerne l’usage de l’intelligence artificielle, est-ce pertinent de recourir à l'IA pour la moindre questions ?

Si mon appareil reste fonctionnel, est-ce que je peux trouver une solution alternative au remplacement (par exemple la réparation ou le reconditionnement) ?

Le biais de nouveauté est la tendance à toujours privilégier la nouveauté au détriment de l’ancien. Cette attirance pour le neuf peut nous pousser à remplacer nos appareils même lorsqu'ils sont toujours fonctionnels. Ainsi, questionner son besoin permet de rationaliser sa consommation et d’éviter ce biais cognitif.

Si la réponse à ces questions nécessitent un renouvellement d’équipement numérique, voici quelques bonnes pratiques à mettre en place :

  • Allonger la durée de vie des équipements en les renouvelant uniquement lorsqu'ils ne fonctionnent plus.
  • Opter pour des terminaux reconditionnés ou recyclés plutôt que neufs.
  • Réparer et protéger ses appareils grâce à des contrats de maintenance, des systèmes d'exploitation libres, des coques de protection, des mallettes de transport, des antivirus et des mesures de protection des données pour prolonger la durée de vie des équipements.
  • En fin d’usage, envoyer les appareils en filières de reconditionnement ou de recyclage pour assurer une fin de vie responsable.

En entreprise, vous pouvez aussi sensibiliser et former vos collaborateurs avec des ateliers comme la Fresque du Numérique ou des formations proposées par l'INR (Institut du Numérique Responsable) ou l’Inria pour comprendre et réduire votre impact numérique.

Réduire les émissions de fabrication des équipements numériques

Côté fabricant, vous pouvez réduire l’impact carbone de la fabrication en instaurant des pratiques d'éco-conception et de réparabilité.

Éco-concevoir les produits numériques

L’éco-conception va de pair avec la rationalisation du besoin utilisateur et la sobriété. Cela signifie privilégier les fonctionnalités essentielles et une production raisonnée pour réduire la quantité de ressources nécessaires et diminuer l’impact carbone.

Ensuite, pour optimiser les performances environnementales de vos produits numériques, voici ce que vous pouvez faire :

  • Adapter les fonctionnalités aux besoins des utilisateurs,
  • Optimiser la gestion des flux de données et des flux vidéos par une adaptation systématique aux terminaux,
  • Améliorer l'efficacité énergétique de vos équipements numériques,
  • Mettre en avant l'indice de réparabilité et assurer la traçabilité des matériaux,
  • Proposer de passer automatiquement en réseau WiFi quand c'est possible pour optimiser l’énergie consommée,
  • Encourager la filière recyclage en proposant la réparabilité ou le recyclage systématique des appareils numériques.

Selon l’étude de l’Arcep, instaurer un principe d’éco-conception généralisé permettrait déjà de diminuer la consommation de ressources de 15 % et de stabiliser l’empreinte carbone du numérique à +5 %.

Améliorer la traçabilité des équipements numériques

Enfin, la traçabilité des équipements permet d’encourager une consommation responsable en aidant les consommateurs à mieux comprendre les impacts environnementaux des produits qu'ils achètent.

En tant que fabricant, vous pouvez notamment :

  • Améliorer les informations disponibles pour les consommateurs,
  • Afficher les impacts environnementaux des produits,
  • Assurer une transparence totale de la chaîne de production,
  • Adopter des labels environnementaux comme TCO Certified ou Blue Angel pour tendre vers une production respectueuse de l'environnement et des droits humains.

Ainsi, en agissant ensemble - fabricants et utilisateurs - nous pouvons diminuer durablement l'empreinte carbone du secteur !

Vous êtes un acteur de la filière numérique ? Découvrez plus de solutions et de conseils pour vous décarboner dans Guide de décarbonation du numérique.

Co-construit par WeCount et 9 entreprises du numérique, ce guide est pensé comme une feuille de route qui répertorie les leviers de décarbonation spécifiques au secteur du numérique.


Sources

Empreinte carbone du numérique : 1,1 million de tonnes de gaz à effet de serre en 2022

Etude ADEME – Arcep sur l’empreinte environnementale du numérique en 2020, 2030 et 2050Electricity 2024 - Analysis and forecast to 2026

Impacts environnementaux du numérique en France - GreenIT
Enquête annuelle « Pour un numérique soutenable » - ARCEP

Article
Empreinte carbone du numérique : quel bilan et comment agir ?

Que comprend l’empreinte carbone du numérique ? Comment limiter les émissions de GES du secteur ? Réponses dans cet article.

Lucas SAINT JEAN
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22/8/24
Bilan Carbone

Diag Décarbon’Action, les subventions régionales, OPCO… Il existe plusieurs subventions selon votre cas de figure. Quelles sont les aides au financement disponibles ? Comment en bénéficier et à qui s’adressent-elles ?

Pour répondre à ces questions, nous vous proposons une approche en trois parties : réaliser votre bilan carbone, financer votre plan de décarbonation et former vos équipes au bilan GES.

Quelles subventions pour faire son bilan carbone ?

La subvention nationale la plus répandue pour réaliser son bilan carbone est le Diag Décarbon’Action de l’ADEME et de la BPI. Mais vous pouvez aussi obtenir des subventions régionales.

Subvention bilan carbone BPI : Diag Décarbon’Action

Le Décarbon’Action est un dispositif opéré par Bpifrance en partenariat avec l’Association Bilan Carbone (ABC). Cette subvention permet aux entreprises de financer une partie de leur bilan carbone et de leur stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Il s’agit d’un accompagnement de 12 jours répartis sur 6 à 8 mois. Vous repartez avec un bilan carbone, un plan d’action opérationnel et un kit de communication prêt à l’emploi.

Pour qui ? Le Décarbon’Action s’adresse aux TPE, PME et ETI de tous les secteurs d'activité, à l'exception des entreprises en difficulté et des sociétés civiles immobilières.


💡 Bon à savoir : la Commission Européenne considère les entreprise en difficulté lorsqu’il est pratiquement certain qu’en l’absence d’intervention de l’État elle sera contrainte de renoncer à son activité à court ou à moyen terme.

Pour en bénéficier, votre entreprise doit justifier :

  • D’au moins un an d’activité,
  • N’avoir réalisé aucune démarche de bilan GES dans les 5 dernières années,
  • Avoir moins de 500 salariés

Si vous êtes éligible, vous devez déposer une demande en ligne sur le site de BPI France. Vous recevrez une réponse sous 3 jours ouvrés.

Pour en savoir plus, consultez notre article dédié au Diag Décarbon’action.

WeCount fait partie des experts Diag Décarbon’action accrédités par la BPI. Contactez-nous pour réaliser votre Diag avec nos consultants carbone !

Subventions régionales

Certaines régions subventionnent aussi la transition bas-carbone des entreprises.

C’est le cas de la Métropole de Lyon. Les entreprises de moins de 250 salariés ayant pour projet de réaliser un bilan carbone collectif (avec nos Promotions Climat par exemple) peuvent bénéficier d’une subvention à hauteur de 4000€.

Dans la région PACA, le dispositif CEDRE propose une aide de 3 000 € pour soutenir la transition bas-carbone des entreprises. Elle s’adresse aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires jusqu’à 5 millions d’euros.

La région Bretagne, quant à elle, soutient la transition bas-carbone de l’agriculture avec le dispositif AGRI Bas carbone. Cette subvention permet aux agriculteurs de financer un accompagnement individuel ou collectif pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Pour qui ? Ces aides s’adressent majoritairement aux petites et moyennes entreprises. Les critères sont variables selon les régions.

Rapprochez-vous de votre région pour prendre connaissance des modalités et des financements possibles.

Après le bilan carbone, comment financer votre stratégie de décarbonation ?

Vous avez déjà réalisé votre bilan carbone et vous cherchez à financer votre plan d’action ? Ou vous souhaitez optimiser votre stratégie de décarbonation ? Plusieurs options s’offrent à vous. Parmi les plus connus : ACT Pas-à-Pas et Tremplin pour la transition écologique.

Subvention ACT Pas-à-Pas de l’Ademe

Le programme ACT Pas-à-Pas offre un cadre méthodologique pour piloter efficacement votre stratégie bas-carbone.

Cette méthode vous aide à structurer votre stratégie, à évaluer l’efficacité de votre plan d’action pour améliorer vos performances, et à valoriser votre engagement auprès de vos parties prenantes.

Pour qui ? Elle s’adresse aux entreprises ayant déjà réalisé un bilan carbone, car l’objectif est de renforcer leur stratégie de décarbonation. Il vous faut un bilan carbone récent (moins de 2 ans).

L’Ademe finance 60 et 80 % des frais du programme selon votre cas de figure. Il existe deux types de subventions : projets de décarbonation individuels ou collectifs.


Subventions collectives

Les subventions ACT Pas-à-Pas collectives s’adressent :

  • Aux grandes entreprises qui veulent aussi embarquer leur chaîne de valeur dans la décarbonation,
  • Aux fédérations, coopératives, investisseurs, banques ou encore associations, qui visent la décarbonation d’un territoire ou d’un secteur d’activité.

Il faut un minimum de 10 entreprises pour pouvoir en bénéficier. Si vous faites partie de cette catégorie, un appel à projet est en cours.

Si l’approche collective vous intéresse et que vous voulez rejoindre un programme ACT Pas-à-pas, contactez-nous !

Subventions individuelles

Les subventions individuelles passent par le programme Volontaire Français ACT.

Les taux d’aides financières dépendent de la taille de l’entreprise :

  • 60 % pour les grandes entreprises et ETI;
  • 70 % pour les PME ;
  • 80 % pour les TPE.

💡 Bon à savoir : Si vous êtes une entreprise industrielle, alors le dispositif ACT qui vous concerne est le PACTE Industrie.

Toutes les informations sont disponibles sur le site agir pour la transition écologique.

Subvention Tremplin pour la transition écologique

Ce dispositif finance les projets de transition écologique des TPE et des PME. Il s’inscrit dans le cadre du plan de relance.

Pour qui ? La subvention Tremplin s’applique aux entreprises de moins de 250 salariés réalisant un chiffre inférieur à 50 millions d’euros, aux auto-entrepreneurs et aux entreprises individuelles.

Pour en bénéficier, vous devez déposer un seul dossier à déposer pour plusieurs études et/ou investissements.

  • La liste des opérations éligibles pour votre entreprise dans le tableur à télécharger sur le site internet d’agir pour la transition écologique,
  • Les devis.

Attention, cette aide est disponible jusqu'au 31 décembre 2024 seulement. Anticipez votre projet de décarbonation dès maintenant.

💡 Bon à savoir : Suite au lancement du Diag Décarbon’action, les prestations de bilan carbone ne sont plus éligibles. Cependant, l’aide peut vous permettre de financer certains volets de votre stratégie de décarbonation.

Retrouvez les informations nécessaires du Tremplin pour la transition écologique des PME ici.

Tous ces dispositifs vous permettent de financer votre bilan carbone et votre stratégie de décarbonation. Un troisième type de financement est disponible pour accompagner la montée en compétences de vos équipes sur le bilan carbone.

Faire son bilan carbone et sa stratégie en formant ses équipes

Vous souhaitez combiner formation, réalisation de votre bilan carbone et définition de votre plan d’action ? Vous pouvez vous tourner vers le FNE (Fond National Emploi Formation) et votre OPCO.

Fond National Emploi Formation

Le dispositif FNE (Fond National Emploi Formation) est une aide financière de l'Etat pour accompagner les grandes transitions des entreprises, notamment la transition écologique.

Vous pouvez financer jusqu'à 70 % du coût de votre projet de formation.

Pour qui ? Le FNE s'adresse à toutes les entités exerçant une activité économique et aux associations.

Le budget global du FNE est réparti entre les OPCO. L’attribution se fait selon le principe du premier arrivé, premier servi.

Contactez votre conseiller OPCO ou votre service RH rapidement si vous souhaitez en bénéficier !

Le dossier est très simple à mettre en place, il vous suffit de fournir une convention de formation ainsi qu’un programme détaillé.

Nos Promotion Climat sont des programmes collectifs de 4 mois pour mesurer votre bilan carbone et définir votre stratégie climat en formant vos équipes. Le programme est certifié Qualiopi. Il est donc éligible au FNE et aux subventions des OPCO.

Les subventions pour le bilan carbone et la décarbonation sont nombreuses mais elles ne sont pas cumulables. Il est essentiel de bien choisir celle qui correspond le mieux à vos besoins et à votre situation. Par ailleurs, les budgets alloués aux OPCO diminuent chaque année. Nous vous conseillons d'agir dès maintenant pour bénéficier de ces aides.

Profitez-en tant que ces dispositifs existent !

Vous désirez faire votre bilan carbone ? Notre équipe d'experts peut vous accompagner dans le choix et la constitution des dossiers de demande de subventions.

Contactez-nous pour plus d’informations.

Article
Bilan carbone : les subventions pour les TPE - PME

Vous voulez faire votre bilan carbone, mais le coût vous freine ? Bonne nouvelle, des subventions sont disponibles pour les TPE et les PME. Financer votre décarbonation, c’est possible. Voici comment.

Margot PIAU MOREAU
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17/7/24
Stratégie climat
Subventions


Pourquoi cet outil ?

L’organisation de grands événements sportifs a un impact majeur en termes d’émissions de gaz à effet de serre.

Au sein de ces évènements, ce sont les spectateurs qui sont la première source d’émissions, de l’ordre de 75% des émissions totales de l’évènement. Ces émissions arrivent loin devant l’hébergement, la construction des infrastructures, la restauration ou encore le numérique.

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Pour aller plus loin

Formez-vous aux enjeux environnementaux !

Accédez à des ressources pédagogiques pour mieux comprendre votre empreinte carbone et découvrez comment agir pour la diminuer.

A propos du développement de l’outil

Cet outil disponible gratuitement a été développé par WeCount et l’ABC.

Cette déclinaison s'appuie librement sur la version officielle de Nos Gestes Climat développée par l'ADEME (Agence de la transition écologique) en partenariat avec l'ABC (Association pour la Transition Bas Carbone).

Si vous avez des suggestions d’amélioration ou des questions, faites en nous part !

Calculateur
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Marine FOUQUET
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1/7/24
Bilan Carbone
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