Un article écrit par
Margot PIAU MOREAU
La double matérialité est au cœur de la CSRD. Cette approche met en avant la relation entre entreprises, impact, environnement et société. En intégrant la notion de double matérialité dans leur stratégie de développement durable, les entreprises peuvent s'assurer qu'elles prennent en compte les enjeux sociaux, environnementaux et économiques de manière équilibrée. Cela leur permet de relever les défis actuels et futurs tout en créant de la valeur à long terme. Dans cet article, nous explorerons plus en détail ce qu’est la double matérialité et comment l’analyser de manière efficace pour votre feuille de route et votre reporting extra-financier.
La double matérialité est au cœur de la CSRD. Cette approche met en avant la relation entre entreprises, impact, environnement et société. En intégrant la notion de double matérialité dans leur stratégie de développement durable, les entreprises peuvent s'assurer qu'elles prennent en compte les enjeux sociaux, environnementaux et économiques de manière équilibrée. Cela leur permet de relever les défis actuels et futurs tout en créant de la valeur à long terme. Dans cet article, nous explorerons plus en détail ce qu’est la double matérialité et comment l’analyser de manière efficace pour votre feuille de route et votre reporting extra-financier.
La notion de double matérialité est une approche de l’analyse des impacts selon un double point de vue financier et matériel. Elle est au cœur du rapport extra-financier car elle définit les sujets ESG sur lesquels l’entreprise doit travailler.
La double-matérialité transforme la manière dont l’entreprise prend en compte les impacts sociaux, environnementaux et sociétaux. Elle oblige les organisations à regarder l’impact sous un double prisme externe (l’environnement et la société) et interne (les performances financières).
Jusqu’à fin 2023, l’entreprise devait analyser uniquement l’impact de ses activités sur l’environnement et la société. Désormais, il faut pousser l’analyse plus loin et prendre en compte la manière dont ces impacts affectent les performances financières de l’entreprise.
La double matérialité met en lumière l’interdépendance entre les impacts de l’entreprise et leurs conséquences sur ses performances financières.
Ainsi, on mesure la performance globale de l’entreprise en analysant la matérialité financière et la matérialité d’impact. Cette analyse se fait notamment selon une matrice de risques et d’opportunités.
La matérialité financière concerne les risques et les opportunités financières générés par l’environnement et la société au sein l’entreprise. Elle concerne directement les performances financières de l’entreprise, c’est-à-dire tout ce qui relève de ses finances et investissements.
La matérialité d’impact correspond aux impacts positifs et négatifs causés par l’entreprise sur l’environnement et la société, c’est-à-dire tous les impacts sociaux, environnementaux et de gouvernance de l’entreprise.
Par exemple, une entreprise de l’agroalimentaire impacte l’environnement par le rejet de gaz à effet de serre. Elle a aussi un impact sociétal si elle consomme beaucoup d’eau dans les régions en stress hydrique. Mais elle peut aussi créer des opportunités d’emplois ou contribuer à la restauration de la biodiversité et la régénération des sols grâce à l’agriculture durable. C’est la matérialité d’impact.
Son environnement est aussi vecteur d'opportunités comme des investissements dans les énergies renouvelables, des travaux de rénovation de ses bâtiments ou la mise en place d’une politique d’achats durables. Mais il peut aussi entraîner des risques financiers comme une diminution de la production à cause d’inondations à répétition ou des périodes de chaleur anormale qui se traduiraient par une baisse des revenus. C’est la matérialité financière.
💡 Bon à savoir : les impacts ESG désignent les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Ces trois critères sont les clés de voûte de l’analyse extra-financière.
L’intérêt de cette analyse est d’abord de placer les enjeux ESG et l'aspect financier au même niveau d’importance mais surtout de fournir toutes les informations nécessaires aux investisseurs pour aider à la prise de décision.
Dans un premier temps, il faut examiner l’impact de l’entreprise sur son environnement et ses personnes en vous entretenant avec elles. Pour cela, il faut étudier les risques et opportunités que ces enjeux constituent en matière de performances financières et d’investissement.
L’entreprise doit être transparente. Elle doit publier toutes les informations financières et de durabilité tirées de son analyse. Cela peut être des informations qualitatives telles que du contexte ou quantitatives telles que des indicateurs de performance.
La double matérialité s’analyse par un prisme risques - opportunités. Il faut considérer chaque matérialité individuellement. Il faut aussi examiner leur interdépendance, c’est-à-dire comment les impacts identifiés de chaque côté interagissent.
Lors de l’analyse de double matérialité, n'hésitez pas à questionner la notion matérialité et ce qu’elle signifie pour votre entreprise pour rester cohérent. Par exemple, si votre entreprise identifie un sous-traitant à risque, il faudra reporter des données spécifiques à ce sous-traitant dans les données sociales de la chaîne de valeur.
L’analyse de double-matérialité est la première étape et la plus importante de votre rapport extra-financier. L’objectif est d’identifier les sujets environnementaux, sociaux et de gouvernance qui constituent les impacts les plus significatifs pour l’entreprise en termes de risques et d’opportunités. C’est cette analyse qui vous permettra de définir et de hiérarchiser les sujets de durabilité pour établir votre feuille de route ESG.
La première étape est d’examiner l’ensemble de sa chaîne de valeur pour analyser les impacts environnementaux, sociétaux et sociaux à chaque maillon de vos activités.
Les impacts de la chaîne de valeur ont souvent des répercussions directes sur les finances de l’entreprise. C’est pour cela qu’on commence d’abord par la matérialité d’impact avant de passer à la matérialité financière.
En cas de besoin, vous pouvez consulter le guide de l’EFRAG sur l’analyse de la double matérialité.
Voici un plan d’action en 3 étapes principales, en partenariat avec Pauline Roulleau de l'agence Ici & Demain spécialisée en ESG :
Les normes ESRS précisent la liste des sujets relevant de la double matérialité. A cette étape, votre objectif est de bien comprendre le contexte dans lequel votre entreprise évolue, les impacts de chaque étape de votre chaîne de production et de vos fonctions supports. Il faut également que votre équipe comprenne les exigences des normes ESRS.
Par exemple, la norme ESRS E1 dédiée changement climatique vous demandera d'analyser et mesurer vos émissions de GES tout le long de votre chaîne de valeur pour mettre en place une stratégie de réduction des émissions.
Une fois les impacts identifiés, ils peuvent être mis en relation avec la liste des enjeux afin de définir ce qui est matériel pour votre entreprise.
💡 Le conseil d'Ici & Demain, agence spécialisée en ESG : la liste des sujets proposée par les normes est une liste pour tous les secteurs confondus. Elle doit être adaptée à votre secteur et à votre entreprise.
La deuxième étape consiste à classer vos sujets selon la méthodologie de cotation que vous aurez définie en amont.
N’hésitez pas à inclure vos parties prenantes pour recueillir le plus d’informations possibles sur l’impact de leur activité. Avoir une vue d’ensemble précise vous permettra de définir plus facilement vos sujets de reporting.
Cela peut aussi servir à amorcer un dialogue autour de la durabilité et de vos stratégies respectives. Vous pouvez par exemple sensibiliser aux enjeux et aux impacts de la CSRD sur l’entreprise. Vous pouvez également amorcer des discussions sur les enjeux ESG chez vos fournisseurs et clients. Afin de faciliter le travail, vous pouvez très bien choisir de vous concentrer sur les parties prenantes les plus pertinentes selon vos critères.
💡 Le conseil d'Ici & Demain : Veillez à nourrir la cotation de vos analyses et de sources multiples et expertes : publications, études, cartographies, interviews d’experts. Ce travail d’investigation facilite la cotation et prépare déjà les feuilles de route.
Maintenant que l’analyse de votre chaîne de valeur est réalisée, vous pouvez évaluer la matérialité des sujets. Parmi les critères d’évaluation, on peut compter la magnitude ou l'occurrence d’un impact ou d’un risque. L’objectif est de hiérarchiser les sujets pour identifier ceux considérés comme matériel. Vous êtes libre de définir votre seuil de matérialité à condition que cela soit pertinent.
A ce stade, les instances de gouvernance peuvent aider le processus de décision. Il n'existe pas d'outil officiel pour l'évaluation. Nous vous proposons de placer les sujets dans une matrice pour repérer plus facilement les enjeux les plus important.
Ce plan d’action est un exemple, nous sommes curieux de lire vos retours d’expériences et de connaître votre méthodologie !
La double matérialité est une approche clé dans l'analyse des impacts des entreprises. Elle prend en compte à la fois les aspects financiers et les impacts sociaux, environnementaux et sociétaux. Cette nouvelle approche oblige les organisations à évaluer comment ces impacts affectent leurs performances financières. Cette analyse permet d'identifier les sujets ESG les plus importants, d'établir une feuille de route ESG et surtout d’adapter votre stratégie d’entreprise.
💡 Le mot de fin : restez concentré sur l’objectif : celui de définir vos sujets matériels ! Profitez de l’exercice pour embarquer largement les équipes internes.
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Chez WeCount, nous sommes des expert-es du bilan carbone et du reporting ESG. Depuis 2020, nous avons accompagné plus de 300 entreprises de secteurs variés (agroalimentaire, cosmétique, numérique, textile, sociétés de conseils, etc.). Pour plus d’informations, contactez-nous !
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