Selon la commission, ces mesures doivent permettre de renforcer la compétitivité des entreprises européennes tout en soutenant les objectifs du Pacte vert pour l'Europe.
Qu'est-ce que cette nouvelle annonce implique pour la CSRD et pour votre entreprise ?
Retrouvez dans cet article une synthèse des annonces autour de la loi Omnibus !
🆕 Les experts CSRD de WeCount mettrons régulièrement à jour cet article pour vous tenir au courant des évolutions.
A retenir 📑
80% des entreprises initialement concernées par la CSRD ne sont finalement plus éligibles à la directive,
Déplacement du seuil d'éligibilité avec un pointage clair sur les grandes entreprises (1000+ salariés, 450M€+ de CA),
Pour les entreprises éligibles, l'obligation de reporting est décalée à 2028, la double matérialité est maintenue mais le format est simplifié (ESRS notamment),
La CS3D (directive sur le devoir de vigilance) est reportée d'un an et dans un format plus "accessible".
Une simplification majeure du reporting pour les entreprises, en particulier les PME
Parmi les annonces phares de la commission européenne, il est annoncée une réduction d'au moins 25 % des charges administratives, voire 35 % pour les PME, d'ici la fin de son mandat.
Cette initiative repose sur plusieurs mesures concrètes dans des domaines clés tels que la finance durable, la diligence raisonnable en matière de durabilité, la taxonomie européenne, le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM) et les programmes d'investissement européens.
L'une des réformes majeures concerne la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et la taxonomie européenne.
Allégement des obligations en matière de reporting de durabilité
Les nouvelles propositions de la commission prévoient notamment :
Près de 80 % des entreprises initialement concernées par la directive CSRD ne sont plus éligibles,
Un report de deux ans des obligations de reporting pour les entreprises concernées par la CSRD, repoussant leur application à 2028,
Une simplification du reporting basé sur la taxonomie européenne, avec une réduction de 70 % du reporting et l'introduction d'un seuil de matérialité financière,
Une flexibilité accrue avec la possibilité de déclarer des activités partiellement alignées avec la taxonomie, avec pour objectif de faciliter une transition écologique progressive.
La CS3D (devoir de vigilance) reportée d'un an et rendue plus accessible
Sur le sujet de la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CS3D), les réformes visent à :
Alléger les exigences de contrôle, notamment en concentrant l'attention sur les partenaires commerciaux directs,
Réduire la fréquence des évaluations périodiques, qui passeront d'une évaluation annuelle à une évaluation quinquennale,
Limiter les obligations imposées aux PME dans la cartographie de la chaîne de valeur,
Harmoniser les exigences à l'échelle européenne pour assurer une concurrence équitable entre les entreprises des différents États membres,
Reporter d'un an l'application des nouvelles obligations pour les plus grandes entreprises, fixant ainsi l'échéance à juillet 2028.
Un CBAM simplifié, les PME retirées du dispositif
Concernant le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM), la Commission propose plusieurs simplifications importantes :
L'introduction d'un seuil annuel de 50 tonnes par importateur, exemptant ainsi environ 90 % des importateurs, principalement des PME, des obligations du CBAM,
Une rationalisation des obligations de reporting et des règles de calcul des émissions incorporées,
Un renforcement des règles de contrôle pour éviter les contournements et abus,
Une préparation à l'extension du CBAM à d'autres secteurs couverts par le système d'échange de quotas d'émission de l'UE (ETS).
Outre la simplification réglementaire, la Commission européenne propose des ajustements aux programmes d'investissement tels qu'InvestEU et l'EFSI.
Selon la commission, ces ajustements vont amener à :
Une augmentation des capacités d'investissement grâce à l'utilisation des retours sur investissements passés et l'optimisation des fonds encore disponibles,
La mobilisation de 50 milliards d'euros d'investissements publics et privés supplémentaires,
Un soutien accéléré aux projets innovants en lien avec la compétitivité, la transition écologique et la formation,
Une simplification des démarches administratives pour les PME et les intermédiaires financiers, générant ainsi une économie de 350 millions d'euros en coûts administratifs.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Ces propositions législatives doivent encore être adoptées par le Parlement européen et le Conseil avant d'entrer en vigueur.
La Commission insiste pour que le paquet omnibus soit traité en priorité. La Commission invite donc les co-législateurs à accorder la priorité notamment au report des obligations de reporting CSRD et à la transposition des règles de Due Diligence.
Ces réformes sont une étape décisive pour simplifier les contraintes administratives pesant sur les entreprises et renforcer la compétitivité de l'Union européenne. Néanmoins, le risque est de prendre le chemin de la facilité et de ralentir la transition écologique en mettant en péril nos objectifs de décarbonation.
WeCount est convaincue que la CSRD demeure un moyen d'uniformiser les éléments de reporting ESG et d'avoir un socle commun à tous, mêmes pour les entreprises volontaires.
Reste à voir si les réformes de la commission seront adoptées sans modifications significatives et comment concrètement elles seront mises en œuvre dans les mois à venir. Suite au prochain épisode. 👀
Les experts et expertes de WeCount ne manqueront pas de vous tenir au courant de la suite et de vous donner les clés pour agir, vraiment !
La CSRD est une nouvelle réglementation qui vient bousculer les règles de déclaration extra-financières. Elle oblige les entreprises assujetties à mesurer, analyser et publier en libre accès leurs performances environnementales, sociales et de gouvernance. Les entreprises doivent désormais inclure la notion de durabilité à leur stratégie globale. Et surtout, elle s'adresse à un large panel d'entreprises.
Vous vous demandez peut-être qu'elle est la définition de la CSRD ? Qui est concerné par la directive ? Quelles sont les conséquences pour votre entreprise ? Tour d’horizon de ce qui change !
Directive CSRD, grands principes de définition
La CSRD en bref
La CSRD (ou Corporate Sustainability Reporting Directive) est une nouvelle directive européenne entrée en vigueur en janvier 2024. L’objectif est de rendre l’information sur la durabilité plus transparente et plus accessible pour les investisseurs.
💡 Bon à savoir : La durabilité concerne les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Elle implique une utilisation responsable des ressources terrestres et la construction d’une société viable et juste.
Cette directive standardise les pratiques en matière de rapport ESG. Elle améliore aussi la fiabilité des informations publiées. La CSRD hisse le reporting de durabilité au même niveau d’importance que le reporting financier pour en faire un des piliers de performance de l’entreprise.
CSRD, qui est concerné et quand ?
La directive concerne les grandes, moyennes et petites entreprises. Pour les entreprises de plus de 500 salariés, la CSRD remplace la DPEF, Déclaration de Performance Extra-Financière. Le reporting extra-financier est étendu aux entreprises de taille moyenne et aux filiales non-européennes à horizon 2026.
Toutes les entreprises déjà soumises à la DPEF dès janvier 2024 ;
Toutes les entreprises cochant deux critères parmi les suivants : plus de 250 employés, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires ou 350 000€ à 20M€ de bilan dès janvier 2025
Les PME cochant deux critères parmi les suivants : 10 à 250 employés, 700 000 à 40 millions d’euros de chiffre d’affaires ou 350 000€ à 20M€ de bilan dès janvier 2026
💡 Bon à savoir : Une dispense de reporting est possible pour les filiales dont la société-mère publie un rapport consolidé. Dans ce cas, il faudra tout de même fournir certaines informations.
La liste des PME concernées est en cours d’élaboration. Elle devrait être publiée courant juin 2024. Toutes les autres entreprises peuvent suivre cette directive sur la base du volontariat. D’ailleurs, on recommande de le faire quand cela est possible. On vous explique pourquoi en fin d’article !
Que faut-il retenir ?
Le rapport extra-financier analyse l’impact de l’entreprise et la prise en compte des enjeux de durabilité dans sa stratégie. La CSRD structure les informations à analyser pour mieux mesurer l’impact de l’entreprise et de ses investissements.
Avant, le reporting portait uniquement sur l’impact et les risques causés par l’entreprise. Depuis janvier, le rapport doit aussi analyser les conséquences des enjeux de durabilité sur la performance financière de l’entreprise. Il met en relation l’impact et les finances.
Le rapport est directement intégré dans une section du rapport de gestion. Les données doivent être numérisées et publiées en accès libre. Le contenu est structuré selon les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards). Nous y reviendrons plus bas.
Enfin, les rapports doivent être audités par un organisme tiers agréé ou un commissaire aux comptes au même titre que les rapports financiers. Parmi ces organismes, on compte notamment les avocats ou les experts-comptables.
💡 Bon à savoir : vous pouvez vous adresser aux organismes tiers indépendants dotés de l’accréditation COFRAC ou à tout commissaire aux comptes ayant suivi une formation de 90h homologué H2A.
Double matérialité, de quoi parle-t-on ?
La directive CSRD introduit pour la première fois le concept de double matérialité. La double matérialité correspond à la matérialité financière et la matérialité d’impact. La matérialité financière concerne l’incidence des enjeux ESG sur sa performance financière et son organisation. La matérialité d’impact se rapporte à la répercussion globale de l’entreprise sur l’environnement et la société.
Schéma de double matérialité
En d'autres termes, la double matérialité s'intéresse à l'interaction entre l'entreprise et son environnement, c'est-à-dire comment l'environnement impacte l'entreprise et comment l'entreprise impacte l'environnement. L’entreprise doit prendre ces deux paramètres en compte lors de son analyse.
Reporting CSRD, par où commencer ?
Vous savez maintenant que vous devez rédiger votre rapport. Comment faire pour assurer sa conformité ? Comment bien le rédiger ? Pour établir correctement votre rapport extra-financier, il faudra vous appuyer sur les normes ESRS. Ce sont les informations auxquelles le reporting doit obligatoirement répondre.
ESRS, ce qu’il faut savoir
Les normes ESRS déterminent le contenu et le format de l’information. Elles ont un but d’exhaustivité, de transparence et de comparabilité. On distingue deux types de normes : les normes trans-sectorielles et les normes sectorielles.
Les normes trans-sectorielles sont communes à tous les secteurs. Elles sont classées en quatre catégories et en 12 thématiques qui recoupent les enjeux de durabilité. Le dispositif prévoit une adaptation de ces normes pour les PME cotées et les entreprises non-européennes. Pour le reste des entreprises, il est possible d’établir son reporting ESG selon des normes volontaires. Ces deux listes devraient être publiées courant juin 2024.
Source : WeCount
Les normes sectorielles sont toujours en cours de définition. Elles devraient également être publiées au en juin 2024 et concernent 40 secteurs d’activité.
Pas de panique, l’EFRAG a mis à disposition plusieurs guides (en anglais) pour mieux comprendre le périmètre d’application et faciliter la mise en œuvre du rapport.
💡 Bon à savoir : pour être conforme, le rapport doit être publié au format xHTML. Il s’agit du format électronique européen. Les balises à insérer seront définies dans une taxonomie digitale à venir.
Comment bien cadrer son rapport ?
L’évaluation du rapport extra-financier repose sur cinq critères. Toutes les données doivent être pertinentes par rapport aux normes, sincères, comparables d’une année sur l’autre, vérifiables et compréhensibles par tous.
Il faut décrire précisément les actions déployées pour réaliser les premiers rapports. L’entreprise doit avant toute chose analyser la double matérialité de sa chaîne de valeur pour identifier les informations à faire paraître. On vous explique comment faire.
Quel plan d’action mettre en place ?
Qui dit nouvelles obligations dit évolution de l’entreprise. Comment adapter son organisation à la réglementation ? Quelles actions mettre en place pour assurer une gestion efficace du reporting ? Pauline Roulleau de l’agence experte des sujets ESG Ici & Demain est intervenue auprès de la communauté WeCount.
Elle nous a délivré un plan d’action en 5 étapes :
Etape 1 : Comprendre les exigences de la CSRD
Prenez le temps d’analyser la directive pour comprendre en détail ce qui est attendu. Cela vous aidera à identifier les informations à chercher, l’articulation du rapport et les exigences de publication. L’Autorité des Marchés Financiers peut être un bon point de départ. Cela vous permettra aussi d’estimer la charge de travail et de la planifier.
Essayer decomprendre les enjeux derrière chacun des sujets définis par les normes ESRS. Par exemple, pour adresser le changement climatique, il est utile de connaître les enjeux climatiques, ses impacts et ses facteurs de risque
Etape 2 : Analyse de la double matérialité
L’analyse vous permet d’identifier les sujets ESG qui constituent les principauximpacts, risques et opportunités climatiques pour l’entreprise.
Nous vous conseillons de commencer par la matérialité d’impact avant la matérialité financière. En effet, les impacts de la chaîne de valeur ont souvent des incidences sur la performance financière. Pour faciliter cette étape, l’EFRAG a publié un guide dédiée à l’analyse de matérialité.
Etape 3 : Analyser les écarts
Une fois les sujets de reporting identifiés, il faut conduire une analyse des écarts (ou “gap analysis”). Le but est d’identifier les données manquantes et celles à disposition. Vous pourrez ensuite prioriser les actions pour collecter les informations nécessaires.
Etape 4 : Identifier les ressources à mobiliser
Pour définir votre plan d’actions, commencez par évaluer les ressources à mobiliser. Ensuite, faites un état des lieux des ressources mobilisables en interne et de celles qu’il vous manque.
Vous pouvez déjàidentifier les outils et les rôles dont vous aurez besoin. Vous pouvez également déterminer qui sera contributeur du rapport. Veillez à informer vos collaborateurs et votre directiondes actions à venir.
Etape 5 : Etablir sa feuille de route
Pour finir, il vous faudra définir votre feuille de route. Pour vous aider, nous vous proposons un exemple de planning réparti sur une année.
Source : Ici et Demain
💡 Notre conseil : utiliser la directive pour enrichir sa feuille de route ESG afin d’utiliser la CSRD comme levier de transformation durable.
Nous vous conseillons d’envisager le reporting extra-financier comme un projet avec en grandes étapes la construction de votre outil de reporting, vos indicateurs, votre méthode de calcul et votre équipe. N’oubliez pas que c’est un processus itératif et que la mise en place sera progressive !
Vous voilà fin prêt à lancer votre campagne de reporting CSRD !
Nos conseils bonus
Peut-être qu’à ce stade vous vous demandez comment vous allez accomplir tout ce travail. Ou bien peut-être que vous vous sentez perplexe face à la quantité d’informations à digérer. Nous avons une liste de conseils (non exhaustive) pour vous faciliter le travail.
1. La double matérialité
Pour l’analyse de la double matérialité, garder en tête l’objectif final. L’analyse de double matérialité est itérative et sera à revoir tous les ans alorsne mettez pas la barre trop haut la première année. Faites d’une pierre de coup en l’utilisant pour établir votre feuille de route de durabilité et de stratégie d’entreprise, l’exercice n’en sera que plus facile les années suivantes.
2. Organisation générale
Commencez dès que possible pour anticiper les risques et les éventuelles difficultés. Cela évitera la surcharge de travail à votre équipe. Plus vous commencez tôt, plus vous pourrez repérer et anticiper les éventuels besoins en formation.
Pensez transversal. La CSRD mobilise l’ensemble de votre entreprise. Assurez-vous que votre équipe projet puisse solliciter toutes les fonctions de l’entreprise, même la direction !
3. Se faire accompagner
En cas de manque de connaissances, de temps ou d’un besoin d’accompagnement, il existe des structures spécialisées dans le domaine de la RSE et du reporting extra-financier.
C’est le cas de WeCount qui accompagne de nombreuses structures quelles que soit leur taille et leurs contraintes.
Enfin, réalisez ou mettez à jour dès que possible votre bilan carbone pour définir votre stratégie climat ! C’est un levier essentiel et obligatoire du rapport de durabilité (CSRD).
Et pour les TPE et PMEs non assujetties ?
La CSRD restructure la stratégie RSE des entreprises. C’est une opportunité d’accélération et de transformation durable peu importe votre taille. Si vous n’êtes pas assujetti au reporting extra-financier, vous pouvez tout de même vous appuyer sur ces axes pour définir votre stratégie. Si le reporting devenait obligatoire pour toutes les entreprises sans distinction, cela vous rendra la tâche plus facile.
En définitive, la CSRD met les enjeux ESG sur le devant de la scène en transformante le rapport extra-financier et en imposant la norme de transparence. La réglementation européenne tend vers une standardisation des rapports et vers une prise en compte de la durabilité dans la stratégie d’entreprise.
Vous avez des questions sur le reporting CSRD ? Contactez-nous !
Vous pensez manquer de connaissances pour réaliser un bilan carbone ? Vous vous demandez comment définir une stratégie climat efficace ? Vous ignorez par où commencer ? Nous répondons à toutes vos questions.
De plus en plus d’entreprises souhaitent se lancer dans le calcul du bilan carbone. Outre la comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre, le bilan carbone vous permet de définir un plan de décarbonation précis et détaillé.
Mais par où commencer et comment le réaliser ?
Quelles données collecter et comment les analyser ? Quels types d’actions de réduction des émissions mettre en place ?
En répondant à ces questions, vous aurez toutes les connaissances nécessaires pour vous engager dans une stratégie climat impactante.
Aussi, pour réaliser un bilan carbone, suivez ces 7 étapes essentielles !
1. Première étape pour réaliser un bilan carbone : définir le périmètre
Comment cadrer son projet ?
La méthode officielle de calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES) recommande de s’appuyer sur 3 périmètres essentiels (1).
Le périmètre organisationnel
Tout d’abord, définissez les différents sites et bâtiments qui constituent votre entreprise.
Quel est le SIREN de la société dont vous souhaitez faire le bilan carbone ?
Quels sont les différents SIRETs qui en dépendent ?
Quels sont les équipements et installations associés à chaque site ?
💡 Le Conseil WeCount : Appuyez-vous sur l’organigramme de votre entreprise pour vous y retrouver plus facilement !
Le périmètre opérationnel
Il est défini par l’ensemble des postes d’émissions de GES. Cela inclut les postes :
d’émissions directes (scope 1) ;
d’émissions indirectes (scopes 2 et 3).
Les scopessont définis par le GHG Protocol. Il s'agit du cadre international pour réaliser un bilan carbone.
💡 Bon à savoir : selon la norme française (BEGES), ces scopes sont découpés en 6 catégories.
Le périmètre de déclaration
Une fois les postes d’émissions identifiés et classés selon les différents scopes, établissez le périmètre de déclaration.
Pour ça, posez-vous la question suivante : quelles sont les émissions du périmètre opérationnel qui doivent être comptabilisées ?
Pour les définir, identifiez les émissions directes et indirectes les plus significatives.
💡 Bon à savoir : Par significatif, on entend ce qui représenta une part non négligeable des émissions. C’est aussi ce sur quoi on agira en priorité pour réduire nos émissions lorsque c’est possible. On se concentre d’abord sur les émissions qui pèsent le plus sur le bilan carbone !
2. Choisir la méthodologie pour calculer le bilan carbone de votre entreprise
En France : le BEGES
Le bilan d’émissions de gaz à effet de serre, ou BEGES, s’appuie sur une réglementation française. Le bilan carbone de l’entreprise doit respecter le cadre réglementaire imposé par le BEGES.
Défini en 2010 par la loi Grenelle II, il représente un cadre de calcul officiel.
En suivant ses recommandations, vous respectez la norme ISO 14064-1.
💡 Bon à savoir : La méthode Bilan Carbone® permet de respecter le cadre réglementaire du BEGES. C’est pourquoi la plupart des bilans carbone s’appuient sur cette méthodologie.
Vous êtes une multinationale ou vous évoluez sur des marchés étrangers ? Nous vous conseillons de suivre ses recommandations. Ainsi, vous êtes certain d’être conforme à la réglementation internationale.
Le Conseil WeCount : Le GHG Protocol est la méthodologie que l’on recommande aux entreprises concernées par la CSRD.
3. Collecter les données nécessaires au calcul de votre bilan carbone entreprise
Quelles données collecter ?
Tout d’abord, identifiez :
Les données primaires, directement liées à votre organisation (nombre de kilomètres parcourus, quantité de matières premières utilisées, etc.) ;
Et secondaires, à recueillir chez vos partenaires et clients.
Chaque donnée est rattachée à un site d’activité et à un scope (ou catégorie). Cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal : ces données doivent s’intégrer dans chacun des périmètres définis lors du cadrage du projet.
Une fois rassemblées, un facteur d’émission leur est associé. Celui-ci permet de transformer une donnée brute en CO2e (ou CO2 équivalent).
Comment calculer mon bilan carbone entreprise ?
Le bilan carbone est la somme de vos données collectées multipliées par leur facteur d'émission.
Un facteur d'émission est un coefficient permettant de connaître les émissions de gaz à effet de serre liées à un objet, une matière, ou un service. Chaque donnée est associée à un facteur d'émission spécifique.
Pourquoi communiquer autour de sa démarche de décarbonation ?
Pour mettre en place des stratégies bas-carbone efficaces au sein de votre organisation, nous vous recommandons d’intégrer toutes les parties prenantes de votre entreprise.
Pourquoi ? Parce que l’entreprise est un écosystème où chaque personne physique et morale joue un rôle dans les émissions de votre activité. C’est pour cela qu’agir collectivement crée un effet de levier au niveau de votre entreprise, mais aussi à échelle de votre secteur d’activité ! Cela facilite la mise en place d’actions qui vous rapprocheront de vos objectifs de décarbonation, notamment au niveau de vos émissions indirectes.
Comment ? En communiquant autour de votre démarche ! En interne, bien sûr, mais aussi auprès de vos fournisseurs, de vos partenaires, de vos clients… Bref, de tous ceux qui constituent votre écosystème. Ceci vous permettra de les sensibiliser quant à l’importance de réduire leurs émissions.
Par exemple, votre communication vous permettra d’inciter vos collaborateurs d’avoir recours aux solutions de mobilité durable.
Une campagne de sensibilisation, quant à elle, pourra inciter vos partenaires à prendre le train plutôt que prendre l’avion.
Ordre de grandeur sur un trajet Paris - Marseille selon Impact Co2 de l'Ademe
Prenons l’exemple d’une entreprise fabriquant des produits informatiques. Ici, la production d’équipements informatiques a un fort impact sur les émissions de GES, notamment lors de leur fabrication.
Aussi, prenez en compte les émissions liées à chaque étape de leur cycle de vie :
Chaque composant qui constitue l’ordinateur ou le téléphone (carte mère, carte graphique, écran, etc.) ;
Leur transport jusqu’à votre entreprise lors de l’achat ;
L’assemblage des composants ;
Leur durée d’utilisation au sein de votre entreprise et la consommation d’électricité associée ;
Leur fin de vie.
etc.
Vous êtes plutôt dans un établissement d’enseignement supérieur ?
Pour collecter toutes les données dont vous avez besoin, vous pouvez :
Faire une enquête mobilité domicile-travail ;
Rassembler les factures associées au chauffage des locaux et à la consommation d’eau ;
Recenser les ingrédients utilisés pour les repas proposés aux enseignants et étudiants ;
etc.
4. Calculer les émissions de gaz à effet de serre
Choisir une approche de calcul du bilan GES
Pour réaliser votre bilan carbone, vous pouvez vous appuyer sur 2 approches. Ce choix est très important : c’est lui qui va déterminer l’efficacité de vos plans de réduction des émissions de GES.
L’approche par flux physiques s’appuie sur des données tangibles (quantité de produits achetés, de gaz utilisé, de déchets à gérer, etc.).
L’approche monétaire est liée aux coûts associés à chaque émission. Cette démarche est moins précise et n’intègre pas tous les postes d’émissions.
💡 Le Conseil WeCount : Appuyez-vous sur l’approche par flux physiques dès que c’est possible. Ce sont les données les plus précises. C’est d’ailleurs l’approche recommandée par l’ADEME.
Déterminer les incertitudes liées à chaque donnée
Ces incertitudes dépendent du type de données collectées.
Une incertitude de 0 % est associée à une donnée physique définie à l’aide d’instruments de mesure très précis (avec une incertitude de mesure de 0 %). Cette situation est extrêmement rare.
À 5 %, l’incertitude de mesure de vos instruments est supérieure à 0 %. C’est le cas lorsque vous vous appuyez sur une facture ou un compteur (d’électricité, par exemple).
Dans le cas de données extrapolées, l’incertitude est de 30 %. Cela concerne les données secondaires dont l’unité a été convertie.
Si l’extrapolation a été estimée de manière approximative, appliquez une incertitude de 50 %.
Analyser les données
Analyser toutes ces données vous semble une démarche fastidieuse ? Pas de panique : vous pouvez commencer par celles qui vous semblent les plus significatives.
Pour cela, posez-vous la question suivante : quelle est la quantité en termes de CO2e qui leur est associée ?
Faire cette analyse est très important : elle facilitera le processus de définition de votre plan d’actions.
Suivre l’impact de chaque donnée sur les émissions de GES
Pourquoi ? Pour mesurer votre progression vers vos objectifs. Dans le cas où celle-ci s’avérerait insuffisante, cela vous permettra d’ajuster votre plan d’actions.
Cette démarche est itérative : vous pouvez l’affiner au fil du temps. Car la transition bas-carbone est une démarche réalisée sur le long-terme (20 ans, voire plus) !
Peu à peu, vous optimiserez votre stratégie climat. Aussi, n’oubliez pas de suivre vos progressions.
Ce suivi des émissions est notamment réalisé par Schneider Electric (2). Cette entreprise relève chaque année leur progression vers leur objectif de 2025.
Par exemple, pour la mise en place d’énergies renouvelables, l’entreprise avait atteint 85 % de son objectif en 2022.
5. Mettre en place une stratégie de décarbonation de votre activité
Maintenant que votre bilan carbone est fait, par où commencer pour déterminer votre stratégie climat ?
Différentes méthodes peuvent être employées :
En prenant en compte les bénéfices / risques de chaque action ;
En analysant l’impact de chaque action sur vos émissions globales ;
En déterminant la faisabilité de chaque opération (selon des critères quantitatifs comme qualitatifs) ;
En vous appuyant sur la méthode du 80/20 (si 20 % des achats correspondent à 80 % des émissions de la production, il est intéressant de prendre en compte les émissions liées à ces achats).
Puis, choisissez une méthode de réduction. Celles qui sont conformes au SBTi (Science Based Target Initiative)sont :
L’approche par contraction absolue (permettant d’obtenir une trajectoire de diminution des GES compatible avec l’Accord de Paris ; la réduction est de même intensité chaque année) ;
L’approche par décarbonation sectorielle (basée sur le budget carbone associé à chaque secteur d’activité, elle s’appuie sur des données physiques).
Selon le SBTi, vous pouvez choisir des trajectoires court-terme différentes pour chaque scope : les scopes 1 et 2 d’un côté et le scope 3 de l’autre.
Comment savoir si votre stratégie de décarbonation est la bonne ? En utilisant, par exemple, notre plateforme de comptabilité carbone WeCount ! En entrant votre plan d’action de réduction d’émissions GES, vous pouvez voir en un coup d’oeil s’il est compatible avec votre trajectoire.
💡 Bon à savoir : définissez des actions adaptées à votre entreprise ! Toutes les organisations n’ont pas les mêmes contraintes et objectifs.
Comment savoir si l’action envisagée est faisable ? Nous vous conseillons avant tout de vérifier que votre démarche est acceptée par vos collaborateurs, ainsi que par les autres parties prenantes. Si elle ne l’est pas, une étape de sensibilisation pour embarquer votre écosystème est essentielle ! Ceci vous assurera la bonne mise en place des actions envisagées.
6. S’organiser pour réduire le bilan carbone de votre entreprise
Se former au calcul du bilan carbone
Vous ne savez pas par où commencer pour réaliser votre bilan carbone ? La réalisation d’un bilan carbone nécessite des compétences spécifiques en matière de réglementation ou d’environnement.
Avec ces compétences en main, vous obtenez un bilan carbone précis et détaillé.
L’avantage ? Votre stratégie climat est solide et cohérente avec l’Accord de Paris, mais aussi avec vos objectifs pour assurer la pérennité de votre entreprise pour les années à venir.
Aussi, la formation est votre allié ! Cela vous permettra d’internaliser toutes ces compétences, d’être autonome dans le calcul du bilan carbone mais aussi dans le suivi de votre plan de réduction de vos émissions et de votre progression.
Choisir ses outils
Les outils de collecte de données et de calcul du bilan carbone constituent un bon moyen d’aide à la décision.
des logiciels SaaS de comptabilité carbone, tels que la plateforme WeCount.
Définir les rôles et responsabilités de chaque membre de l’équipe
Embarquer l’ensemble de l’entreprise dans la mise en place des actions est un facteur clé de succès.
Aussi, créez une équipe projet en attribuant à chaque membre un rôle bien spécifique. Les responsabilités peuvent aller de la collecte des données et la gestion de l’équipe au suivi des résultats.
Par exemple, l’ambassadeur climat pourra s’occuper de la partie « communication ».
Enfin, communiquer sur l’importance de votre démarche en interne de la réalisation permettra à vos équipes de se préparer et facilitera la collaboration (notamment pour la collecte de données).
Faire l’état des lieux des ressources à votre disposition
Selon vos ressources (humaines, financières, etc.), vous pouvez définir une trajectoire de réduction des émissions réellement adaptée à votre entreprise.
Vous pouvez également identifier des besoins spécifiques, comme une formation, les éventuelles ressources manquantes ou la sensibilisation de vos parties prenantes. Vous pouvez également identifier les ressources sur lesquelles votre équipe peut s’appuyer.
En prenant le temps de les déterminer en amont, vous vous facilitez le travail !
7. Embarquer toute l’équipe et communiquer autour de votre stratégie de décarbonation
Nous l’avons dit précédemment, engager toute votre équipe est essentiel pour avancer vers vos objectifs.
Pour cela, rien ne vaut une communication en interne adaptée. Ainsi :
Rassemblez toutes les parties prenantes ;
Sensibilisez sur l’importance de décarboner votre entreprise (les ateliers comme la Fresque du Climat peuvent aider) ;
Insistez sur les bénéfices pour toute la chaîne de valeur, mais aussi pour vos employés ;
Communiquez sur les résultats obtenus au fur et à mesure que les années passent !
Ainsi, vous fidélisez vos équipes et créez de l’engouement !
Mais une communication externe a aussi des avantages ! Elle vous permet de faire connaître votre projet de décarbonation auprès de vos investisseurs, de vos clients, et même du grand public ! Cela valorise non seulement vos initiatives, mais aussi votre image et votre marque employeur. Cela pourrait même inspirer d’autres entreprises à se lancer aussi !
Vous souhaitez vous engager dans la transition bas-carbone, mais vous ne savez pas comment vous lancer ?
Vous ne disposez pas des compétences nécessaires en interne ?
Vous ne disposez pas d’outils et ne savez pas lesquels choisir ?
Chez WeCount, nous sommes des experts du bilan carbone et de la stratégie climat. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 entreprises de secteurs variés (agroalimentaire, cosmétique, numérique, textile, sociétés de conseils, etc.). Cela correspond à plus de 900 personnes formées !