De plus en plus d’entreprises souhaitent réaliser leur bilan carbone. Que ce soit pour se conformer à la réglementation, répondre aux attentes extérieures, ou s’engager dans une démarche bas-carbone.
La formation est un outil indispensable pour pérenniser la démarche bilan carbone d’une entreprise mais entre les méthodologies françaises ou internationales et les réglementations nationales ou européennes, on peut rapidement s’y perdre.
Quelle formation me convient ? A quelle méthodologie me former ? A qui s’adressent ces formations ? Comment les financer ? On vous présente les différentes options qui s’offrent à vous.
Pourquoi se former au bilan carbone ?
Réaliser un bilan carbone nécessite des compétences spécifiques comme la comptabilité carbone, des connaissances environnementales, réglementaires ou encore une bonne compréhension de la notion descope.
Sans connaissances solides, le résultat de votre bilan carbone risque de ne pas être suffisamment précis ou de ne pas aboutir par manque de compétences. Suivre une formation permet aussi d’internaliser la capacité à réaliser son bilan carbone.
Se former au bilan carbone permet de mieux comprendre les enjeux climat et in fine d’améliorer votre stratégie RSE. Vous êtes capable de quantifier et analyser ses émissions de gaz à effet de serre pour mettre en place une stratégie adaptée pour réduire ses plus gros postes d’émissions. Vous êtes aussi capable d’anticiper les risques, qu’ils soient marché, législatif ou climatique.
Enfin, l’arrivée de la CSRD hisse le bilan carbone au rang d’outil indispensable pour toutes les entreprises pour la réalisation des rapports extra-financiers.
Qui peut réaliser un bilan carbone ?
Toute entreprise peut réaliser son bilan carbone. Pour cela, le bilan carbone doit être fait par un expert formé aux méthodologies de comptabilité carbone officielles et reconnues par la réglementation.
Il peut s'agir par exemple d'un collaborateur en interne qui aura suivi une formation ou d'un consultant carbone externe à l'entreprise.
Formation officielle Bilan Carbone® et GHG Protocol
Pour les entreprises françaises, il existe deux principaux standards en matière de méthode de comptabilité carbone et reporting : les méthodes française Bilan Carbone® et internationale GHG Protocol.
Méthode Bilan Carbone® ou GHG protocol, comment choisir ?
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour identifier quelle méthode est la bonne pour votre entreprise. Le GHG Protocol est reconnu internationalement.
C’est la méthodologie idéale pour les entreprises qui veulent suivre les normes internationaleset s’aligner aux standards internationaux comme le SBTi (Science Based Targets Initiative) ou le CDP (Carbon Disclosure Project). Il peut aussi être intéressant pour celles opérant dans plusieurs pays ou celles qui veulent se lancer sur les marchés internationaux par exemple.
La Méthode Bilan Carbone® est conçue pour les entreprises françaises. C’est l’ADEME et l’APCC (Association des Professionnels en Conseil Climat Énergie et Environnement) qui ont établi la méthodologie.Elle est adaptée au territoire français et prend en compte ses spécificités comme la réglementation française.
Le choix de la méthodologie dépend de votre stratégie, de vos objectifs et de votre implantation locale, nationale ou internationale. Chez Wecount, nous travaillons avec les deux méthodologies, nous pouvons vous guider dans la réalisation de votre bilan carbone.
Les formations de l’ABC et le GHG Protocol vous enseignent les connaissances nécessaires pour comprendre les bases du bilan carbone et apprendre à mesurer ses émissions de gaz à effet de serre.
La formation à la Méthode Bilan Carbone ® par l’ABC et l’IFC
L’Association pour la transition Bas Carbone est pionnière de la méthodologie Bilan Carbone® en France. Elle a été créée en 2011 par l’ADEME et l’APCC. Elle fédère, forme et sensibilise organisations et citoyens aux enjeux environnementaux en mettant à disposition un ensemble de ressources pour décarboner la société.
L
e format de reporting Bilan Carbone® de l’ABC est aujourd’hui la référence pour les entreprises françaises qui souhaitent communiquer à une échelle nationale.
L’initiation pour pouvoir réaliser le Bilan Carbone® de sa structure
L’initiation à la méthode Bilan Carbone® offre une vision synthétique des enjeux climatiques. C’est une formation découverte de la méthodologie. Elle permet de réaliser un premier bilan carbone en interne en fournissant les bases de compréhension de la méthode et des outils.
Durée : 7h.
Prix : 1150€ HT.
Déroulé : présentiel ou distanciel.
Pour : première approche pédagogique pour s’approprier le sujet, formation aux enjeux climat et énergie.
Contre : elle ne permet pas d’être autonome dans l’analyse de son bilan carbone.
Le module de maîtrise de la méthode pour approfondir sa connaissance de la méthode
Le niveau 2 de la formation à la méthode Bilan Carbone® complète les connaissances de l’initiation en approfondissant les différentes étapes de réalisation d’un bilan carbone et la maîtrise des outils.
Durée : 15h ou 18h.
Prix : 1250€ HT.
Déroulé : 15h présentiel ou 18h distanciel.
Pour : Formation complète à la méthode Bilan Carbone®, premières pistes d’actions.
Contre : Il faut nécessairement avoir passé le niveau 1 de la formation, la formation est assez théorique, le module sur le plan d’action est bref.
À la suite de ces formations, vous aurez accès à une licence d’utilisation de l’outil Bilan Carbone de l’ABC (format Excel) l’année qui suit la formation. Elle vous permettra de réaliser le bilan carbone de votre entreprise. Si vous avez suivi la deuxième formation, vous aurez accès à une licence d’exploitation vous permettant de réaliser un Bilan Carbone pour des clients.
💡 Bon à savoir : L’institut de Formation Carbone est certifié Qualiopi, une prise en charge de la formation au sein de votre entreprise est possible !
La formation au GHG Protocol
Le GHG Protocol est la référence internationale du bilan carbone et reporting carbone. C’est la méthode utilisée par tous les grands groupes internationaux et entreprises qui souhaitent communiquer les BEGES à l'internationale. Le GHG Protocol propose plusieurs formations en anglais, payantes ou gratuites.
Les formations au bilan carbone en ligne et gratuites
Le GHG Protocol propose deux modules gratuits de formation au bilan carbone. Le premier est le Corporate Standard Training Webinar. Ce cours donne le socle de connaissances nécessaires pour comprendre les concepts clés du GHG Protocol, pour quantifier et déclarer les émissions de gaz à effet de serre conformément aux exigences du Corporate Standard.
Le webinaire détaille aussi les exigences de vérification du Corporate Standard et sa mise en œuvre au sein d’une organisation. Ce module se compose de 3 webinaires pour un total de 8h30 de formation.
Le deuxième est le webinaireScope 2 Guidance Training Webinar. La formation se concentre sur les émissions indirectes liées à l’énergie, le scope 2 du GHG Protocol. Le webinaire couvre les fondamentaux du scope 2 les facteurs d'émission, les méthodes de calcul, les exigences de vérification et de conformité, ainsi que des études de cas pratiques. Il approfondit les connaissances de la première série de webinaires et dure près de 4h.
Pour : la formation est dispensée par des experts du GHG Protocol, elle est gratuite.
Contre : la formation gratuite s’arrête au scope 2, pas de possibilité de poser des questions car ce sont des webinaires pré-enregistrés.
Pour suivre ces deux formations, il vous suffit de vous rendre sur la page du GHG Protocol. C’est une première approche dans le calcul des émissions de CO2e. Cependant, cette formation ne prend pas en compte le scope 3 qui représente la majeure partie des émissions de GES d’une entreprise.
La formation payante pour aller plus loin
Le GHG Protocol propose également des formations payantes dont un module Corporate Value Chain (Scope 3) Standard E-Learning. Il couvre exclusivement le scope 3 du bilan carbone, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre indirectes. Elles se produisent en amont et en aval de la chaîne de valeur d'une entreprise. La formation se réalise totalement en ligne et dure entre 8 et 20h selon chacun pour un montant de $325.
Durée : 8 à 20h.
Prix : $325.
Déroulé : distanciel
Le moduleProduct Life Cycle Standard Online Course se concentre sur l’Analyse de Cycle de Vie (ACV). L’approche de l’ACV est complémentaire du bilan carbone car elle prend en compte l’impact sur l’ensemble du cycle de vie du produit tandis que le bilan carbone se concentre sur les émissions carbones. Elle dure environ 12h et coûte $325.
Durée : 12h.
Prix : $325.
Déroulé : distanciel
Pour : la formation est dispensée par des experts du GHG Protocol, le prix est bas.
Contre : les formations sont exclusivement en ligne sans accompagnement personnalisé et uniquement en anglais.
Formations gratuites ou finançables
Les formations ABC ou GHG Protocole sont accessibles aux entreprises et aux particuliers. Mais en tant que particulier, nous n’avons pas toujours les moyens de prendre en charge les coûts de formation. Heureusement, d’autres options s’offrent à vous !
Le MOOC Energie & Climat de l’ABC
Ce MOOC est issu d’une collaboration avec Avenir Climatique. Il est aussi soutenu par l'ADEME depuis 2017. C’est un cours introductif complet qui vous donnera les bases en trois saisons de cinq épisodes.
La première saison se concentre sur la compréhension des enjeux énergie-climat et vous propose des actions individuelles et collectives.
La deuxième saison se penche sur le Bilan Carbone® d'une activité, l'importance de la comptabilité carbone. Elle vous fournit un guide pour construire votre plan d'action de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La dernière saison explore les freins qui bloquent la mise en mouvement vers la décarbonation de nos sociétés.
La formation est gratuite et adaptée à tout le monde. Chaque saison dure environ 1h30.
Formation au bilan carbone avec son CPF
Il existe malheureusement encore trop peu d’options de formation au bilan carbone lorsqu’on est un particulier en reconversion, en évolution professionnelle ou simplement intéressé. Cependant, des financements existent pour le module d’initiation de l’Institut de Formation Carbone de l’ABC via la région ou France Travail sous certaines conditions.
Pour les entreprises : combiner théorie et pratique
Les formations de l’ABC et du GHG Protocol sont denses et théoriques. C’est ensuite à vous d’appliquer vos connaissances en entreprise, de monter votre équipe bilan carbone, de choisir vos outilset de mettre en place votre première campagne de mesures d’émissions.
Pour capitaliser au mieux sur votre bilan carbone, votre équipe devra également monter en compétences sur d’autres sujets connexes :
Comment structurer une stratégie climat;
Enjeux et risques climatiques;
Conduite du changement dans une démarche de transition bas-carbone.
Après avoir échangé avec des dizaines d’entreprises, nous avons constaté que la mise en pratique du bilan carbone est un challenge pour celles et ceux qui se sont formé-e-s seul-e-s. Ils sont confrontés à de nombreux obstacles comme l’identification du périmètre d’action, la collecte des données ou l’embarquement des collaborateurs et de la direction.
Un bon moyen d’économiser du temps, de gagner en efficacité et de pérenniser la démarche est de vous former tout en réalisant le bilan carbone de votre entreprise. C’est un des objectifs de nos Promotions Climat.
Les Programmes Bilan Carbone de WeCountsont des programmes d’accompagnement collectif de 4 mois pour former les entreprises au bilan carbone, mais pas que !
Le programme permet aussi de définir sa stratégie climat, d’être accompagné par un.e consultant.e climat et surtout d’échanger avec d’autres d’entreprises. Ce programme favorise l’émulation collective et l’inspiration.
D’ailleurs, les participants à la Promotion Climat assistent régulièrement à des témoignages d’entreprises pionnières en matière de décarbonation.
Enfin, l’un des facteurs clé de succès d’une transition bas-carbone réussie est de réussir à embarquer son entreprise et ses parties prenantes dans sa transition bas-carbone. C’est probablement un des plus gros challenges !
Chez WeCount nous croyons beaucoup à la force du collectif pour aider les responsables climat à impulser une dynamique de changement dans leur entreprise. C’est pour cela que notre approche pédagogique favorise le collectif.
Lors des Promotions Climat, qui réunissent en général une dizaine d’entreprises, nous créons des espaces d’échange entre entreprises pour créer une dynamique collective de passage à l’action.
Cette formation est certifiée Qualiopi, c’est-à-dire qu’elle est finançable par l’OPCO de votre entreprise.
Comparaison des formations au bilan carbone
Pour vous aider à bien choisir la formation qui correspond à vos besoins, nous avons condensé les formations citées dans cet article dans un tableau de comparaison.
Durée
Accessibilité
Mise en pratique
Accompagnement
Personnalisé
Méthode Bilan Carbone
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🌱🌱
🌱
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GHG Protocol
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Formation WeCount
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🌱🌱🌱
🌱🌱🌱
🌱🌱🌱
🌱🌱🌱 = étant la meilleure note
Et après la formation au bilan carbone ?
Si elle est réussie, la formation au bilan carbone va vous permettre de lancer votre mesure de vos émissions gaz à effet de serre de façon autonome. Il faut avoir en tête que le bilan carbone est un outil au service de votre stratégie d’entreprise, ce n’est pas une fin en soi. Pour que le bilan carbone soit réellement utile, il faut le combiner à une stratégie climat compatible avec les accords de Paris sur 10 à 20 ans avec un plan d’action et des échelons intermédiaires pour suivre votre progression.
Vous souhaitez accélérer la transition climat & esg de votre entreprise ?
Découvrez le replay de la matinale Matinale Bilan Carbone et Stratégie Climat organisée par l'Auxiliaire en partenariat avec WeCount et BTP Rhône et Métropole
Au programme
▶️ Une masterclass sur le bilan carbone de la filière BTP par Marine Fouquet, associée chez WeCount et experte batiment
Ateliers collectifs, formation, accompagnement individuel, durant 5 mois, vous pourrez ainsi réaliser votre bilan carbone, formaliser un plan d'actions et une stratégie climat pour votre structure et former une équipe en interne pour la déployer.
La France s’est engagée à contribuer à la neutralité carbone d'ici 2050. Pour cela, elle mise sur la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC). Cette feuille de route ambitionne de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique.
La Stratégie Nationale Bas-Carbone incarne l'engagement de la France à réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Initiée en 2015 puis actualisée en 2020 (SNBC-2), elle vise à équilibrer les émissions de GES de la France avec les absorptions. La SNBC-3 est attendue pour l'été 2024.
Quels sont les objectifs de la SNBC ? Quelles sont les mesures concrètes mises en place ? Quel est l’impact sur votre secteur d’activité ? Nous répondons à ces questions.
Ce qu’il faut retenir de la SNBC
La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) constitue un cadre pour guider la France vers une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre (GES). Voici ce que vous devez retenir :
L’objectif est de réduire l'empreinte carbone de la France et d'atteindre la “neutralité carbone” en 2050 ;
Le gouvernement met en place des objectifs à court-terme (appelé budgets carbone) pour limiter les émissions de GES et diminuer progressivement les émissions ;
La SNBC propose des mesures sectorielles notamment pour les secteurs d'émissions de gaz à effet de serre en France comme le transport, le bâtiment, l’agriculture ou encore l’industrie ;
Elle repose sur l’engagement collectif de tous les acteurs du territoire (citoyens, entreprises, et collectivités).
La neutralité carbone (ou “net zéro” ou “zéro émission nette”) est définie par la loi énergie-climat comme « un équilibre, sur le territoire national, entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre ». En France, atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 signifie diviser par 6 les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
La neutralité carbone en tant que telle est le résultat d’un travail collectif, car elle n’est possible qu'à l'échelle de la planète. Autrement dit, nous ne pouvons pas être individuellement neutre en carbone, mais nous pouvons toutes et tous réduire drastiquement nos émissions pour contribuer à atteindre la neutralité carbone.
La SNBC, qu’est-ce que c’est ?
La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) a été instaurée par la loi du 17 août 2015 relative à latransition énergétique pour la croissance verte. Elle s'inscrit dans les engagements pris par la France dans le cadre de l'Accord de Paris.
SNBC, pour qui et pourquoi ?
La SNBC vise deux objectifs : tendre vers la neutralité carbone à horizon 2050 et réduire l'empreinte carbone des Français.
Nous l’avons vu plus haut, la neutralité carbone signifie que les émissions de GES sont équilibrées par les absorptions de carbone par les écosystèmes (forêts, sols agricoles) et les procédés industriels (capture et stockage du carbone).
Les technologies de capture et de stockage du carbone ne sontpas encore matures.À l‘heure actuelle, le seul moyen de tendre vers le zéro émission nette est de réduire drastiquement ses émissions de GES et de restaurer les écosystèmes. Cependant, les technologies de séquestration carbone ont une utilité prouvée et peuvent permettre de compenser les émissions résiduelles.
En bref, elle établit le cadre pour orienter la transition bas-carbone du pays. Elle oriente l'action publique, les budgets et la mise en œuvre de la transition bas-carbone en définissant des budgets carbone sur des périodes de cinq ans. Elle fournit aussi des orientations politiques à transformer en actions concrètes par les acteurs du territoire.
💡 Bon à savoir : Les budgets carbone sont des plafonds d’émissions de gaz à effet de serre à ne pas dépasser au niveau national.
SNBC, SNBC-2, quelles différences ?
La SNBC-2 a été adoptée le 21 avril 2020. Elle renforce les mesures initiales en tenant compte des progrès et des défis rencontrés, car les premiers budgets n’ont pas été atteints.
Avec cette nouvelle version, le gouvernement révise les budgets carbone pour être mieux alignés avec les engagements de l'Accord de Paris. Ils sont revus à la baisse sur les prochaines années :
2019-2023 : 422 Mt CO2eq/an
2024-2028 : 359 Mt CO2eq/an
2029-2033 : 300 Mt CO2eq/an
Ces budgets permettent de contrôler et de réduire progressivement les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre des objectifs de réduction des émissions de plus en plus stricts. Cependant, ces objectifs sont ambitieux et nécessitent une mise en mouvement collective pour que nous puissions les atteindre.
Par exemple, la première version prévoyait la promotion des véhicules électriques (VE) et hybrides pour décarboner le secteur des transports. La SNBC-2 accélère cette mesure en ajoutant des objectifs intermédiaires tel que l’installation de 400 000 bornes de recharge publiques à travers la France.
Comment est révisée la SNBC ?
La Stratégie Nationale Bas-Carbone est révisée entièrement tous les cinq ans. Cette révision comprend :
Une loi quinquennale pour fixer les objectifs et les priorités d’action en matière d’énergie et de climat ;
La révision du scénario de référence et des budgets carbone ;
La révision des orientations stratégiques ;
La réalisation de consultations formelles en vue d’une adoption de la stratégie dans les 12 mois suivants l’adoption de la loi quinquennale.
L’enjeux de la SNBC réside dans la nécessité de donner une visibilité sur le long terme aux acteurs du territoire tout en minimisant les conséquences du changement climatique sur les citoyens et les entreprises.
Quels sont les objectifs et les moyens mis en œuvre ?
La Stratégie Nationale Bas-Carbone comporte quatre objectifs :
Décarboner la production d’énergie ;
Réduire de moitié les consommation d’énergie dans tous les secteurs ;
Réduire les émissions non liées à l’énergie ;
Augmenter et renforcer les puits de carbone ;
💡 Les puits de carbone sont un système (forêt, océan, etc.) qui absorbe naturellement une partie du CO2 émis.
Décarboner la production d’énergie
Pour cela, la SNBC propose de s’appuyer uniquement sur les ressources en biomasse, la chaleur issue de l’environnement et l’électricité décarbonée.
Réduire de moitié les consommations d’énergie
L'un des principaux objectifs est de réduire de moitié la consommation d’énergie grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique, une économie plus circulaire et des modes de vie plus sobres.
Réduction des émissions non-énergétiques
La SNBC-2 vise également une réduction significative des émissions de GES non énergétiques, en particulier celles provenant de l'agriculture (méthane) et des procédés industriels.
Cela signifie repenser l’agriculture traditionnelle en soutenant l’agroécologie, l'agroforesterie et l’agriculture de précision. Au niveau individuel, la SNCB entend tendre vers une consommation alimentaire de meilleure qualité et locale.
Renforcer les puits de carbone
Le développement des puits de carbone est vital pour capter et stocker le carbone (CO2) rejeté dans l’atmosphère. Pour les renforcer, le gouvernement propose les mesures suivantes :
La gestion durable des forêts et amélioration des pratiques agricoles pour augmenter la séquestration de carbone (forêts et sols).
L’utilisation de biomatériaux et de bioénergies (bioéconomie).
Le déploiement de technologies de capture et de stockage du CO2.
💡 On assiste à un affaiblissement des puits de carbone des forêts françaises. Selon le Haut Conseil pour le Climat, certains puits sont devenus émetteurs ces dix dernières années. C’est pour cela qu’il faut diminuer rapidement nos émissions de GES.
En parallèle, le Ministère de la Transition Écologique prévoit de diminuer l’impact carbone des produits importés en produisant en France et en renforçant les normes et les exigences internationales.
💡 Bon à savoir : L'empreinte carbone inclut toutes les émissions associées à la consommation des Français, y compris celles liées à la production et au transport des biens importés.
Quel plan d’action pour la France ?
Le gouvernement s’appuie sur un volet de propositions générales mais aussi sectorielles pour accélérer la décarbonation du pays. Ces mesures combinent atténuation (par la réduction des émissions de gaz à effet de serre) et adaptation aux effets du changement climatique.
Les orientations transversales de la SNBC
La stratégie nationale bas-carbone encourage la prise en compte des enjeux climatiques dans l'ensemble de la société. Cela se traduit par des mesures au niveau individuel, mais aussi au niveau économique et politique.
Au niveau individuel, la SNBC préconise d'intégrer les enjeux de décarbonation dans la formation initiale, la formation continue et au sein des entreprises pour encourager (et développer) des nouveaux métiers en lien avec la transition bas-carbone. Elle propose aussi de sensibiliser et d'acculturer les individus à la notion d’empreinte carbone.
En ce qui concerne l’économie, l'objectif est d'encourager les investisseurs à financer des projets de transition bas-carbone grâce au développement d'outils ou de critères d’aide à la décision par exemple.
Enfin, la SNBC vise aussi la réduction des émissions liées à l’urbanisation et le développement des innovations bas-carbone.
💡 À ce jour, ces orientations restent encore abstraites et nécessitent la mise en place d’actions concrètes par les acteurs publics et privés.
La SNBC par secteur
**
Secteur
Objectif de réduction par rapport à 2015
Mesures clés
Exemple
Transport
2030 : -28% 2050 : Zéro émissions
Amélioration des véhicules. Promotion des modes de transport bas-carbone
Promotion de l'agroécologie. Réduction des surplus d'engrais azotés
Développer les techniques d'agroforesterie et la bioéconomie
Fôret Bois et Sols
Maximiser les puis de carbone
Gestion forestière durable. Développement du boisement
Diminuer l'artificialisation des sols
Industrie
2030 : -35% 2050 : -81%
Transition vers des procédés de fabrication bas carbone
Intensifier la recherche et le développement de procédés de fabrication bas carbone
Energie
2035 : -33% 2050 : Zéro émissions
Diversifier le mix énergétique
Sortir du charbon pour la production de chaleur
Transports
La décarbonation du secteur des transports repose principalement sur la promotion des modes de transport bas-carbone. Cela inclut :
L'adoption massive de véhicules électriques et hybrides ;
L'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules thermiques restants ;
Le développement de l'infrastructure de recharge pour véhicules électriques.
Par exemple, le gouvernement encourage l'achat de véhicules électriques en proposant des dispositifs financiers.
Bâtiment
Pour le secteur du bâtiment, la SNBC-2 accélère la rénovation énergétique et l'adoption d'énergies décarbonées. Cela comprend :
L'isolation des bâtiments,
Le remplacement des systèmes de chauffage au fioul par des pompes à Chaleur ou des systèmes de chauffage à énergie renouvelable.
En parallèle, la construction de nouveaux bâtiments doit respecter des normes environnementales comme la RE2020.
Agriculture
Pour décarboner l’agriculture, la SNBC-2 promeut notamment l'agroécologie et la réduction d’engrais azotés.
Les pratiques agricoles durables (comme l'agroforesterie) contribuent à séquestrer le carbone dans les sols et à réduire les émissions de méthane et de protoxyde d'azote. Par exemple, la rotation des cultures et l'utilisation de cultures de couverture peut améliorer la santé des sols et réduire les émissions de GES.
Le gouvernement soutient ces pratiques en proposant des formations et subventions pour accompagner la transition environnementale du secteur.
Forêt-Bois et Sols
La SNBC-2 encourage les pratiques de gestion forestière qui maximisent la séquestration de carbone, telles que la reforestation et l'utilisation de techniques sylvicoles durables.
On peut citer en exemple les projets de reboisement et de restauration des écosystèmes dégradés pour augmenter les capacités de séquestration de carbone des forêts.
Industrie
Enfin, la SNBC-2 propose une transition industrielle vers des procédés de fabrication bas-carbone. Cela comprend :
L'amélioration de l'efficacité énergétique ;
L'utilisation de matériaux moins carbonés ;
L'adoption de technologies de capture et stockage du carbone.
Les entreprises peuvent bénéficier de financements et d'aides pour investir dans ces technologies.
La SNBC définit des trajectoires idéales pour réduire au maximum nos émissions de gaz à effet de serre. Ensuite, il faut traduire ces orientations dans les lois ; les collectivités, les entreprises et tous les acteurs de la société doivent également s’approprier ces directions et mettre en place des actions opérationnelles pour se diriger ensemble vers une société décarbonée !
Les indicateurs de suivi
Le Ministère de la Transition Écologique met en place plusieurs indicateurs pour mesurer la réduction des émissions de gaz à effet de serre :
Émissions de GES par secteur : Mesure des émissions annuelles dans les secteurs clés (transports, bâtiments, agriculture, industrie, etc.).
Évolution des puits de carbone : Suivi de la capacité des forêts et des sols à absorber le carbone.
Consommation énergétique : Mesure de la consommation énergétique globale et par secteur, avec un focus sur l'efficacité énergétique.
Progression de la rénovation énergétique : Nombre de bâtiments rénovés et niveau de performance énergétique atteint.
Les entreprises peuvent utiliser ces indicateurs pour aligner leurs actions avec les objectifs nationaux.
Où en sommes-nous aujourd'hui ?
Les émissions de GES en France en 2023
En 2023, les émissions brutes de GES ont baissé de 5,8 % par rapport à 2022. C'est plus de deux fois supérieure à la baisse moyenne sur la période 2019-2022. Et c'est une bonne nouvelle. Cela signifie que la réduction des émissions de gaz à effet de serre s'accélère.
Cependant, un tiers de la diminution de nos émissions entre 2022 et 2023 s’explique par des facteurs conjoncturels non-reproductibles, par exemple le retour à une situation proche de la normale de la production électrique après l’arrêt de plusieurs centrales nucléaires en 2022.De plus, l’empreinte carbone de la France est estimée à 9,2 tonnes équivalent CO2 par personne (soit 623 Mt éqCO2) en 2022 alors que la moyenne mondiale se situe à 6,8 tonnes de CO2e par personne. Nous devons donc continuer notre travail collectif de décarbonation pour intensifier cette diminution sur les prochaines années.
Et par rapport à la SNBC-2 ?
Le 2e budget carbone (2019-2023) pour les émissions brutes devrait être respecté. En revanche, les émissions nettes risquent d'excéder le plafond de 15 Mt éqCO2.
💡 Bon à savoir : Les émissions brutes sont la somme de toutes les émissions relâchées dans l'atmosphère tandis qu'on déduit l'absorption de CO2 des puits de carbone des émissions nettes.
La différence entre émissions brutes et émissions nettes s'explique par l'affaiblissement de nos puits de carbone ainsi qu'une diminution encore faible de nos émissions brut.
En ce qui concerne les secteurs d'activité, seul le secteur des déchets dépasse le budget carbone de la SNBC-2. L’énergie, le bâtiment, l’industrie, l’agriculture et les transports respectent leurs budgets carbone sur la période 2019-2023.
En revanche, les émissions des transports internationaux aériens et maritimes ont augmenté de 10 % en 2023 par rapport à 2022 en raison d’une augmentation du transport aérien international.
Quel rapport avec mon entreprise ?
La Stratégie Nationale Bas-Carbone s’inscrit dans une démarche globale de réduction des émissions de GES alignée avec l’Accord de Paris et le Protocole de Kyoto. Elle détermine les politiques de lutte contre le changement climatique. Bien que les orientations soient nationales, elles se diffusent au travers de lois et de mesures qui impactent directement l’entreprise.
Comment votre entreprise s’intègre à cette feuille de route ?
Les entreprises contribuent directement à la décarbonation de la société. Le bilan carbone en est une application concrète. Il vous permet de mesurer vos émissions de GES, d'identifier vos principales sources d'émissions pour ensuite définir une stratégie de décarbonation alignée avec l’Accord de Paris.
Mais le bilan carbone n’est que la première étape ! Lorsque vous aurez déterminé sur quels postes d’émission agir, vous pourrez mettre en place votre plan d’action pour réduire au maximum vos émissions de GES. Vous pourrez par exemple :
Définir une nouvelle politique d’achats responsables ;
Augmenter la part d’énergie renouvelables utilisées pour réduire la dépendance aux énergies fossiles ;
Favoriser le train pour vos déplacements professionnels lorsque c’est possible ;
Électrifier votre flotte automobile ;
Arrêter le fret aérien et optimiser vos tournées ;
Développer l’éco-conception ;
Etc.
De plus, la SNBC influence les politiques publiques et les réglementations auxquelles les entreprises doivent se conformer. Et ces dernières évoluent en faveur de la transition bas-carbone. C’est le cas des réglementations sur l'efficacité énergétique des bâtiments ou des subventions accordées aux entreprises qui sont en partie déterminées par la SNBC. C’est aussi le cas pour l’affichage environnemental de certains produits comme le textile par exemple.
En définitive, la SNBC offre un cadre politique ambitieux pour décarboner durablement la France à horizon 2050. Cependant, ces orientations ne restent que des directions idéales à suivre. Pour atteindre cet objectif, nous devons mettre en place des actions concrètes. Et pour cela, les entreprises peuvent faire bouger les lignes en calculant leur bilan carbone et en mettant en place une stratégie de décarbonation !
Vous souhaitez vous faire accompagner dans votre transition bas-carbone ?
Chez WeCount, nous sommes des expert-es du bilan carbone et de la stratégie climat. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 entreprises de secteurs variés (agroalimentaire, cosmétique, numérique, textile, sociétés de conseils, etc.).
En partenariat avec des pionniers du numérique, WeCount vous présente le guide ultime pour décarboner votre entreprise numérique. Conçu à partir de l'expérience de neuf entreprises françaises, ce manuel est votre feuille de route pour réduire votre empreinte carbone digitale.
Pourquoi ce guide ?
Face à l'impact significatif du numérique sur les émissions de GES, il est vital d'agir. Notre guide vous fournit des méthodologies spécifiques et des actions pratiques pour chaque secteur d'activité numérique, du cloud computing à l'utilisation des équipements informatiques.