NOS articles pour vous (in)former

Des ressources pédagogiques et des outils pour vous donner le pouvoir de déployer la transition Climat & ESG de votre entreprises.

Les Pépites #3 - Webinaire avec Haulotte et le festival Hellfest

Rendez-vous le mardi 30 septembre pour la troisième édition des Pépites by WeCount avec Pierre Peyretou et les responsables RSE de Haulotte & du Hellfest festival.

Antonin Guy
30/9/25

Pour vous donner des clés pour agir, WeCount organise "Les Pépites" : des webinaires trimestriels concrets et stimulants pensés pour nourrir vos réflexions sur la stratégie climat et ESG de votre entreprise.

Chez WeCount, les pépites ce sont :

💎 des responsables RSE qui transforment leur entreprise ;

💎 des bonnes pratiques testées et transposables ;

💎 des voix expertes de la RSE et du développement durable !

Comment participer ? 

Rien de plus simple, inscrivez-vous en complétant le formulaire ci-dessous. 👇🏻

Vous n'êtes pas disponible ? Inscrivez-vous pour de recevoir le replay (mais le live c'est mieux, vraiment).

Intervenants et contenu du webinaire

Pour cette troisième édition, nous avons la chance d'accueillir 3 acteurs de la RSE qui comptent vraiment :

🎤 Cindy Pajot, Responsable RSO du festival Hellfest ;

🎤 Bérenger Dudek, Group Sustainable Development Manager de Haulotte ;

🎤 Pierre Peyretou, Professeur Affilié à l'ESCP Business School.

💬 Parce que c'est votre participation qui rend "Les Pépites" encore plus concrètes, nous aurons une session de Q&A après chaque intervention et en fin de webinaire.

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Ce webinar peut vous être utile, mais vous n'avez pas d'email professionnel ? Ecrivez-nous à l'adresse contact-us@wecount.io.

Trajectoire carbone : comment la définir et la piloter ?

Apprenez à définir et à piloter la trajectoire carbone de votre entreprise. Découvrez les étapes clés, les outils et des actions concrètes.

Lila Fillion
29/9/25

C’est là qu’intervient la trajectoire carbone. Une feuille de route chiffrée, avec des objectifs clairs à court, moyen et long terme, alignés sur les objectifs climatiques mondiaux. La difficulté souvent évoquée par les organisations est de concilier vision de long terme, appropriation interne, plan d’action ambitieux mais réaliste et suivi dans la durée. Un défi qui peut sembler de taille… mais qui reste accessible ! Comme tout projet de transformation, piloter une trajectoire carbone s’appuie sur des étapes progressives et des cadres éprouvés. Notre article propose des repères pour structurer votre trajectoire, qu’il s’agisse de la lancer ou de la consolider.

Comprendre la trajectoire carbone et son importance

Une trajectoire carbone est une feuille de route qui vous guide  dans la réduction de vos émissions de gaz à effet de serre. Elle fixe des objectifs chiffrés et progressifs, en cohérence avec les objectifs climatiques internationaux et la neutralité carbone visée collectivement en 2050.

En clair, se donner une trajectoire carbone, c’est inscrire sa stratégie climat dans une feuille de route concrète, avec des objectifs mesurables et vérifiables.

Est-ce obligatoire ?

Toutes les organisations n’ont pas aujourd’hui l’obligation légale de définir une trajectoire carbone. En revanche, la CSRD impose déjà aux grandes entreprises de publier des trajectoires de réduction crédibles et alignées sur les objectifs climatiques mondiaux. 

Autre exigence à considérer : le plan de transition du BEGES qui impose à certaines organisations des objectifs quantifiés à moyen et long terme pour les encourager à mettre en place une stratégie carbone complète et actionnable.

Pour les autres, définir et suivre une trajectoire carbone tend à devenir incontournable pour : 

  • Répondre aux exigences croissantes des parties prenantes (investisseurs, clients, partenaires).

  • Embarquer ses équipes : une vision à long terme et une trajectoire claire facilitent l’implication des collaborateurs et génèrent une dynamique collective forte.

  • Préserver leur compétitivité, en anticipant les coûts liés au carbone, en sécurisant leur image de marque et en accédant plus facilement aux financements durables.

S’il y a un message clé à transmettre en interne, c’est que la trajectoire carbone n’est pas une contrainte supplémentaire, mais un outil pour se donner les moyens d’agir efficacement et rester compétitif dans un contexte de transition accélérée.  

Accord de Paris, Green deal, SNBC : le socle des trajectoires carbone 

La construction d’une trajectoire carbone repose sur une série de repères, du global au national, qui forment un cadre de plus en plus structurant pour les entreprises.

L’Accord de Paris, adopté en 2015 lors de la COP21, vise à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C, avec un objectif de 1,5 °C. Pour y parvenir, les États signataires se sont engagés à réduire radicalement leurs émissions de gaz à effet de serre à travers des stratégies nationales et des engagements sectoriels.

Ce cap est ensuite décliné au niveau européen à travers le Green Deal (Pacte vert), qui prévoit une réduction de 55 % des émissions d’ici 2030 et vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Il oriente l’ensemble des politiques climatiques des États membres.

En France, cette ambition prend la forme de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Celle-ci fixe des budgets carbones (= plafonds d’émissions de GES) que le pays ne doit pas dépasser. 

Ces budgets sont ensuite déclinés par secteur (transport, bâtiment, agriculture, industrie, production d’énergie, déchets) pour orienter les efforts de réduction. Elle ne crée pas d’obligation directe, mais sert de cadre de référence solide pour vérifier si son plan de réduction est cohérent avec la trajectoire nationale et s’il peut être considéré comme crédible aux yeux des parties prenantes.

Enfin, la CSRD, directive européenne sur le reporting de durabilité, impose désormais aux entreprises concernées de formaliser et publier leur trajectoire de décarbonation. Objectifs, plans d’action, indicateurs de suivi : les trajectoires doivent être claires, alignées et pilotées dans le temps.

En comprenant cette articulation (Accord de Paris, Green Deal, SNBC et CSRD), vous pouvez montrer en interne que les objectifs climatiques mondiaux ne sont pas des horizons lointains ou flous. Ils sont bien traduits en orientations concrètes, déclinées par secteur, et doivent guider la construction de votre propre stratégie climat. 

Pour construire une trajectoire crédible et alignée, encore faut-il savoir d’où l’on part… Retrouvez ci-dessous les étapes clés pour bien la structurer !

Réaliser un bilan carbone : la première étape indispensable

Avant toute action de réduction, il est essentiel de connaître précisément son empreinte carbone. C’est la première pierre pour amorcer votre trajectoire climat.

Voici les trois méthodes existantes :

  • Le GHG Protocol (GreenHouse Gas Protocol): méthode internationale de référence. Elle est la méthode de choix pour répondre aux cadres réglementaires et volontaires (CSRD, SBTi, ISSB, CDP, GRI).


  • Le Bilan Carbone®, méthode française développée par l’ADEME (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et portée par l’ABC. Elle permet de quantifier l’ensemble des émissions directes et indirectes et est utilisée dans la plupart des démarches volontaires.


  • Le BEGES (bilan des émissions de GES) réglementaire : l’obligation légale issue de la loi Grenelle II. Il s’appuie sur la norme ISO 14064-1 et doit être réalisé tous les 4 ans par certaines organisations notamment les sociétés privées de plus de 500 salarié·es (250 en Outre-mer), collectivités de plus de 50 000 habitant·es et personnes morales de droit public de plus de 250 salarié·es.

Chacune de ces méthodes permet de mesurer les émissions, classées selon leur origine. Le cadre le plus courant est celui des scopes définis par le GHG Protocol : scope 1 pour les émissions directes (ex: chauffage, flottes…), scope 2 pour les émissions indirectes liées à l’énergie (électricité, vapeur…), puis scope 3 pour toutes autres émissions indirectes (achats, transports, usage des produits, déchets…).

Le Bilan Carbone® et le BEGES s’appuient sur cette logique tout en proposant leurs propres catégorisations et niveaux d’exigence. Le Bilan Carbone® tend à couvrir l’ensemble du scope 3 de façon détaillée, tandis que le BEGES peut se limiter à certains postes obligatoires, offrant ainsi une couverture plus restreinte. Dans tous les cas, ces approches s’alignent sur les normes ISO 14064-1 et ISO 14069, qui fixent les principes et les méthodes de comptabilisation des émissions.

Quelle méthode privilégier ? 

Le choix de la méthode se fera en fonction de la finalité du bilan carbone et des activités de l’entreprise. De manière générale :

  • Un reporting international ? privilégier le GHG protocol.
  • Une démarche volontaire et exhaustive ? le Bilan Carbone®.
  • Une obligation légale ? Le BEGES qui peut être réalisé en s’appuyant sur les deux autres méthodes pour plus de complétude. 

Pour mieux comprendre les différences entre ces approches et choisir celle qui correspond le mieux à votre organisation, nous avons publié un article détaillé à ce sujet.

💡 Bon à savoir :

WeCount propose un programme d’accompagnement pour réaliser votre bilan carbone en seulement 4 mois ! Conçu autour d’une dynamique collective, il réunit une dizaine d’organisations qui avancent ensemble, s’enrichissent des retours d’expérience des autres, tout en bénéficiant de formations individualisées, d’une plateforme de suivi et de l’appui de consultants experts de leur secteur.

Pour en savoir plus, consultez notre programme d’accompagnement au bilan carbone ou échangez en direct avec un de nos consultants.

Définir votre trajectoire carbone en fixant des cibles et des objectifs de réduction

Une fois le bilan carbone réalisé, l’étape suivante consiste à définir vos cibles de réduction

A combien faut-il baisser ses émissions de GES, et à quel rythme, pour rester en cohérence avec l’Accord de Paris et les trajectoires climatiques mondiales ? Ces cibles tracent la trajectoire que votre organisation doit suivre, et votre stratégie climat sera ensuite le levier pour y parvenir.

Pour garantir la crédibilité de cette démarche, la définition des objectifs ne peut pas se faire sans cadre. Deux référentiels sont aujourd’hui utilisés :

  • La SBTi (Science-Based Targets initiative) : cadre de référence international le plus reconnu pour construire ces trajectoires. Elle permet de fixer des objectifs scientifiquement alignés sur l’Accord de Paris, en intégrant l’ensemble des scopes (1, 2, 3) et en couvrant plusieurs horizons de temps (court terme et long terme). Elle propose également le Net Zero Standard (NZS), qui définit les conditions à remplir pour revendiquer une trajectoire “Net Zero” : réduction interne prioritaire, neutralisation des émissions résiduelles à long terme et contributions externes via la Beyond Value Chain Mitigation (BVCM).


  • La Net Zero Initiative (NZI) est un projet porté par Carbone 4, soutenu par l’ADEME, le Ministère de la Transition écologique, et vingt-et-une entreprises. Elle est centrée sur la neutralité carbone (ou « zéro émission nette ») planétaire d’ici à 2050. Elle propose une approche structurante pour répartir les efforts entre réduction interne, contribution à la réduction des autres et financement de projets de séquestration.

Ces deux cadres répondent à une même question clé : comment définir une trajectoire crédible et alignée avec les objectifs climatiques mondiaux ? Voyons en détails ces deux approches. 

L’approche SBTi

La Science-Based Targets initiative (SBTi) est née en 2015 d’une coalition entre le CDP, le Global Compact des Nations Unies, le WRI et le WWF. Elle aide les entreprises à définir des objectifs de réduction alignés sur la science climatique, en cohérence avec les recommandations du GIEC et les objectifs de l’Accord de Paris. 

Cette méthodologie permet de construire une trajectoire carbone validée scientifiquement, ce qui renforce la crédibilité des engagements de l’entreprise auprès des investisseurs, des clients et des régulateurs.

Concrètement, la SBTi distingue trois horizons complémentaires :

  • des objectifs à court terme (5 à 10 ans), pour engager rapidement la baisse des émissions,


  • des objectifs à long terme (jusqu’en 2050), pour viser une réduction d’au moins 90 % des émissions des scopes 1 et 2 et 3,


  • et un objectif Net Zero, qui combine réduction maximale et neutralisation des résiduelles incompressibles à horizon 2050.

Pour atteindre ces cibles, plusieurs méthodes de calcul sont possibles : la réduction absolue (ex. –42 % d’ici 2030), l’approche sectorielle (trajectoires propres à chaque secteur), ou encore l’intensité physique ou économique (ex. tCO₂/tonne produite, tCO₂/valeur ajoutée).

⚙️ Exemple de cible de réduction avec un objectif court terme.

Une entreprise choisit 2020 comme année de référence avec 10 000 tCO₂ sur les scopes 1 et 2.La SBTi impose une réduction moyenne de –4,2 % par an pour ces deux scopes, soit –42 % sur 10 ans. En 2030, l’entreprise devra réduire ses émissions de scopes 1 et 2 à 5 800 tCO₂.

Si le scope 3 représente plus de 40 % des émissions totales, une cible couvrant au moins 67 % de ses émissions devient obligatoire. Le niveau d’ambition minimal pour le scope 3 correspond à une baisse de –2,5 % par an dans le scénario “Well Below 2 °C”.

Et pour les PME ?

Si vous remplissez certains critères (taille, CA, scopes < 10 000 tCO₂e, etc.), vous êtes considérée par la SBTi comme une SME (Small & Medium Enterprise). Dans ce cas, pas d’obligation de se fixer un objectif chiffré sur le scope 3 : il suffit de s’engager à mesurer et réduire ses émissions, avec un processus de validation simplifié.

Faire valider sa trajectoire par la SBTi

De plus en plus d’organisations choisissent de faire valider officiellement leurs objectifs par la SBTi. Plus de 11 500 entreprises, dans plus de 50 secteurs, sont déjà engagées dans ce processus. L’avantage ? Une reconnaissance internationale, qui crédibilise vos engagements auprès des investisseurs, des clients et des régulateurs.

La validation suit un processus en plusieurs étapes : engagement, développement, test de validation, annonce publique, illustré ci-dessous.

Infographie de la Science-Based Target 

Si vous voulez avancer sur cette démarche, nous avons consacré un article détaillé aux étapes de validation SBTi et à ses implications pratiques.

Se faciliter la tâche avec une plateforme de comptabilité carbone


Définir sa trajectoire carbone et traduire ses objectifs en chiffres précis est une étape complexe. Une grande partie des organisations passent par une plateforme dédiée pour gagner en rigueur et en temps.

Module trajectoire de la plateforme WeCount

Chez WeCount, nous avons développé une plateforme pensée pour rendre cette étape concrète et opérationnelle. Elle permet :

  • d’élaborer automatiquement une trajectoire compatible avec l’Accord de Paris, basée sur la méthodologie SBTi,

  • de choisir son année de référence et son année cible, avec une visualisation claire des réductions attendues,

  • de comparer différentes méthodes de calcul (absolue, sectorielle, intensité) selon ses besoins,

  • de suivre séparément ses scopes ou segments d’activité pour piloter plus finement la stratégie,

  • et de transformer ces objectifs chiffrés en plan d’action suivi dans le temps.

C’est souvent à ce moment-là que nos clients passent de la théorie à la pratique : une ambition climat devient une trajectoire chiffrée, pilotée et partagée au sein de l’organisation

Si vous souhaitez en savoir plus sur notre plateforme, contactez-nous pour une demande de démo !

L’approche NZI 

La Net Zero Initiative (NZI), propose un cadre structurant pour atteindre la neutralité carbone à l’échelle collective, en distinguant trois leviers d’action : réduire ses propres émissions, contribuer à la réduction des émissions d’autres acteurs et soutenir des projets d’absorption du carbone.

L’accent est clairement mis sur la réduction prioritaire des émissions propres à l’entreprise. Ce n’est qu’une fois les efforts de réduction engagés qu’il est pertinent de traiter les émissions résiduelles incompressibles, par le financement de projets de séquestration crédibles et certifiés (comme la reforestation ou la restauration d’écosystèmes).

L’un des apports clés de la NZI est de repositionner ce qu’on appelait traditionnellement “compensation” dans une logique de contribution à l’effort collectif, plus transparente et plus exigeante.

À noter que la norme Net Zero Standard (NZS) de la SBTi propose également une trajectoire Net Zero, centrée sur la réduction interne et la neutralisation des résiduelles à l’horizon 2050. NZI et SBTi partagent donc une finalité commune, mais avec des méthodologies et des champs d’application distincts.

Pour une trajectoire net zero : NZS ou NZI ? 

La neutralité carbone, aussi désignée sous les termes “Net Zero” ou “zéro émission nette” (qui sont équivalents), est actuellement définie scientifiquement à l’échelle mondiale. Le GIEC décrit cet état comme un équilibre entre les émissions et les absorptions de CO2 au niveau planétaire. Pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5°C, cet objectif doit être atteint d’ici 2050.

Quand on parle de Net Zero, deux cadres reviennent souvent : le Net Zero Standard (NZS) lancé par la SBTi, et le référentiel Net Zero Initiative (NZI) un référentiel développé par un collectif d'acteurs incluant Carbone 4. Ces deux démarches visent un objectif commun : permettre aux entreprises de définir des stratégies climatiques rigoureuses et ambitieuses, contribuant à l’objectif global de zéro émission nette. Cependant, leur rôle et leur approche diffèrent légèrement.

Le NZS s’impose comme la norme scientifique internationale. Il définit les critères à respecter pour qu’une organisation puisse se déclarer alignée avec le Net Zero : réduction drastique de ses émissions scopes 1, 2 et 3, puis neutralisation des résiduelles incompressibles à horizon 2050. En d’autres termes, le NZS apporte un cadre de validation robuste, reconnu par les investisseurs et les régulateurs.

Le NZI, de son côté, agit comme un tableau de bord opérationnel. Il propose une lecture en trois piliers complémentaires : réduire ses propres émissions (pilier A), contribuer à la baisse des émissions des autres (pilier B), développer des puits de carbone (pilier C).

Les deux approches ne s’opposent pas, elles sont même fortement compatibles (voir le visuel ci-dessous). Le NZS fixe l’ambition et la crédibilité internationale. Le NZI aide à traduire cette ambition en leviers concrets et en suivi opérationnel. 

Là où le NZI va plus loin, c’est sur la prise en compte des émissions évitées par les produits et services de l'entreprise (pilier B) et sur une définition plus précise et territorialisée des objectifs de séquestration carbone (pilier C), adoptant une logique de "juste contribution" à l'effort planétaire.

Croisements entre le NZS et le référentiel NZI proposé, Carbone 4, Entreprises et neutralité carbone

Définir un plan d’action pour atteindre vos objectifs

Une trajectoire carbone crédible repose sur un plan d’action précis, chiffré et suivi dans le temps. Chaque action doit être mesurable, avec une estimation de la réduction de CO₂ visée, un budget d’investissement et un calendrier de mise en œuvre.

La nature des actions peut varier, on les classe souvent en quatre familles : la sobriété (agir sur les comportements, consommer moins), l’efficacité (agir sur les équipements, consommer mieux), la transition (changer d’énergie, de process ou même de modèle économique) et la sensibilisation (former et embarquer collaborateurs et parties prenantes).

Votre plan doit aussi intégrer différents horizons de temps :

  • des actions court terme (1 an) qui auront un premier impact direct sur les émissions, faciles à déployer immédiatement pour enclencher la dynamique (ex: Axalta, producteur de peintures en poudre, a consacré son dernier congrès clients au climat et à l’énergie pour sensibiliser et mobiliser rapidement) ;


  • des actions moyen terme (3-4 ans), nécessitant études ou pilotes avant un déploiement plus large (ex: l’Université Lyon 1 a investi dans un changement de système de chauffage pour se connecter au réseau de chaleur urbain) ;


  • des transformations long terme (5 ans et +), structurantes, comme le changement d’un process industriel ou la réorientation d’un modèle économique (ex. Décathlon qui développe des services de location plutôt que de rester sur un modèle de vente classique.).

Comment prioriser ses actions ?

La question de la priorisation est centrale : toutes les actions ne se valent pas et il faut savoir par quoi commencer. 

Un bon repère est la loi de Pareto (souvent appelée règle des 80/20). Sans être une règle mathématique stricte, elle illustre qu’une minorité de causes (20%) génère souvent la majorité des effets (80%). 

Appliqué à votre stratégie climat, cela signifie qu’une action capable de produire à elle seule une grande partie des réductions attendues doit être placée en priorité, plutôt que de se disperser sur une multitude de petits gestes à faible effet.

D’autres organisations s’appuient sur des outils plus structurants, comme la grille ClimATE-SMART développée par l'ADEME et utilisée via la méthode ACT Pas à Pas, qui évalue une action selon deux dimensions :

  • SMART : une action doit d’abord répondre aux critères classiques de gestion de projet :


    • Spécifique : l’objectif est-il clairement défini ?


    • Mesurable : l’action est-elle quantifiable ?


    • Atteignable : les ressources nécessaires sont-elles disponibles ?


    • Réaliste : est-elle cohérente avec les valeurs et objectifs de l’organisation ?


    • Temporel : quel délai est fixé pour sa mise en œuvre ?


  • ClimATE : au-delà de ces critères génériques, une action n’est vraiment prioritaire que si elle a du sens dans une stratégie de décarbonation. C’est le cas dès lors qu’on peut répondre positivement à au moins une des questions suivantes :


    • Clim : l’action mènera-t-elle à une réduction faible, moyenne ou élevée des émissions de GES ?


    • A (Acceptable) : le changement de comportement est-il acceptable pour les parties prenantes ?


    • T (Transformative) : l’action entraîne-t-elle une transformation durable des activités ?


    • E (Engaging) : favorise-t-elle l’adhésion et l’implication des acteurs concernés ?


Autrement dit, une action prioritaire est à la fois SMART (bien définie et pilotable) et ClimATE (porteuse de sens dans la trajectoire carbone). Ce double filtre permet d’éviter les plans d’action “catalogue” et de concentrer l’effort sur des leviers structurants.

💡Bon à savoir : Certaines actions ne sont pas “ClimATE-SMART” et n’induisent donc pas directement de réduction carbone mais ce sont des actions structurantes et donc essentielles au plan d’action.

→ Pour vous aider à faire une première analyse et priorisation de vos actions, nous vous mettons à disposition template

Engager son écosystème

Vouloir suivre une trajectoire carbone ne se limite pas à réduire sa propre empreinte. Plus une organisation progresse, plus elle doit collaborer avec ses parties prenantes pour amplifier ses résultats. Changer de paradigme, c’est passer d’une logique autocentrée à une logique collective, où chaque acteur incite et facilite l’action des autres.

⚙️ Exemple

Kiloutou a co-organisé avec ses concurrents un salon de l’engin de chantier durable afin de diffuser les bonnes pratiques à l’échelle du secteur. De la même manière, Maisons & Cités, bailleur social du nord de la France, a travaillé avec les acteurs du territoire pour développer une filière locale de béton de chanvre

La gouvernance, socle d’un plan d’action crédible

Enfin, aucun plan ne tient sans une gouvernance solide. Mettre en place des instances qui valident, priorisent et suivent les actions est essentiel. Certaines structures ont trouvé des modes de fonctionnement inspirants : Devoteam, avec son « Green Sisco » qui prépare chaque CODIR sur les enjeux climat, ou Hardis, qui a instauré un circuit de validation gradué selon le coût ou la complexité des actions. Ces mécanismes donnent de la consistance au plan et en garantissent l’exécution.

Construire son plan d’action avec ACT pas à pas 

Chez WeCount, nous encourageons les organisations à inscrire leur plan d’action dans la méthode ACT pas à pas de l’ADEME, conçue pour transformer un simple diagnostic carbone en une stratégie climat robuste et crédible.

ACT, c’est un cadre opérationnel qui aide à :

  • définir une trajectoire alignée sur les Accords de Paris,



  • structurer un plan d’actions chiffré et suivi dans le temps,



  • embarquer le comité de direction et les équipes opérationnelles,



  • préparer efficacement ses obligations réglementaires (CSRD, SBTi).



Pensée pour toutes tailles d’organisations, la démarche ACT dure entre 12 mois et 18 mois, est largement subventionnée (jusqu’à 80 % par l’ADEME), et s’appuie sur un accompagnement par des experts formés.

Le rôle de WeCount dans votre démarche ACT Pas-à-Pas

Bonne nouvelle, WeCount fait partie des cabinets de conseils référencés sur la méthode ACT pas à pas !

Notre rôle est d’apporter méthode et clarté à chaque étape : diagnostic, analyse des risques et opportunités, définition d’une vision à long terme, construction d’un plan d’action et mise en place d’outils de pilotage. 

Ce qui distingue notre approche, c’est l’aspect collectif et sectorisé que nous mettons en place. 

Nous organisons des programmes collectifs, où les entreprises du même secteur ou territoire se retrouvent pour partager leurs expériences, apprendre les unes des autres, et renforcer leur stratégie climat en synergie. 

Ainsi, en plus d’un accompagnement personnalisé, vous pourrez échanger avec des acteurs de votre marché, comprendre comment chacun aborde les mêmes défis, et mutualiser certaines actions ou outils. C’est un levier puissant pour maximiser l’impact et accélérer la transition bas-carbone.

C’est le choix qu’a fait IKKS GROUP, qui avait déjà engagé de nombreux leviers de réduction (efficacité énergétique, logistique, achats responsables). Arrivé à un palier, le groupe a rejoint un programme ACT pas à pas collectif animé par WeCount et l’UIT. Objectif : sécuriser sa trajectoire climat, impliquer son Codir et avancer vers une validation SBTi.



🖥️🎤: Découvrez le témoignage d'Elizabeth Sénécaille, Directrice RSE d’IKKS Group, à partir de 37:00 dans notre replay webinar “Les pépites”.

A savoir que lorsque vous rejoignez un programme collectif ACT pas à pas avec WeCount, vous bénéficiez de notre plateforme pour définir votre trajectoire, simuler des scénarios de réduction et construire votre plan d’action. 

Vous souhaitez en savoir plus sur la méthode ACT et comment WeCount peut vous accompagner dans la structuration de votre plan d’action bas-carbone ?

Contactez-nous dès aujourd'hui pour discuter de vos enjeux !

Suivre et ajuster sa trajectoire carbone dans le temps

Une trajectoire carbone doit être pilotée et ajustée chaque année en fonction des avancées. Cela implique de refaire un bilan carbone pour évaluer l’efficacité des actions, réactualiser les objectifs et intégrer les évolutions scientifiques, technologiques ou réglementaires.

Le suivi de cette trajectoire passe par des outils performants qui permettent non seulement de suivre les émissions en temps réel, mais aussi de comparer les résultats obtenus aux objectifs fixés, et d’identifier rapidement les ajustements à faire pour rester sur la bonne voie.

Exemples d’indicateurs à suivre pour sa trajectoire carbone

En plus du bilan carbone de l’entreprise, qui permet de suivre les émissions totales (scopes 1, 2 et 3) et de repérer les leviers d’action, il est important d’avoir des indicateurs plus concrets :



  • Indicateurs métier du quotidien : par exemple, les kilomètres parcourus par un agent permettent de mesurer l'impact des déplacements sur les émissions de CO₂ et d’adopter des solutions comme la réduction des trajets ou l’utilisation de véhicules électriques.



  • Indicateurs d’intensité carbone par activité : l’intensité carbone correspond au volume d’émissions rapporté à une unité produite (par produit ou service). La calculer permet d’avoir une vision opérationnelle des émissions. Ces indicateurs peuvent être déclinés à chaque niveau, permettant à chaque collaborateur, comme un responsable logistique ou un agent commercial, de suivre et réduire son propre impact carbone.

⚙️Focus sur 2 bonnes pratiques pour assurer un suivi continu

Chez Serpollet
, un point environnement est intégré au début de chaque réunion hebdomadaire, au même titre que les points sécurité ou chiffre d’affaires, afin de garder la trajectoire carbone au cœur des discussions.

Chez LPG System, chaque business unit dispose d’un budget carbone et suit son propre bilan carbone, détaillant même l'impact à l’échelle individuelle. Cette approche permet à tous les acteurs de l’entreprise de suivre leur progression de manière concrète et adaptée.

Piloter et suivre sa trajectoire carbone avec WeCount

Le suivi de votre trajectoire carbone doit être continu, intuitif et surtout facile à intégrer dans vos processus métiers quotidiens. La plateforme WeCount vous offre une solution complète pour piloter vos émissions et ajuster votre trajectoire en toute autonomie, année après année.

Grâce à notre plateforme, vous pouvez :

  • Suivre vos émissions en temps réel, avec plus de 30 tableaux de bord interactifs, vous permettant de visualiser vos progrès par activité, site, produit, ou facteur d'émission.



  • Comparer facilement vos résultats : Recalculez votre bilan carbone chaque année et comparez vos progrès par rapport à vos objectifs de réduction, que ce soit par rapport à vos sites, produits, ou familles de produits.



  • Créer des graphiques personnalisés : Vous pouvez adapter les graphiques et tableaux à votre charte graphique et créer des visuels clairs pour vos présentations internes ou vos rapports externes.



  • Suivi détaillé des évolutions : Que ce soit les impacts d’une nouvelle acquisition ou les changements dans le mix énergétique, WeCount vous permet d’analyser les évolutions de vos émissions et de garder une cohérence dans vos bilans carbone.

Votre trajectoire carbone est-elle sur la bonne voie ?

Contactez nos équipes pour échanger à ce sujet ! Nous serons ravis de vous montrer comment WeCount peut vous accompagner dans le pilotage de votre transition bas-carbone. Que ce soit pour définir une stratégie claire et un plan d’action efficace ou pour découvrir notre plateforme de suivi des émissions, nous sommes là pour vous guider.

VSME pour les PME : tout savoir sur cette norme en 2025

VSME en 2025 : découvrez ce qu’implique la norme pour les PME et grandes entreprises, nos conseils concrets et une feuille de route pour comprendre chaque étape à franchir.

Constance Bassouls
27/8/25

Que contient alors la VSME ? Quelles implications pour les PME comme pour les grandes entreprises ? Quels bénéfices concrets peut-elle apporter ? Et comment s’y préparer dès aujourd’hui ? Cet article fait le point sur la norme la plus en vue du moment.

👉 Et si vous vous questionnez sur les différentes étapes de mise en place d’un reporting VSME, nous mettons à disposition une feuille de route pour comprendre les grands jalons et anticiper le chemin à parcourir.

La VSME en résumé

  • La VSME est une norme volontaire de reporting ESG s’adressant aux entreprises non soumises à la directive CSRD.

  • Elle propose un cadre commun de reporting, composé de 11 exigences de divulgation de base et 9 exigences de divulgation complémentaires, pour structurer sa démarche de durabilité.

  • Elle facilite la transmission de données ESG, généralement demandées par les investisseurs et partenaires commerciaux.

  • Elle a pour objectif d’améliorer la résilience des entreprises européennes face aux enjeux RSE.

Pourquoi la VSME est-elle au centre des attentions ?

Comprendre les évolutions apportées par la directive Omnibus de février 2025

Pour comprendre la VSME, il est d’abord nécessaire d’aborder les évolutions récentes sur la CSRD (corporate sustainability reporting directive), cette directive européenne qui impose à certaines entreprises de mesurer leur impact environnemental et sociétal, et de le rendre public sous la forme d’un rapport de durabilité extra-financier à publier tous les ans. 

Le 26 février 2025, la directive Omnibus a apporté plusieurs modifications significatives au cadre réglementaire de la CSRD, instaurant notamment un délai supplémentaire de 2 ans, et excluant potentiellement certaines entreprises du champ d’application de cette loi.

Le tableau suivant récapitule les principaux changements en cours et à venir :

Temporalité — Modifications amenées par la directive Omnibus
Temporalité Modifications amenées par la directive Omnibus
Ce qui est déjà acté Action « stop-the-clock » du 3 avril 2025 :
  • Report de 2 ans de l’application de la CSRD pour la vague 2 et les PME de la vague 3 (grandes organisations et PME cotées sur un marché européen).
Ce qui est en cours de discussion
  • Réduction de 80 % du nombre d’organisations soumises aux obligations de reporting.
  • Allègement de certaines normes (ex. suppression des normes sectorielles).
  • Réduction de 68 % des points de données utilisés, avec une priorisation des indicateurs quantitatifs.
  • Exigences réduites sur la chaîne de valeur : les organisations soumises à la CSRD ne pourront plus exiger de leurs fournisseurs de moins de 1 000 salarié·es des données au-delà du standard VSME.

⚠️ Attention : dans l’attente du vote et de la transposition du texte définitif, c’est le cadre réglementaire actuel qui s’applique. Le vote du Parlement européen est attendu fin octobre 2025. Les négociations avec les Etats membres ne pouvant débuter avant ce vote, l’adoption définitive de la loi Omnibus devrait avoir lieu en fin d’année au plus tôt, voire potentiellement début 2026.

Tandis que l’avis final de l’EFRAG sur la nouvelle version des normes ESRS, sera remis à la Commission européenne fin novembre 2025. Le Groupe consultatif ayant déjà publié une première proposition de modifications, actuellement en consultation publique jusqu’au 29 septembre.

En quoi la VSME prend alors une place centrale dans le contexte Omnibus / CSRD ?

Les évolutions apportées par la loi Omnibus chamboulent les règles du jeu : une grande partie des entreprises jusqu’alors soumises à la CSRD ne le seront probablement plus, alors même que certaines avaient déjà commencé à se préparer à l’obligation.

Dans ce nouveau paysage, la VSME prend une importance particulière. Conçue le 17 décembre 2024 par l’EFRAG pour les entreprises non soumises à la CSRD mais régulièrement sollicitées par leurs partenaires commerciaux, investisseurs ou financeurs sur leurs données ESG, elle leur offrait dès l’origine un cadre simplifié pour répondre à ces demandes.

Avec la révision des seuils prévue par l’Omnibus, son rôle s’élargit : la VSME devrait aussi devenir le cadre de référence pour les PME et ETI initialement concernées par la CSRD mais qui, demain, en seront exclues (cf. tableau révision des seuils d’éligibilité).

La différence clé entre décembre 2024 et aujourd’hui, c’est qu’au 30 juillet 2025, la Commission européenne en a fait une recommandation officielle, ce qui lui donne désormais un véritable statut reconnu :

  • Pour les micro-entreprises et les PME non cotées ;

  • Pour les grands établissements financiers et les entreprises assujetties au rapport CSRD, l’obligation de reporting implique de collecter des données ESG auprès de leurs fournisseurs, souvent des PME. La Commission européenne recommande alors à ces grands groupes de limiter leurs demandes aux informations prévues par la VSME.

    Autrement dit, la VSME renforce le principe de “value chain cap”. Elle fixe un plafond aux exigences que les grandes entreprises peuvent adresser, afin d’éviter une surcharge administrative disproportionnée. Le message envoyé par Bruxelles au marché est clair : les données ESG demandées aux PME dans la chaîne de valeur doivent se baser sur la VSME, et non sur d’autres référentiels.

Par ailleurs, il est très probable que la VSME actuelle serve de base à un futur standard volontaire qui devra être adopté par acte délégué, une fois la loi Omnibus finalisée (4 mois après le vote, qui pour rappel, devrait avoir lieu fin 2025 / début 2026). La Commission précise toutefois que le contenu de la norme VSME pourra encore varier selon les seuils retenus et la révision des ESRS fin 2025.

Qu'est-ce que la norme VSME et à quoi sert-elle ?

La VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for non-listed SMEs) est une norme européenne de durabilité conçue par le Groupe consultatif européen sur l'information financière (EFRAG). Elle offre aux entreprises non soumises à la CSRD un cadre commun et simplifié de reporting ESG (environnement, social, gouvernance). Son objectif est de rendre les données comparables et de réduire la multiplication de questionnaires hétérogènes imposés par les partenaires commerciaux, investisseurs ou financeurs.

A quoi sert cette norme volontaire de durabilité ?

Cette norme a été élaborée par l’EFRAG, et soumise à la Commission européenne pour la première fois le 17 décembre 2024. Elle a pour objectifs de :

  • Fournir un cadre commun de reporting simplifié et adapté aux plus petites entreprises ;

  • Faciliter la transmission de données ESG entre différents acteurs ;

  • Améliorer la résilience des entreprises européennes face aux risques en matière d’ESG ;

  • Intégrer les enjeux ESG au sein de la stratégie d'entreprise

  • Contribuer à une économie plus durable et plus juste.

💡 Bon à savoir : la VSME vise également à protéger les petites entreprises des exigences disproportionnées émanant des grands groupes de leur chaîne de valeur. Elle a notamment pour objectif de limiter l’effet de ruissellement induit par la CSRD et la CSDDD, afin que les TPE et PME ne se retrouvent pas soumises aux mêmes obligations de reporting que les grandes entreprises (auxquelles elles n’ont pas les moyens de répondre).

Les 5 principes de la VSME

Pour remplir son rôle, la VSME s’est dotée de 5 principes phares, qui sont les suivants :

  1. Les données fournies doivent être claires, vérifiables et comparables d’une année sur l’autre.
  2. Les indicateurs ne doivent être renseignés que s'ils présentent une pertinence pour l'entreprise en question.
  3. Si l’entreprise a des filiales, il est conseillé d’intégrer dans le rapport, les données liées à ces filiales (ces dernières étant elles-mêmes dispensées de reporting individuel).
  4. La fréquence de publication est d’un rapport par an (pouvant être rendu public ou non).
  5. De manière générale, les informations communiquées doivent être cohérentes avec les données financières de l’entreprise.

VSME et CSRD : quelles sont les différences ?

D’un côté, la VSME est une norme volontaire, destinée aux entreprises sollicitées par leurs partenaires commerciaux, investisseurs ou financeurs pour fournir des informations ESG. Elle n’est pas obligatoire et s’adresse aux entreprises non soumises à la réglementation CSRD.

La directive CSRD, quant à elle, est un cadre législatif obligatoire, imposant un reporting ESG à une certaine typologie d’entreprises. Ce dernier est encadré par des normes appelées normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards). Également créées par l’EFRAG, les 12 normes ESRS fixent les attendus du rapport annuel à fournir pour les entreprises soumises à la CSRD.

VSME et ESRS : quelles sont les différences ?

Visant le même objectif final, les normes VSME et ESRS présentent de nombreuses similitudes. Mais elles diffèrent toutefois sur plusieurs points, notamment :

  • La quantité d’informations à fournir : la VSME propose un cadre bien plus allégé en termes de nombre d'indicateurs à suivre, par rapport aux normes ESRS ;

  • La VSME offre une plus grande flexibilité en proposant un module basique et un module complet, au choix, en fonction des besoins et de la maturité de l’entreprise.

  • L’approche “si applicable” de la VSME vient remplacer l’analyse de double matérialité imposée par les normes ESRS. Concrètement, cette approche permet de retenir uniquement les indicateurs pertinents au regard de l’activité de l’entreprise.

💡 WeCount peut vous accompagner dans la réalisation de votre premier rapport VSME. Étape par étape, nous vous aidons à vous structurer autour de cette norme :

  1. Mapping de votre chaîne de valeur : cartographie de vos activités (en interne et avec les partenaires / fournisseurs) pour identifier les zones où se situent les enjeux de durabilité.
  2. Identification des enjeux stratégiques : Même si la VSME ne l’exige pas, nous intégrons une analyse simplifiée de double matérialité. Elle permet d’identifier les enjeux réellement stratégiques par rapport à votre activité, de combler les limites de la VSME au besoin et de donner du sens à la collecte de données.
  3. Contextualisation de la collecte : définition du périmètre, des sources et de la méthode de collecte, tout en tenant compte des spécificités de votre organisation.
  4. Accompagnement et décryptage de la collecte de données : appui pratique pour rassembler les informations, aider à comprendre ce qui est attendu par la VSME, et traduire les données brutes en éléments exploitables pour le reporting.

Si vous souhaitez en parler avec un de nos experts VSME, contactez-nous ici.

Quelles entreprises sont concernées par la VSME ?

Comme expliqué plus haut, la norme VSME a été initialement conçue pour les entreprises non soumises à la CSRD, afin de leur offrir un cadre simplifié de reporting ESG.

Depuis le 30 juillet 2025, la Commission européenne en recommande officiellement l’usage pour les PME non cotées et les micro-entreprises. Mais son rôle pourrait rapidement s’élargir avec la révision des seuils prévue par la directive Omnibus. La VSME est appelée à devenir le standard volontaire de référence pour toute organisation non soumise à la CSRD (comme certaines ETI et PME cotées).

Pour savoir si votre organisation pourrait sortir du champ de la CSRD à la faveur des évolutions introduites par la directive Omnibus, vous pouvez vous référer au tableau ci-dessous. Il détaille les types d’entreprises concernés, ainsi que les obligations applicables avant et après la réforme.

Vague — Exigences à date — Modifications adoptées — Modifications proposées
Vague Exigences à date Modifications adoptées Modifications proposées
Vague 1 EIP +500 salarié·es en moyenne, 25 M€ de total bilan ou 50 M€ de CA HT (entreprises déjà concernées par la NFRD). Publication maintenue en 2025 (exercice 2024). EIP +1000 salarié·es en moyenne, avec 50 M€ de CA HT ou 25 M€ au bilan. Normes volontaires basées sur la VSME proposées pour les entreprises en dessous de ce seuil.
Vague 2 Entreprises qui correspondent à au moins 2 critères parmi : +250 salarié·es en moyenne, 25 M€ de total bilan ou 50 M€ de CA HT. Publication en 2028 (exercice 2027). Entreprises +1000 salarié·es en moyenne, avec 50 M€ de CA HT ou 25 M€ au bilan. VSME proposées pour les entreprises en dessous de ce seuil.
Vague 3 PME cotées sur un marché réglementé de l’UE (10 à 250 salarié·es). Publication en 2027. Suppression de l’obligation de reporting pour les PME cotées. VSME proposée.
Vague 4 Entreprises non-UE avec CA > 150 M€ dans l’UE pendant les 2 dernières années consécutives et qui ont au moins une succursale ou filiale dans l’UE qui génère un CA supérieur à 40 M€ l’année précédente. Publication en 2028. Entreprises non-UE avec CA supérieur à 450 M€ et une filiale avec plus de 250 employé·es et/ou 50 M€ de CA ou un bilan de 25 M€, ou une succursale de 50 M€ de CA.

💡 Bon à savoir : une norme nommée LSME (Listed Small and Medium Enterprises) était en cours de préparation et devait s’adresser spécifiquement aux PME cotées en bourse. Or, avec la révision des seuils en cours, il est très probable que cette dernière soit remplacée par la VSME.

La norme VSME créée par l’EFRAG va-t-elle devenir obligatoire ?

A ce jour, il n’est pas prévu de rendre cette norme obligatoire. En revanche, il est extrêmement probable que la VSME devienne la norme volontaire par excellence pour toutes les entreprises non soumises à la CSRD.

La VSME pourrait être adoptée par acte délégué, ce qui ferait de cette norme le standard officiel reconnu au niveau européen. Le calendrier reste toutefois flou car fortement dépendant du rythme des négociations sur la loi Omnibus, actuellement en discussion.

Que contient la norme VSME ?

Concrètement, la norme VSME est composée de deux modules : 

  • Un module de base composé de 11 normes de divulgation ;

  • Un module complet composé de 9 normes supplémentaires.

Chaque module s’adresse à une typologie d’entreprise particulière. Explications.

Le module de base : cible pour les micro-entreprises, exigence minimale pour les PME lors d’un premier reporting

Le module de base est principalement destiné aux très petites et micro-entreprises souhaitant se lancer dans une stratégie RSE. Mais on peut le voir plus largement comme un socle commun pour toute entreprise cherchant à suivre la norme VSME.

Module de base VSME

Il est composé des 11 normes suivantes :

  • Normes transverses :

    • B1 - Informations d’ordre général : module(s) choisi(s) pour le reporting, niveau de confidentialité, périmètre (entreprise seule, filiales), informations sur l’entreprise (forme juridique, chiffres d'affaires, bilan, effectif, localisation géographique…).
    • B2 - Pratiques, politiques et initiatives futures pour une transition durable : politiques et actions mises en œuvre par l’entreprise en matière d’ESG, objectifs futurs.
  • Normes environnementales :

    • B3 - Énergie et émissions de gaz à effet de serre : consommation d'énergie, émissions de GES directes et indirectes (scopes 1 et 2).
    • B4 - Pollution de l'air, de l'eau et du sol : types et quantités de polluants rejetés dans l’environnement (si déjà encadrés par la loi).
    • B5 - Biodiversité : nombre et emprise au sol des sites situés à proximité de zones sensibles pour la biodiversité.
    • B6 - Eau  : consommation d'eau de l’entreprise, avec un focus dans les zones à fort stress hydrique.
    • B7 - Utilisation des ressources, économie circulaire et gestion des déchets : quantité et nature des déchets produits par l’entreprise (dangereux / non-dangereux), engagement dans une démarche de recyclage, application des principes d’économie circulaire.
  • Normes sociales :

    • B8 - Caractéristiques générales : nombre de salariés en équivalent temps plein, types de contrats, égalité femme-homme, diversité, taux de turnover (si plus de 50 employés)...
    • B9 - Santé et sécurité : nombre d'accidents du travail, de maladies professionnelles et de décès liés à l’exercice de l’activité.
    • B10 - Rémunération, négociations collectives et formation : respect du salaire minimum et de la convention collective, écarts de rémunération entre hommes et femmes, plan de formation professionnelle.
  • Normes de gouvernance :

    • B11 - Condamnations et amendes pour corruption et pots-de-vin : nombre de condamnations et montant des amendes pour corruption ou pots-de-vin.
📝 A noter : la VSME est régie par une approche “si applicable”, qui permet d’exclure certains indicateurs s’ils ne sont pas pertinents par rapport à l’activité de l’entreprise. La société doit toutefois être en mesure de justifier pourquoi tel indicateur a été exclu.


Prenons l'exemple d'un cabinet de consulting en comptabilité, situé dans le nord de la France. Ne faisant pas partie des industries fortement consommatrices d’eau, l’entreprise pourrait très bien choisir de laisser de côté l’indicateur de la norme B6 sur la consommation d’eau. Elle devra cependant tout de même reporter son prélèvement en eau (dans les limites de son périmètre) une donnée exigée pour toutes les organisations, quel que soit leur secteur.

Le module complet : conseillé aux PME pour renforcer leur transparence ESG

Le module complet vient en complément du module de base. Il est particulièrement adapté aux PME qui souhaitent répondre à des attentes plus détaillées de leurs investisseurs, clients grands comptes ou établissements financiers, souvent eux-mêmes soumis à la CSRD.

Il est constitué de 9 normes, contenant des informations souvent demandées par les partenaires commerciaux et investisseurs.

Module complet VSME

Voici la liste des 9 indicateurs du module complet :

  • Indicateurs transverses :

    • C1 - Stratégie, business model et initiatives de développement durable : éléments clés du modèle économique, nature des produits et services vendus, points clés de la stratégie de décarbonation.
    • C2 - Description des pratiques, politiques et initiatives futures pour la transition durable : description détaillée des pratiques déclarées en B2, niveaux de responsabilité en interne.
  • Données environnementales :

    • C3 - Objectifs de réduction des émissions et plan de transition : objectifs quantifiés de réduction des GES, année de référence, scopes couverts, actions prévues dans le plan de transition.
    • C4 - Risques climatiques : analyse des risques climatiques pouvant impacter l’activité de l’entreprise, ainsi que les risques de transition (ex: évolutions réglementaires), conséquences possibles sur l’activité et les finances de l’entreprise.
  • Indicateurs sociaux :

    • C5 - Informations additionnelles sur la main d'œuvre : éléments supplémentaires par rapport à l’indicateur B8 (ratio femmes / hommes à la direction, nombre de travailleurs temporaires, informations différenciées pour chaque région…).
    • C6 - Politiques et procédures en matière de droits de l'Homme : politique de l’entreprise en matière de droits de l'Homme (travail des enfants, discriminations, prévention des accidents), mécanisme de traitement des plaintes.
    • C7 - Incidents négatifs graves en matière de droits de l'Homme : incidents avérés de violation des droits de l’Homme au sein de l'entreprise ou dans la chaîne de valeur, mesures correctives appliquées.
  • Données sur la gouvernance :

    • C8 - Revenus provenant de certains secteurs et exclusion des référentiels de l'UE : revenus provenant de certaines industries comme le tabac, les énergies fossiles, les armes, les produits chimiques… Exclusions éventuelles des benchmarks de l’Union Européenne en matière de durabilité.
    • C9 - Ratio de diversité dans les instances de direction : ratio de diversité au sein des organes de gouvernance (équipe de direction, conseil d’administration…).
📝 A noter : contrairement à la CSRD, la VSME ne prévoit pas d’analyse de double matérialité (prise en compte des impacts à la fois d’un point de vue financier et matériel). Or, cette approche est capitale pour bien comprendre les enjeux étudiés dans cette norme et donner du sens aux données collectées. C’est pourquoi, nous recommandons d’utiliser l’analyse de double matérialité en complément de la VSME

Votre entreprise se trouve dans cette situation ? Prenez rendez-vous avec l’un de nos experts

Pourquoi l’adopter dès maintenant ?

Aujourd’hui, les entreprises qui se tournent vers cette norme volontaire le font pour une multitude de raisons.

Pour les entreprises encore concernées par la CSRD mais bénéficiant d’un report, c’est l’occasion de se structurer en douceur et de mettre en place des processus de reporting solides, pour éviter l’effet de panique à l’approche des échéances prochaines.

Pour celles qui ne seront plus visées par la CSRD, elles seront tout de même confrontées à des attentes fortes en matière de durabilité. La pression des donneurs d’ordres (clients grands comptes), des investisseurs et parfois même des distributeurs est bien présente, et le sera de plus en plus dans les années à venir. La VSME représente donc l’outil parfait pour répondre aux exigences de ces parties prenantes. Sans oublier que cela représente un gain de temps phénoménal par rapport à la démarche actuelle, qui est de remplir des questionnaires ou sollicitations ESG qui peuvent varier selon le financeur, les partenaires commerciaux, la banque…

Par ailleurs, la VSME étant en passe de devenir un standard européen du reporting ESG, s’engager dans cette démarche est aussi le moyen de se protéger contre les demandes abusives des investisseurs.

Enfin, la démarche VSME en tant que telle apporte des informations précieuses sur les stratégies à adopter, notamment de manière à mieux anticiper les risques environnementaux pouvant perturber l’activité de l’entreprise dans un futur proche.

Bref, la VSME n’est pas seulement une réponse réglementaire, c’est un outil stratégique pour les entreprises qui veulent s’engager dès aujourd’hui dans une transition durable !

Comment WeCount peut vous aider

Vous hésitez à vous lancer dans une démarche de VSME ?

WeCount vous simplifie la vie en vous accompagnant pas à pas dans la réalisation de votre premier rapport :

  1. Étape 1 - Cadrage et mobilisation des parties prenantes : nous définissons ensemble le(s) module(s) à étudier ainsi que la feuille de route du projet.
  2. Étape 2 - Matrice de double matérialité : même si cela n’est pas compris dans une VSME classique, nous avons décidé d'intégrer à notre accompagnement la construction d’une matrice simplifiée, car c’est pour nous un indispensable pour identifier les enjeux importants pour votre entreprise et vos parties prenantes.
  3. Étape 3 - Collecte des données : nous évaluons ensuite les points de données à analyser et configurons notre plateforme pour la collecte. Cette dernière intègre la norme VSME et permet de réaliser un reporting détaillé sur les modules “de base” et “complet”. Elle permet également de faciliter la collecte et de centraliser les données afin de suivre facilement l’évolution d’une année sur l’autre.
  4. Étape 4 - Production du rapport correspondant à la norme VSME.

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