Un article écrit par
Charlotte SZYLIT
Les recommandations de ce document font suite à un travail collectif de 3 mois de 12 structures de la région Auvergne-Rhône-Alpes, au cours duquel elles se sont formées aux enjeux climatiques et ont réalisé chacune leur bilan carbone et leur stratégie climat.
Ce document synthétise les recommandations de 12 structures culturelles pour décarboner leur secteur !
Les recommandations de ce document font suite à un travail collectif de 3 mois de 12 structures de la région Auvergne-Rhône-Alpes, au cours duquel elles se sont formées aux enjeux climatiques et ont réalisé chacune leur bilan carbone et leur stratégie climat.
Cette “Promotion Climat”, organisée à l’initiative de WeCount, a été réalisée en collaboration avec une dizaine d’experts du domaine du spectacle vivant.
Aujourd’hui, l’ensemble des 12 structures participantes ont défini une trajectoire de réduction de leurs émissions de CO2 équivalent compatible avec les Accords de Paris et un plan d’action concret.
Ce document résulte des réflexions et recommandations formalisées par les 12 structures culturelles lors d’un atelier collectif organisé à la fin de la Promotion Climat dédiée au Spectacle Vivant. Compte tenu de la diversité des enjeux du secteur, ces propositions ne représentent pas la vision individuelle de chaque structure. Elles ont vocation à alimenter les réflexions à l’échelle du secteur.
Même si la culture représente une faible part de notre empreinte carbone, c’est probablement un des secteurs qui, grâce à sa place centrale au sein de notre société, peut jouer un rôle majeur pour impulser le changement et diffuser de nouvelles valeurs dans l’ensemble des secteurs d’activités.
👉 Retrouvez dans ce guide :
* Imprimerie, hébergement, télécommunications, réparation et installation de machines, services culturels...
Ce graphique correspond à une moyenne pondérée de 9 bilans carbone des structures ayant participées à la réalisation de ce document**. Ces bilans ont été réalisés dans le cadre d’une promotion climat dédiée au spectacle vivant et suivant la méthodologie de l’Association Bilan Carbone.
Les bilans couvrent les scopes 1, 2 et 3.Le scope 1 correspond aux émissions directes des structures, comme par exemple le chauffage des théâtres.
Le scope 2 représente les émissions indirectes liées à la consommation d’électricité.
Enfin, le scope 3 correspond aux émissions indirectes amont et aval, comme la mobilité des publics et les déplacements des artistes.
** La Tannerie • Le Centre chorégraphique national de Grenoble • Les Biennales de Lyon • L’Orchestre des Pays de Savoie • La Cascade - Pôle National des Arts du Cirque • Quelques p’Arts... Centre National des Arts de la Rue et des Espaces Publics Rhône-Alpes • L’Hexagone de Meylan – Scène nationale Arts Sciences • Le Transbordeur • Auvergne-Rhône-Alpes Spectacle vivant
Pour que la démarche soit un succès, les équipes doivent être préalablement sensibilisées ou formées.
De nombreux ateliers et formations dédiés au secteur sont aujourd’hui disponibles pour monter en compétences sur les enjeux climatiques et la transformation écologique,
sociale et solidaire (ex : Fresque du Climat, Fresque de la Mobilité dans la culture, ateliers de sensibilisation, moments de débats et d’échanges...)
Il faut mettre en place une organisation de travail adaptée et un fonctionnement en mode projet : trouver qui va travailler sur le sujet et comment prendre les décisions.
Du temps doit également y être consacré de manière régulière, par exemple au cours de réunions mensuelles sur l’éco-responsabilité, ou en intégrant la stratégie bas- carbone dans les fiches de poste. Des groupes de travail thématiques (transport, alimentation, prestataires...) peuvent s’organiser pour réaliser un état des lieux, proposer des pistes d’action et valider les stratégies.
Une démarche bas carbone doit intégrer les thématiques de développement durable à l’ensemble des réflexions de la structure et à sa stratégie générale. Sans le soutien de la direction et des instances de gouvernance cela ne peut se faire.
Il faut donc repenser son fonctionnement, ses modalités de travail et d’actions et envisager son développement futur. Cette démarche est collective et doit embarquer l’ensemble des parties prenantes.
Réduire son empreinte carbone est une démarche qui doit s’inscrire dans un temps long. Définir une trajectoire de réduction compatible avec un réchauffement climatique de 1.5°C c’est se fixer un objectif à 10/15 ans.
Au-delà de l’impulsion initiale nécessaire à la réalisation du premier bilan carbone et la formalisation d’un plan d’action, il s’agit donc d’intégrer la dimension climat de manière structurelle dans l’organisation et les réflexions stratégiques des prochaines années.
L’objectif de cette liste (non exhaustive) est de fournir un panel de toutes les actions pouvant être mises en place par les structures qui souhaitent réduire leur empreinte carbone.
L’employeur peut mettre en place un plan mobilité pour ses salariés afin de les inciter à utiliser des modes de transports moins carbonés ou à télétravailler.
Les déplacements professionnels doivent être limités si une alternative par visioconférence est possible. Il faut privilégier le co-voiturage.
Agir de façon indirecte est possible, par exemple : en favorisant l’accessibilité des spectateurs utilisant des mobilités douces (ex : faire coïncider les horaires des représentations et de transports publics), en aménageant des parkings à vélos, en pratiquant des tarifs différents en fonction du mode de transport, ou en mettant en place une plateforme de covoiturage et des navettes spécifiques.
De manière structurelle, les principaux leviers sur ce poste consisteront à changer le système de chauffage et à reprendre l’isolation thermique des bâtiments.
À plus court terme, sensibiliser puis former les salariés aux éco-gestes afin de diminuer leur impact est également un levier intéressant à explorer.
Elle fait partie des postes d’émissions les plus importants du spectacle vivant. Il faut sensibiliser les artistes aux enjeux climatiques et agir pour réduire leur impact :
Le cahier des charges des prestataires doit comprendre un volet sur le développement durable. Les structures peuvent par exemple favoriser l’emploi du matériel reconditionné.
Elles doivent également engager des moments d’échanges avec leurs partenaires afin de les sensibiliser à ces dynamiques éco-responsables.
Les structures peuvent s’engager pour porter des manières de créer plus sobres et plus durables.
Concrètement, cela peut se traduire par une diminution des achats de matériels et une création moins énergivore et moins centrée autour de l’utilisation des technologies.
Par son rôle central dans notre société, le spectacle vivant dispose d’un levier fort pour inciter les citoyens et les entreprises à réduire leur empreinte carbone.
Cela peut passer par :
De nombreuses initiatives peuvent être mises en place pour favoriser les repas végétariens, locaux, de saison et zéro déchet. Il est possible de servir par défaut un repas végétarien et de proposer en option un repas carné, et non l’inverse. Le tri sélectif doit être obligatoire dans tous les espaces de la structure et le plastique sous toutes ses formes doit être réduit (ex : suppression des ustensiles à usage unique).
Pour les tournées :
Les actions structurelles pour réduire l’empreinte carbone sont complexes à mettre en œuvre si elles sont menées individuellement. Les propositions ci-dessous résument les pistes d’action collectives pour accélérer la transition bas-carbone du secteur.
Pour diminuer les émissions liées aux déplacements, des logiques communes peuvent être adoptées :
Dans la continuité des actions de chaque structure sur leurs achats, la mutualisation ou le prêt entre des structures proches est une piste d’action intéressante. Elle peut concerner :
Les problématiques de l’accessibilité des spectacles pour les acteurs du spectacle vivant sont souvent les mêmes à l’échelle d’un territoire.
Plutôt que d’échanger chacun de son côté avec les parties prenantes en charge du transport, il est plus opportun de se regrouper pour défendre d’une seule voix les besoins des structures du spectacle vivant et être force de proposition sur les améliorations en termes de transport (par exemple applications de covoiturage, horaires des transports, gratuité...).
Il existe déjà de nombreuses initiatives sur le sujet. Des groupes de travail sur la question Environnement/Responsabilité Sociétale des Entreprises sont à privilégier en s’appuyant sur les structures déjà engagées comme AuRA Spectacle Vivant, CFM, syndicats professionnels... Ces réseaux permettront par exemple :
Les structures du spectacle vivant vont être confrontées aux mêmes problématiques et aux mêmes besoins face aux enjeux climatiques. Voici une liste non exhaustive de ce qui pourrait être mis en commun entre les structures :
De nombreux leviers d’action pour réduire l’empreinte carbone du spectacle vivant dépendent des acteurs de l’écosystème. Les propositions suivantes s’adressent à l’ensemble des parties prenantes du secteur (tutelles, financeurs, artistes, etc.), pour qu’elles contribuent à la décarbonation du spectacle vivant à leur niveau.
Le secteur culturel vit actuellement une course à la production, dont les causes sont multiples, mais auxquelles les pouvoirs publics ne sont pas étrangers. En effet, les aides sont souvent conditionnées à des objectifs d’augmentation de création artistique, d’augmentation de publics, d’augmentation d’exportation des œuvres, ce qui peut aller à l’encontre de la réduction de l’empreinte carbone des structures.
Afin d’éviter les injonctions contradictoires (décarboner les activités, tout en augmentant le rythme de celles-ci), les mesures suivantes pourraient être envisagées :
La réduction de l’empreinte carbone des déplacements des publics doit nécessairement être pensée à l’échelle des territoires, dans le cadre plus large des politiques de mobilités nationales et locales. Ainsi il pourrait être intéressant de :
L’ensemble des acteurs de l’écosystème du spectacle vivant doit être formé aux enjeux écologiques. Cela concerne donc à la fois le personnel des structures culturelles, leurs tutelles, mais aussi leurs financeurs, et les membres des administrations publiques avec lesquelles elles interagissent.
Le développement de la formation aux enjeux écologiques à grande échelle dans le secteur du spectacle vivant pourra passer par différentes actions telles que :
Cette coopération permettrait de soutenir toutes les actions mentionnées dans les deux parties précédentes, à la fois à l’échelle des structures, mais aussi des collectifs ou des territoires. Cela pourrait passer, par exemple, par :
Le Périscope/ Musiques innovantes (Lyon) • L’Auditorium / Orchestre national de Lyon • L’Opéra national de Lyon • La Tannerie – SMAC de Bourg-en-Bresse • Le Centre chorégraphique national de Grenoble • Les Biennales de Lyon • L’Orchestre des Pays de Savoie (Le Bourget-du-Lac) • La Cascade - Pôle National des Arts du Cirque (Bourg-Saint-Andéol) • Quelques p’Arts... Centre National des Arts de la Rue et des Espaces Publics Rhône-Alpes – (Boulieu-lès-Annonay, Ardèche) • L’Hexagone de Meylan – Scène nationale Arts Sciences • Le Transbordeur (Lyon) • Auvergne-Rhône-Alpes Spectacle Vivant (Lyon)
Agathe Chamboredon du théâtre de la Monnaie • Agnes Gerbe du festival Alternatiba • Anaïs Bourgeois du théâtre TNG • Cyril Delfosse du bureau des acclimatations • David Irle d’Aladir Conseil • Dominique Béhar du Réseau-Éco-ÉVènement (REEVE) • Fabien Piro du collectif Tress • Fanny Valembois du Shift Project • Gwendolenn Sharp de The Green Room • Laurianne Gallet d’Aremacs • Ludovic Thoris de Cyclogistic • Solweig Barbier d’Arviva • Sophie Lanoote de Galatea Conseil
AuRA Spectacle Vivant pour son soutien à l’initiative & à l’Ademe pour le soutien financier aux structures participantes
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